lundi 28 novembre 2005 - par

France Télécom en perte de vitesse mise sur la fibre optique

France Télécom perd de nombreux clients : l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes estime la déperdition à 500 000 clients. Ce chiffre serait d’ailleurs sous évalué, selon certains opérateurs de téléphonie.

Le principal responsable de cette résiliation massive est l’arrivée du dégroupage total dans les foyers. De nombreux opérateurs Internet proposent déjà le dégroupage total. Les opérateurs alternatifs proposent via le dégroupage total de supprimer l’abonnement à France Télécom. Dès lors, la gestion de la ligne téléphonique, l’accès à Internet, et aussi d’autres services comme la télévision, sont pris en charge par l’opérateur alternatif concurrent de France Télécom.

Ainsi, une des causes principales que l’on pourrait évoquer pour comprendre cette forte croissance du haut débit est la progression du dégroupage total. Le dégroupage total permet de clore le contrat passé avec l’opérateur historique France Télécom, et de souscrire à des services proposés par des concurrents. Le dégroupage total est aujourd’hui proposé par Wanadoo, Free, Neuf Cegetel et Alice, et aussi par AOL ou Club Internet.

La voix sur Internet (VoIP) a ainsi été fortement utilisée, puisque 1,5 millions de personnes ont consommé plus d’un milliard et demi de minutes. Ce dernier chiffre ne représente pourtant que 6% du trafic total, ce qui laisse penser que le fort dynamisme du secteur Internet n’est qu’un début.

Paul Champsaur, président de l’Arcep, a confirmé lors des 27e journées internationales de l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) à Montpellier, la diminution de clientèle que subit France Télécom. La déperdition journalière équivaudrait à 10 000 abonnés qui préféreraient se diriger vers un opérateur alternatif. Le président de l’Arcep a toutefois évoqué la forte progression de l’Internet haut débit en France et la bonne santé du secteur : il existe aujourd’hui plus de neuf millions de connexions haut débit.

L’Arcep s’intéresse également de près aux nouvelles technologies du haut débit par fibre optique : ce segment se développe très rapidement, mais demande de fortes capacités d’investissement. L’Autorité de régulation des télécommunications (Arcep) souhaiterait éviter une situation de monopole d’un opérateur sur ce marché.

L’évolution de l’Internet allant vers des débits plus élevés que l’ADSL, la fibre optique sera vraisemblablement la technologie qui rendra possible ce dépassement. Elle permettra en outre la télévision à haute définition. France Télécom a déjà fait savoir, par l’intermédiaire d’un de ses responsables, que la société n’envisageait pas d’investir dans cette technologie si le réseau était ouvert à d’autres concurrents. Les investissements étant très onéreux, il serait préférable, selon l’opérateur traditionnel, d’instaurer un monopole naturel.

En Allemagne, la Deutsche Telekom a souhaité une configuration économique similaire, en refusant toute régulation du réseau dans un premier temps. Il reviendra à l’autorité allemande de régulation des télécoms de statuer sur la position de la Deutsche Telekom. En France, l’opérateur historique essaie également de se positionner sur ce nouveau marché de la fibre optique.

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