dimanche 4 septembre 2005 - par L’équipe AgoraVox

Débat télévisé Schröder-Merkel à deux semaines des législatives du 18 septembre

BERLIN (AP)

Le chancelier allemand Gerhard Schröder et sa rivale conservatrice Angela Merkel s’affrontaient dimanche soir lors d’un débat télévisé qui offrait une chance aux deux candidats de s’attirer les faveurs des électeurs indécis à deux semaines des législatives anticipées du 18 septembre.

Gerhard Schröder a commencé cet unique débat télévisé de la campagne par un plaidoyer pro domo, en défendant ses réformes sociales contestées. « Je demande la confiance pour les politiques que j’ai menées, des politiques destinées à réajuster les régimes de sécurité sociale qui ont été négligés durant les années 90 » sous les gouvernements conservateurs, a-t-il déclaré. « C’est nous qui nous sommes attaqués aux problèmes structurels. »

Le chancelier sortant a également cherché à marquer des points rapidement lors de ce débat, en rappelant son opposition -très populaire- à la guerre américaine en Irak. Et de citer « une politique étrangère qui a positionné l’Allemagne à l’étranger comme une puissance de taille moyenne, en faveur de la paix ». Cette politique a contribué « à laisser l’Allemagne en dehors de la guerre en Irak, par exemple », même si « j’ai dû subir des critiques pour cela », a-t-il fait remarquer.

Angela Merkel, pour sa part, n’a pas manqué de souligner les résistances au sein du propre parti du chancelier, le SPD (parti social-démocrate), à ses réformes sociales pourtant limitées.

« L’Allemagne ne pourra être un partenaire fort et fiable dans le monde que si nous sommes également forts économiquement, et c’est là où nous sommes défaillants. Et, contrairement au chancelier, je peux assurer qu’avec mes collègues du parti nous soutiendrons ensemble la voie de la modernisation », a-t-elle affirmé.

« Nous devons tout faire pour dire : priorité à l’emploi », a-t-elle lancé en se montrant aussi agressive que son rival lors des premiers échanges.

La candidate de la CDU a axé sa campagne sur la stagnation de l’économie allemande et un taux de chômage toujours élevé, actuellement à 11,4%.

Mme Merkel a par ailleurs confirmé sa proposition de réduire la « taxe écologique » sur les hydrocarbures, une mesure introduite par le chancelier Schroëder. Ce dernier a rétorqué que les bénéfices d’une telle baisse pour les consommateurs seraient réduits à néant par le projet de sa rivale d’augmenter la TVA afin de réduire les coûts élevés du travail non-salarié. Réponse de l’intéressée : « nous devons réduire les coûts du travail non-salarié afin de créer des emplois ».

Ce duel de 90 minutes, retransmis en direct (18h30 GMT) par quatre chaînes avec une audience potentielle de 15 millions de téléspectateurs, devait donner à M. Schröder, très à l’aise devant les caméras, l’occasion de refaire une partie de son retard, les chrétiens-démocrates (CDU) de Mme Merkel devançant de plus de dix points dans les sondages les sociaux-démocrates (SPD) de l’actuel chancelier.

En Allemagne, les premiers débats télévisés opposant le chef du gouvernement sortant à son challenger ne datent que des dernières élections législatives, en 2002. Gerhard Schröder, relancé par son opposition à la guerre en Irak et sa gestion décisive des inondations, avait alors brillé face au conservateur Edmund Stoiber, finalement battu sur le fil.

Un sondage de l’institut Forschungsgruppe Wahlen, publié vendredi, accorde à la CDU et au FDP respectivement 43% et 7% des intentions de vote, ce qui offrirait à Mme Merkel la majorité absolue qu’elle recherche. Le SPD n’obtient que 32% du vote potentiel, ses alliés Verts 7% et le nouveau Parti de gauche, alliance d’ex-communistes et d’ancien sociaux-démocrates, 8%. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,7 points de pourcentage. AP




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