dimanche 4 septembre 2005 - par

Incendie dans un immeuble en banlieue parisienne : 12 morts et 16 blessés

L’HAY-LES-ROSES (AP)

Un incendie d’origine probablement criminelle dans un immeuble d’habitation de la banlieue parisienne a fait douze morts dont deux enfants et seize blessés dont dix graves dans la nuit de samedi à dimanche à L’Hay-les-Roses dans le Val-de-Marne. Quatre personnes sont entendues par la police.

Six autres, dont deux pompiers, sont atteintes plus légèrement. « Le bilan est quasi-définitif », a affirmé Jean-Luc Marx, secrétaire général de la préfecture du Val-de-Marne. Une quinzaine de rescapés ont été installés dans un gymnase tout proche du lieu de l’incendie.

Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a annoncé la police. Le maire de l’Hay-les-Roses, Patrick Sève, a indiqué devant la presse que « des témoins semblent avoir vu des gens mettre le feu -des jeunes, de la cité, de l’immeuble- et c’est à la suite de cela ensuite que la fumée est montée dans les étages ».

Ce sinistre survient après deux incendies meurtriers qui ont fait 24 morts dans des immeubles insalubres habités par des immigrés africains fin août à Paris. L’un de ces incendies est d’origine criminelle.

Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a « fait part de sa très vive émotion ». Il a annoncé dans un communiqué qu’une « enquête approfondie (avait) d’ores et déjà été ouverte pour identifier les circonstances de cet incendie qui pourrait être d’origine criminelle. »

Le feu a éclaté dans le hall d’entrée d’un immeuble de dix-huit étages vers 1H00 du matin -le premier appel a été enregistré à 1H11-, et a été éteint très facilement. Mais les victimes ont été affectées par la propagation de fumées toxiques, a expliqué l’adjudant-chef Alain Antonini, porte-parole des pompiers. « Tous les gens qui sont restés chez eux n’ont subi aucun désagrément. Par contre, ce sont les gens qui se sont précipités dehors qui ont été évidemment confrontés à une température de 300 degrés, à la fumée et à l’asphyxie. D’où le bilan catastrophique », a indiqué le maire de son côté.

Chérif Mahtout, le directeur général de la protection civile du Val-de-Marne, a indiqué que 80 secouristes étaient intervenus dès 2h00 du matin. Selon lui, le feu s’est déclaré dans le hall et s’est propagé dans la cage d’escalier. Celle-ci a brûlé sur trois étages et certains appartements ont été touchés.

Il s’agit d’une tour d’Habitation à loyer modéré (HLM) de 110 logements construit au début des années 70, qui a été récemment rénové, a précisé la préfecture. « Il y a présomption d’incendie criminel », a affirmé le porte-parole de la préfecture qui a ajouté que le procureur de la République s’était rendu sur les lieux et qu’une enquête avait été ouverte.

Huit cents personnes environ habitent dans cette tour et environ 500 ont pu rester au moins provisoirement dans leur appartement. Trois cents autres ou bien étaient absentes ou ont été hébergées par des proches, a précisé Pascal Duray, responsable opérationnel de la protection civile du Val-de-Marne.

Le plan rouge a été déclenché à 2H05, et 200 pompiers environ se sont rendus sur les lieux, a déclaré l’Etat-major des pompiers. Un poste médical avancé et une cellule psychologique ont pris en charge 21 personnes qui ne souffrent pas de blessures physiques à proximité de la tour, et d’autres victimes ont été évacuées vers les hôpitaux de la région.

Parmi les blessés graves, cinq ont été réanimés par les pompiers après avoir été victimes d’arrêts cardiaques. Une femme a accouché durant l’intervention des secours.

Claude et Lucette Camps, 48 et 47 ans, demeurant au cinquième étage, racontent qu’ils ont été réveillés par des cris vers minuit et demi : « Il y avait de la fumée, les gens hurlaient et voulaient sauter. Nous nous sommes calfeutrés à l’intérieur. La plupart des décès concernent des gens qui sont sortis sur le palier. »

Ce couple est resté deux heures à l’abri dans son appartement et a pu sortir vers 3h00 du matin en empruntant l’escalier quand les fumées se sont finalement dissipées. Le couple raconte qu’en évacuant l’immeuble, il a constaté que le hall était détruit : « En descendant, il n’y avait plus rien dans le hall ».

M. et Mme Camps se sont alors rendus seuls à pied jusqu’au gymnase ouvert pour accueillir les rescapés. D’après eux, les rénovations étaient encore en cours et concernaient l’électricité et la plomberie. AP




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