jeudi 5 juillet 2007 - par

Femmes stériles : un espoir ?

150 naissances dans le monde. C’est le nombre de naissances issues de fécondation à partir d’ovocytes congelés. Un taux faible.

Toutefois, une victoire dans le domaine de la procréation médicalement assistée a été annoncée grâce à une étude canadienne. Cette nouvelle suscite l’espoir chez les jeunes femmes sujettes à des problèmes de fertilité.

Le Dr Hananel Holzer et son équipe canadienne du centre de reproduction McGill à Montréal a mené à terme une grossesse issue de ce type de fécondation. Cette toute jeune canadienne âgée d’un an reflète ainsi une avancée majeure dans le traitement de la stérilité chez la femme.

Conçue à partir d’un ovule fécondé, congelé puis décongelé pour être fécondé, ce bébé est, selon les chercheurs canadiens, la preuve de la survie possible de l’oocyte à tout ce mécanisme.

Le succès de ce processus traduit une avancée considérable en matière de traitement de la stérilité féminine. Jusqu’alors, seule l’utilisation d’ovocytes à un stade mature après stimulation ovarienne hormonale permettait des fécondations in vitro. Ces techniques excluaient ainsi les femmes ne pouvant subir de traitements hormonaux suite à des désordres ovariens ou cancers. En effet, les femmes ayant été atteintes d’un cancer du sein, par exemple, se voient prescrire un traitement anti-cancer leur empêchent les stimulations ovariennes hormonales.

Le Dr Ariel Revel, du département de Gynécologie Obstétrique de l’Hôpital Universitaire Hadassah à Jérusalem, précise que cette technique est un espoir pour les jeunes femmes ayant subi un cancer, guéries et désireuse d’avoir des enfants plus tard.

La conférence de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie à Lyon a permis au docteur Hananel Holzer de déclarer : « Cette méthode à le potentiel de devenir la principale option pour la préservation de la fertilité, particulièrement pour les patientes qui ne peuvent pas subir de stimulation ovarienne, et les patientes qui n’ont pas le temps de subir une stimulation ovarienne ».

Les recherches, localisées à Montréal, se sont basées sur 295 ovules prélevés sur vingt femmes, âgées de trente ans en moyenne, stériles et sujettes à des désordres ovariens. Ainsi, sur deux cents oocytes matures, cent quarante huit ont survécu. Un taux de réussite spectaculaire de 74%.

Après transfert de soixante-quatre embryons chez les patients (trois par femme), quatre grossesses ont été menées à bien.

Cette nouvelle méthode, permettant de congeler les ovocytes, permet ainsi de répondre aux problèmes liés à l’utilisation d’ovules frais. En effet, ces derniers nécessitent une fine synchronisation entre le cycle ovarien de la donneuse et celui de la femme stérile.

Toutefois, le Dr Hananel Holzer précise que cette recherche n’est qu’au stade initial de son développement.

Alors qu’en France un couple sur six présente à un moment donné un problème d’infertilité et consulte un médecin, de famille ou spécialiste, cette technique pourrait bien optimiser l’aide à la conception.




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