vendredi 7 novembre 2008 - par

Besancenot veut « changer ce monde »... Et après ?

"Changer ce monde avant qu’il ne nous écrase." Ainsi parla Olivier Besancenot, facteur déstabilisateur de la gauche, lors du premier congrès du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Certes, le NPA n’est pas encore fondé. Il faut attendre janvier 2009 pour ça. Mais, avant le baptême, Olivier Besancenot tient tout de même à porter la bonne parole. Ça tombe bien, il a des chances d’être écouté, le PS tient son congrès ce week-end.

En attendant que le NPA soit définitivement lancé, Olivier Besancenot a donné un bon coup de Taser au PS en appelant « à changer le monde avant qu’il ne nous écrase ». Quarante ans après 1968, on ne peut pas dire que le slogan soit très original, mais son côté vintage peut plaire aux plus jeunes.

« Ce Nouveau Parti anticapitaliste, on n’imaginait même pas à quel point on visait juste quand on lançait cette idée et ce projet », a assuré le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire devant l’AFP. Et de poursuivre : « A l’heure où le capitalisme est en crise, il y a au moins une gauche qui est clairement anticapitaliste et qui le revendique ! »

Quant au PS, « on suivra de près ceux qui comme nous proposent de refuser le "tout ou rien" entre les partis de gauche », a-t-il poursuivi. « Le "tout ou rien" de la part du Parti socialiste, c’est de proposer aux autres partis de gauche d’aller directement au gouvernement avec eux et du coup d’avaler leur politique et, si on refuse ça, d’être infréquentable dans les mobilisations sociales », a-t-il dénoncé, ajoutant que Benoît Hamon (gauche du PS) propose « "peut-être" d’autres relations entre formations de gauche », selon Le Télégramme.

Comme dirait un commentateur du Point : « Fort de sa popularité grimpante, Besancenot, n’en doutons pas, prépare de nombreuses nuits blanches au futur secrétaire du Parti socialiste car il est fort à parier que de nombreuses voix roses pourraient virer au rouge, voire au noir tant le personnage est sous les feux de la rampe, phénomène journalistique tout comme le fut en son temps Arlette Laguiller, il est béni par l’UMP car il sera probablement le garant de leur future victoire, pour jeter un pavé dans la mare, socialiste, communiste, anarchiste ou pire idéologique. La crise, comme il le dit si bien, n’est pas un accident de parcours, contrairement à lui-même. Alors Besancenot on la fait cette révolution et que les têtes tombent, que les riches donnent aux pauvres et que les pauvres dirigent les entreprises, un peu de sérieux M. Besancenot ».

Quant à Nicolas Sarkozy, Olivier Besancenot, lui a réservé quelques attaques, du genre de celle rapporté par Le Point : « Sarkozy nous raconte des craques. Tout ce qui se développe aujourd’hui dans le cadre de la crise, c’est le développement inéluctable du capitalisme lui-même, ce n’est pas un accident de parcours ».
Selon Le Télégramme, « Le Nouveau Parti anticapitaliste qui se construit autour de la LCR tiendra son congrès fondateur en janvier prochain. Ses dirigeants ont fait savoir que les comités locaux avaient demandé environ 11 000 cartes de pré-adhésion ».




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