jeudi 7 septembre 2006 - par

Carte scolaire : France-Angleterre, même galère

Voilà plus de vingt ans - depuis 1963 - que la décision a été prise en France d’affecter d’autorité les enfants dans les établissements inclus dans leur secteur de résidence. Régulièrement la carte scolaire qui trace les frontières entre secteurs est reprise, mais à la marge, pour prendre en compte des changements démographiques surtout. L’idée était et reste pour ses défenseurs de progresser dans la démocratisation de l’enseignement, pour laquelle la mixité sociale dans les classes semble être un facteur déterminant. Les populations défavorisées étant concentrées, particulièrement dans les grandes villes (Paris, Marseille, Lyon par exemple en France, Londres, Birmingham en Angleterre), seule une mesure autoritaire pouvait introduire un certain mélange de populations.

Seulement les réalités sont bien souvent résistantes, et les contournements d’obligation se sont multipliés, du moins pour ceux qui en ont le pouvoir. Une inégalité se creuse : les populations défavorisées sont de plus en plus captives de leurs quartiers -compte tenu notamment de l’enchérissement du prix des logements dans les grandes villes, dans l’hexagone aussi bien qu’outre-Manche - alors que les classes aisées, même moyennement aisées, trouvent des solutions pour obtenir des dérogations, ou apparaître comme résidant dans la zone de l’établissement choisi, quand elles n’ont pas recours à l’enseignement privé, non soumis à la carte scolaire. Ajoutons qu’à l’intérieur d’un secteur scolaire classé en difficulté, on observe parfois une grande disparité entre les établissements -le phénomène est particulièrement sensible en Angleterre, où des groupes ethniques peuvent se trouver rassemblés dans de fortes proportions.

En 1985 déjà, le ministre Alain Savary conseillait de mettre en place une « politique d’assouplissement de la carte scolaire », laissant aux familles un libre choix entre plusieurs établissements proches de leur domicile. Cet assouplissement n’a été accordé que très ponctuellement et n’a jamais été évalué.

Le regard synthétique et comparatif que nous avons proposé ici peut induire un
certain pessimisme. En effet, tant en France qu’en Angleterre, on observe que les
pratiques des acteurs locaux tendent à maintenir ou à accentuer les ségrégations
existantes et que les politiques en vigueur - même quand elles offrent un relatif contraste
comme la politique de carte scolaire et la politique de libre choix de l’école - soit
s’avèrent largement impuissantes à limiter ces phénomènes, soit contribuent à les
aggraver.
On pourra consulter un rapport très intéressant, dont la conclusion laisse perplexe :
« Le regard synthétique et comparatif que nous avons proposé peut induire un certain pessimisme. En effet, tant en France qu’en Angleterre, on observe que les pratiques des acteurs locaux tendent à maintenir ou à aggraver les ségrégations existantes et que les politiques en vigueur -même quand elles offrent un relatif contraste comme la politique de scolaire et la politique de libre choix à l’école - soit s’avèrent largement impuissantes à limiter ces phénomènes, soit contribuent à les aggraver ».
Le regard synthétique et comparatif que nous avons proposé ici peut induire un
cer
Le regard synthétique et comparatif que nous avons proposé ici peut induire un
c
buent à les
aggraver.
ent impuissantes à limiter ces phénomènes, soit contribuent à les
aggraver.



Réagir