lundi 18 mai 2009 - par Babar

Cannes : deux policiers portent plainte pour homophobie

Lundi, c’est toujours la journée contre l’homophobie. Deux agents de police municipaux cannois attaquent leur hiérarchie en justice. Ils assurent avoir été victime de « harcèlement moral » et de discrimination de la part de leurs collègues.

 « 100% tarlouze ». C’est l’inscription que Nicolas Persec, 34 ans, l’un de ces deux policiers, a découvert un jour sur son casier. Selon lui, ce genre de brimades a débuté à partir du moment où ses collègues de la brigade de nuit « ont acquis la conviction » que lui et son confrère Alain Marty, 38 ans, « étaient homosexuels.
Dès lors les vexations n’ont jamais cessé.
 
 
C’est pourquoi les deux hommes ont décidé de briser la loi du silence et viennent de donner une conférence de presse pour expliquer publiquement ce qu’ils subissent. Ce n’est pas du cinéma, mais la médiatisation du festival permet à ces deux hommes de donner un coup de projecteur sur ce qui semble être un sujet tabou dans la police.

Selon les deux plaignants, la situation à leur encontre dure depuis plusieurs mois. Aux railleries et mises à l’écart ont succédé les rumeurs. Sur la plainte qu’ils ont déposée vendredi devant le Parquet de Grasse on peut lire : « Certains agents et gradés ont d’abord souhaité ne plus travailler sur la voie publique avec les plaignants et ces derniers se sont trouvés peu à peu isolés tandis que se multipliaient à leur encontre allusions et brimades ».
 
Ne supportant plus cette situation, l’un des deux hommes a tenté de mettre fin à ses jours en juin 2008. De guerre lasse ils ont alerté plusieurs fois leur employeur, la mairie en l’occurrence, ainsi que leur hiérarchie. Ce n’est qu’aujourd’hui que le maire UMP de la ville, Bernard Brochand, sans doute en regard de la publicité faite autour de cette affaire, a réagi. Il devrait aider les policiers dans leur défense.
 
Selon Gilbert Collard, leur très médiatique avocat, « Il n’est pas acceptable que des fonctionnaires se comportent de manière homophobe ». Celui-ci a saisi l’Inspection générale de la police nationale, la police des polices afin qu’elle enquête sur cette affaire.

 



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