Birmanie : 200 000 morts et des survivants exaspérés

Les 3 et 4 mai derniers, la Birmanie était ravagée par le terrible typhon Nargis. Selon la junte au pouvoir, 77 738 Birmans ont trouvé la mort. 55 917 sont portés disparus. Des organisations indépendantes évoquent, de leur côté, le chiffre de 200 000 morts.
Près de trois semaines après le passage de Nargis, les séquelles de la catastrophe sont encore très visibles dans le district de Kyauktan, au sud-est de Rangoun. Et la population vit toujours un véritable calvaire.
Selon les ONG, seuls 20 % des besoins du pays seraient pris en charge, essentiellement par des bénévoles. Les humanitaires étrangers restent cantonnés dans la capitale, Rangoun, contrôlés par la police et l’armée.
"Je le dis très librement : le gouvernement ne nous aide pas du tout", lance un villageois. Les Birmans s’en remettent à l’aide des civils ou des religieux, bouddhistes ou hindouistes.
Exaspérés par la façon dont le gouvernement birman rejette l’aide internationale, les sinistrés tentent de réparer leurs maisons, de redresser les poteaux électriques, mais le prix très élevé des matériaux s’avère souvent inabordable pour eux, et la matière première vient parfois elle-même à manquer.