mardi 23 août 2005 - par L’équipe AgoraVox

Chine : quatre nouveaux cas de fièvre porcine, dont un mortel

PEKIN (AP)

La fièvre hémorragique porcine poursuit sa progression en Chine : quatre nouveaux cas, dont un mortel, viennent d’être enregistrés dans le sud du pays, selon les autorités chinoises qui jurent désormais que l’opacité dans la gestion des épidémies n’est plus d’actualité.

Ces nouveaux cas sont survenus dans quatre régions différentes de la province de Guangdong, a précisé l’agence officielle Chine nouvelle, citant les chiffres communiqués par les autorités locales.

Aucun streptococcus suis, la bactérie dangereuse pour l’homme, n’a été retrouvé chez les bêtes infectées, a indiqué l’agence. Le mode de contamination n’est pas tout de suite apparu aux responsables, mais il semble que la maladie se transmette habituellement par l’ingestion de viande de porc crue ou de porc malade. Le rapport ne dit rien de la possible transmission d’homme à homme.

"Des cas isolés de transmission humaine de streptococcus suis sont répertoriés en Chine", a cependant averti Roy Wadia, porte-parole à Pékin de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "Si vous tuez un porc et que vous vous blessez, le sang de l’animal pénétre dans la circulation générale et vous pouvez être infecté."

Deux des personnes nouvellement infectées se trouvent toujours à l’hôpital, a encore rapporté Chine nouvelle, sans fournir plus de détails.

Les ministres chinois de la Santé et de l’Agriculture ont annoncé dimanche que l’épidémie importante signalée dans la province du Sichuan, située à des centaines de kilmomètres au nord-ouest de Guangdong, était sous contrôle.

Au moins 38 personnes ont déjà succombé à la maladie, le premier décès remontant au mois de juin. La plupart des victimes étaient des paysans entrés en contact avec de la viande infectée. Plus de 200 personnes sont tombées malades.

Un éditorial publié mardi par le journal officiel "China Daily" fait l’éloge des autorités centrales et provinciales pour leur "réaction rapide et leur transparence auprès du public", à l’occasion de l’épidémie de streptococcus suis au Sichuan.

Il ajoute que les autorités ont tiré les enseignements des erreurs commises pendant l’épidémie de syndrome respiratoire aiguë sévère il y a deux ans. Le SRAS a fait son apparition dans le Guangdong et a tué quelque 800 personnes dans le monde avant de décliner en 2003. La Chine avait alors été très critiquée sur la lenteur avec laquelle elle livrait les informations.

Une infection par un streptococcus suis se manifeste par une forte fièvre, des nausées et des vomissements, suivis d’une méningite et d’hémorragies sous-cutanées, d’un choc toxique et parfois de coma. Certains patients souffrent aussi d’insuffisance organique.

Des foyers d’infection ont été découverts récemment. La semaine dernière, deux décès ont été rapportés dans la province du Jiangsu, dans l’est du pays, et Hong Kong a signalé quelques cas le mois dernier. En juin, deux cas humains ont été signalés dans la province de Guangdong, à l’endroit même où viennent d’être découverts les nouveaux cas.

Des experts internationaux ont noté que cette souche de streptococcus suis avait une virulence inhabituelle, un grand nombre de personnes étant malades et succombant brutalement. Mais ils n’étaient pas en mesure de dire si les deux foyers épidémiques étaient liés. AP




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