mercredi 7 décembre 2005 - par

Kirikou est de retour au village

Le deuxième opus de Kirikou vient de sortir sur les écrans, un dessin animé dont le héros est un petit bambin à l’imagination débordante, vivant dans un petit village africain. Qui n’a pas entendu parler de "Kirikou et la sorcière", le dessin animé sorti en 1998 qui révéla Michel Ocelot son créateur ? Il s’agit d’un véritable conte de fée, car le succès remporté avec ce dessin animé dépasse de loin les frontières de la France, créant un véritable phénomène de société dans le monde de l’animation. Les dessins sont simples, nets, épurés - nous sommes loin des animations en trois dimensions de ces dernières années - et se mélangent dans des couleurs chaudes et des ocres faisant vivre et revivre l’Afrique où l’histoire se déroule.

"Kirikou et les bêtes sauvages" est le titre du deuxième opus, qui est actuellement à l’affiche : il ne s’agit pas d’une suite, mais d’une autre aventure, où l’on retrouve le protagoniste Kirikou, aux antipodes des super-héros jalonnant l’imaginaire des enfants aujourd’hui, dans de courts épisodes qui sont racontés par son grand-père. Envoûtements, sortilèges et malédictions de la sorcière Karaba, aux apparats scintillants, éprouveront le courageux Kirikou. L’histoire est accompagnée de musiques réalisées par Manu Dibango, Rokia Traoré et Youssou N’Dour. Musique qui n’est pas sans offrir un véritable relief au dessin et aux sentiments, aux émotions que le petit Kirikou fait éprouver.

L’atmosphère du petit village africain de Kirikou s’harmonise dans les épisodes du film racontés par le grand-père de Kirkou, devenu le vieux sage du village. Les habitants du village, après avoir subi les déconvenues d’une hyène qui a détruit leur potager, se retrouvent contraints à commercer et à vendre des poteries dans des villages voisins, mais la sorcière aux yeux ocre s’immisce dans leur entreprise via le buffle qui doit transporter la marchandise. Kirikou devra faire appel à toute son imagination pour parvenir à aider le village. Kirikou, attiré par un oiseau à trois pattes, devra se sortir du piège tendu par la sorcière et, affronter des totems aux mauvaises intentions ; Kirikou aura même besoin d’aller dans l’antre de la sorcière chercher une fleur dont le nectar est l’antidote au poison qui a contaminé des femmes du village et qui les menace de mort.

Ceux qui ont vu "Kirikou et la sorcière" pourront apprécier "Kirikou et les bêtes sauvages", les autres découvriront le petit homme affrontant la nature démesurée. La constitution du deuxième opus en une succession de trois épisodes distincts peut faire regretter l’absence d’une continuité de l’histoire qui est rendue moins poétique et plus moralisatrice car constituée de saynètes, toutefois cela permet la création d’un certain dynamisme. Le dessin animé est dans son ensemble chaleureux, et ne manquera pas de réchauffer les cinéphiles par les tribulations d’un petit pitchoun d’une Afrique revisitée par le dessin animé.

L’Equipe AgoraVox




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