jeudi 2 juillet 2009 - par Babar

CMU, 25% de médecins parisiens refusent les soins

Doublement exclus. Exclus socialement, les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle le sont aussi par un quart des médecins parisiens. C’est ce que révèle un « testing » publié le 1er juillet et réalisé par le Fonds CMU. Les médecins incriminés invoquent l’impossibilité de dépasser les honoraires avec ces patients. Une violation flagrante du serment d’Hyppocrate.

Le 25 mai dernier, le CISS (Collectif Interassociatif Sur la Santé) publiait une étude dans laquelle il apparaissait que les spécialistes parisiens refusent l’accès aux soins aux bénéficiaires de la CMU (Couverture Universelle Maladie) à hauteur de 50%. Le 1er juillet le fonds CMU publie une nouvelle étude, basée sur la méthode du testing téléphonique.
 
Menée entre à Paris entre la fin 2008 et le début 2009 cette enquête révèle que 25% des praticiens (médecins et dentistes) parisiens « refusent de recevoir, rapporte 20minutes des patients bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ». 38% des gynécologues, 32% des dentistes et 28% des ophtalmologistes refusent les patients CMU. Quant aux radiologues, ils ne seraient que 5% à les refuser.
La CMU permet l’accès à l’assurance maladie pour toutes les personnes résidant en France de manière stable et régulière depuis plus de trois mois, et qui n’ont pas droit à l’assurance maladie à un autre titre (activité professionnelle, etc.). Elle s’adresse donc aux plus démunis.

La raison de ce refus massif est principalement d’ordre économique. Impossible d’effecteur un dépassement d’honoraires aux porteurs de la carte CMU. Ils doivent donc appliquer le tarif fixé par la Sécurité Sociale ; Mais, souligne 20minutes, à Paris, « 58 % des médecins pratiquent le dépassement d’honoraires ». Enfin, souligne au JDD, Jean-François Rey, président de l’Union nationale des médecins spécialistes condamne cette attitude, « on constate un dysfonctionnement des caisses d’assurance maladie dans le remboursement des soins. Ce qui rend les médecins de plus en plus réfractaires à prendre des patients CMU ».

Quoiqu’il en soit, ces médecins sont en infraction avec la loi et surtout avec leur code déontologique : « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera », précise en effet le serment d’Hyppocrate.


 



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