mardi 23 décembre 2008 - par Francesco Piccinini

Belgique, Wilfried Martens explorateur par temps de crise

Wilfried l’évident. C’est ainsi que l’on surnommait Wilfried Martens en Belgique. On devrait plutôt dire « que l’on surnomme ». Car Wilfried Martens, qui a dirigé la Belgique de 1979 à 1992, revient aux commandes. Dans un pays en crise, suite à la démission d’Yves Leterme, le retour de Wilfried est-il une évidence ? En tous les cas le roi des Belges, Albert II le pense qui a nommé « explorateur » ce chrétien-démocrate.

« Durant toute la journée d’hier, le nom de Jean-Luc Dehaene, au pouvoir de 1992 à 1999, a circulé avec insistance comme possible successeur d’Yves Leterme à la tête du gouvernement belge. Mais, hier soir, afin de trouver rapidement une solution à la crise politique, Albert II a chargé d’une « mission d’exploration » Wilfried Martens », rapporte Ouest France

Wilfried Martens partage un seul point commun avec Yves Leterme : ils ont tous les deux 72 ans. Chrétien-démocrate flamand, Martens brille par sa présence au sommet de l’état Belge puisqu’il a été Premier ministre de 1979 et 1992, de façon quasi ininterrompue.

N’y avait-il personne d’autres de disponible parmi le personnel politique belge ? C’est la question que se posent les observateurs et de nombreux belges qui n’ont sans doute pas oublié cette charge chansonnière d’André Lamy (sur l’air des Bêtises de Sabine Paturel) dont le refrain disait « Fallait pas voter pour moi, Il est beau le résultat, Je fais rien que des bêtises, des bêtises… »

Mais au fait, c’est quoi, cette mission d’exploration dont est missionné Wilfried Martens par Albert II  ? Sans doute faut-il être une personnalité consensuelle. Alors le profil de Martens correspond ! Peut-être aussi faut-il savoir sa faufiler, nager entre deux eaux. La devise de Wilfried Martens, celle qui figure sur son site officiel, n’est-elle pas « Luctor et emergo (Je lutte pour surnager) » ?

En politique belge, « l’explorateur désigne une personnalité considérée comme un sage et chargée de consulter les responsables politiques des partis pour tester différentes possibilités de coalition » explique Ouest France.

France info précise que « pour être nommé “explorateur” en Belgique, il faut aussi une qualité que Wilfried Martens possède, mais par définition, n’a pas mis en avant : ne plus avoir d’ambition politique ».

D’où son surnom de Wilfried l’évident. Car entre 1979 et 1992 le nommer à la tête de l’état était… évident.

Mais aujourd’hui ?





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