jeudi 27 novembre 2008 - par

Hunger de Steve McQueen, faim de vie

C’est sans doute le grand événement cinématographique de cette fin d’année. Déjà à Cannes, en mai dernier, Hunger, du réalisateur britannique Steve McQueen, avait impressionné les critiques avant d’obtenir la Caméra d’or.

Récompense largement justifiée pour ce film d’une intensité rare. A côté de lui, les autres productions cinématographiques font bien pâle figure. Et pourtant le sujet n’est pas très « sexy », « fun » en deux mots grand public.

Hunger relate, précise Libération, « la grève de la faim en 1980 de prisonniers républicains, membres de l’IRA (Armée républicaine irlandaise), en guerre contre l’Angleterre pour l’indépendance de l’Irlande du Nord. Une grève de la faim qui se terminera en octobre 1981, après le décès de neuf d’entre eux (dont le leader, Bobby Sands, élu député pour l’Assemblée de Westminster depuis sa prison), butant devant l’inflexible politique de la « Dame de fer », Margaret Thatcher ».

C’est le premier film de son réalisateur, Steve McQueen, homonyme du célèbre acteur américain. Mais homonyme ne signifie pas anonyme : « Figure majeure de l’art contemporain, précise Le Figaro, le Britannique Steve McQueen, 39 ans, a décroché le prix Turner 1999 pour Deadpan, film en noir et blanc, muet et transféré sur vidéo, dans lequel il détournait et revisitait une scène de Steamboat Bill Jr. avec Buster Keaton. Ses œuvres vidéo ont été achetées par le Guggenheim, la Tate Gallery et le Centre Pompidou ».

« La critique est devant Hunger à compter les points. Des points que McQueen marque avec une facilité d’autant plus agaçante qu’il n’avait jusqu’ici jamais travaillé ni avec des acteurs ni sur scénario. Pourtant, après une heure quarante de happening christique en milieu carcéral, on a l’impression saisissante d’avoir été, à notre tour, ce dixième prisonnier, oublié par chance dans un coin noir d’une salle de cinéma devenue le quatrième mur d’une cellule quelque part en plein Ulster » s’enthousiasme Libération.

Le Monde n’est pas moins emballé : « Ce film qui se voit le souffle coupé met en oeuvre pour la poser une intelligence et une sensibilité aiguës. Car, en faisant du corps humain son principal enjeu esthétique, il désigne le champ de bataille où s’affrontent l’horreur de l’Histoire et la représentation artistique ».

Bref, Hunger est bien un chef-d’oeuvre





Réagir