Euthanasie : qui veut rouvrir le dossier Vincent Humbert ?
Lundi 3 décembre, un téléfilm sur la vie et la mort de
Vincent Humbert est diffusé sur TF1.
Vincent Humbert était un jeune pompier qu’en 2000 un accident de la route avait laissé tétraplégique ainsi qu’aveugle et muet. « Tout en étant totalement lucide, précise 20 minutes. Les paupières cousues, communiquant avec sa mère par le pouce, il écrit une lettre à Jacques Chirac en 2002, lui demandant le droit de mourir. Devant le refus de tous, sa mère, Marie, lui injecte des produits létaux le 24 septembre 2003. Les médecins parviennent à sauver le jeune homme avant que le Dr Chaussoy, anesthésiste-réanimateur, l’aide à mourir deux jours plus tard. Mis en examen, la mère et le Dr Chaussoy bénéficient d’un non-lieu début 2006. Au grand regret de Marie Humbert, qui voulait profiter de ce procès pour porter le débat sur la place publique ».
Aujourd’hui, Hervé Messager, masseur-kinésithérapeute de Vincent Humbert livre un entretien au Parisien dans lequel il explique que le jeune tétraplégique ne voulait pas mourir. Pour appuyer sa thèse, il a décidé d’envoyer « un DVD assorti d’une lettre-témoignage à des députés, sénateurs, journalistes et même au président de la République », explique Europe 1.
D’après 20 minutes qui reprend l’info du Parisien, « SOS Fin de vie, une association anti-euthanasie "d’inspiration catholique" a financé le mini-clip ».
Du coup, on ne peut que s’interroger sur la sincérité de la démarche du masseur-kiné de Vincent Humbert. Lui qui est paraît-il opposé tant à l’euthanasie active qu’à l’acharnement thérapeutique « explique qu’il n’en veut pas à la mère de Vincent, qu’il ne veut pas la voir en prison. Il aurait aimé un vrai procès avec un débat ».
Si d’après Me Viguier, avocat de la mère de Vincent Humbert, ce témoignage n’est pas de nature à rouvrir le dossier, à quoi sert-il donc, sinon à mettre en avant le lobby anti-euthanasie.