mardi 8 avril 2008 - par L’équipe AgoraVox

Jeux Olympiques de Pékin : les gardiens de la flamme

Depuis le début de son parcours mouvementé, il y a quinze jours en Grèce, la flamme olympique est escortée de très près par de rudes gardiens chinois, qui ont déjà créé la polémique. Robotiques, agressifs, ces vigiles ont éteint à plusieurs reprises la torche sur son parcours parisien, lundi 7 avril, pour la mettre à l’abri dans un bus, dès que les manifestants pro-Tibétains se faisaient trop pressants. A Londres, où leur gestion vigoureuse des troubles a quelque peu ému, le président du Comité d’organisation des JO 2012, Sebastian Coe, les a qualifiés de « voyous ».

Vêtus d’un survêtement bleu et blanc, ces gardiens de la flamme ressemblent à s’y méprendre à des dieux du stade, doublés d’agents secrets. "Chacun de ces hommes, choisis dans tout le pays, est grand, fort, éminemment talentueux et puissant", dit d’eux leur chef, Zhao Si. "Leur remarquable condition physique n’a rien à envier à celle d’athlètes de haut niveau." Sur le site gouvernemental www.china.com.cn, on apprend que ces vigiles s’entraînent 10 km par jour en montagne, en courant bien sûr, et suivent quotidiennement des cours d’anglais, de français, d’allemand, d’espagnol, de japonais... et de civilisation étrangères. Selon un autre site, le plus petit d’entre eux mesure 1,90 m ! Issus de la Police armée du peuple, où ils sont chargés des missions anti-émeutes, ces hommes ont, pour la plupart, été récemment envoyés au Tibet pour y réprimer les émeutes.

Après les traversées chaotiques de Londres et Paris, qui leur ont valu de sévères critiques, on attend leurs futures prestations lors des étapes à venir de San Francisco, de Buenos Aires, d’Inde, d’Australie, d’Indonésie, jusqu’au Japon et Hong Kong. Le Premier ministre australien Kevin Rudd a déjà assuré que les services de sécurité chinois ne joueraient aucun rôle dans la protection de la torche à Canberra, tout comme la vice-ministre des Affaires étrangères indienne Anand Sharma. Malgré ces avertissements, la présence de gardiens chinois est toujours envisagée, selon le journal The Age.

Les gardiens de la flamme sont chargés par le Comité organisateur olympique chinois de défendre imperturbablement la flamme 24 heures sur 24 tout au long de son parcours de 137 000 km jusqu’à Pékin.




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