Des substances cancérigènes dans les crèches !
Les résultats de l’étude menée par l’Association Santé environnement France (ASEF) dans neuf crèches françaises sont pour le moins inquiétants. Ils indiquent que les enfants y respirent un air pollué par des substances cancérigènes.
Pendant une semaine, l’ASEF a analysé l’air des crèches de Villeneuve d’Ascq, Paris 19e, Wittenheim, Annecy, Eybens, Montpellier, Aix-en-Provence, Sophia-Antipolis et Signes. Des phtalates, du benzène et des formaléides y ont été détectés, souvent au-delà des normes autorisées. Des substances qualifiées par l’observatoire de l’air intérieur comme "hautement préoccupantes".
Les causes principales de cette pollution seraient le manque d’aération, les meubles en bois collé, les peintures et les jouets en PVC. Si tous les intérieurs sont pollués, les crèches sont des lieux particulièrement sensibles dans la mesure où, remarque Marie-Christine Blandin, sénatrice Verte du Nord, "les enfants sont à 10 cm du sol et mâchonnent des jouets toute la journée."
"L’enfant en bas âge reste de longues heures dans sa chambre à la maison, puis dans une autre "chambre" : la crèche, poursuit Patrice Halimi. "Or la durée de l’exposition est très importante dans l’évaluation des risques : rester cinq minutes ou 10 heures dans un endroit n’est pas pareil."
Pour parer à cette pollution, l’ASEF recommande l’aération régulière des bâtiments, l’utilisation systématique de matériaux verts dans les crèches et demande un étiquetage plus efficace des meubles et des colles afin que les crèches puissent s’équiper en toute connaissance de cause. Les plantes d’intérieur permettent, quant à elles, d’absorber plusieurs types de polluants.
Jeudi sur LCI, Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, a réagi à ce problème de santé publique : "Il y a un vrai sujet sur la qualité de l’air intérieur, on passe l’essentiel de notre temps dans des bâtiments, où il y a un coktail de pollutions. Ce sera un des sujets du plan Santé environnement qui sera présenté en avril. Nous allons lancer une étude dans 300 crèches et écoles", a-t-elle précisé.