lundi 18 février 2008 - par Babar

L’affaire Abdeslam Ouaddou relance la question du racisme dans les stades

Trop c’est trop. Excédé par les injures racistes dont il a été victime pendant la première mi-temps du match Metz-Valenciennes (2-1), Abdeslam Ouaddou, capitaine d’origine marocaine de cette dernière équipe, a poursuivi son agresseur jusque dans les tribunes avant de porter plainte contre lui. Il reproche à l’arbitre, Damien Ledentu, de n’avoir pas réagi.

« Le capitaine de Valenciennes, l’international marocain Abdeslam Ouaddou, est monté à la mi-temps dans les tribunes de Saint-Symphorien pour s’expliquer avec le "supporteur" de Metz qui aurait proféré des insultes racistes à son égard durant les 45 premières minutes. Ramené sur le terrain par des stewards, le joueur a été averti pour "comportement antisportif", avant de regagner, furieux, les vestiaires », rapporte Le Figaro.

Le problème c’est qu’Abdeslam Ouaddou aurait prévenu l’arbitre, Damien Ledentu, de ce comportement, sans que celui-ci ne s’en émeuve. Selon L’Equipe d’aujourd’hui qui a interviewé l’arbitre, M. Ledentu, celui-ci a déclaré : « à aucun moment, M. Ouaddou n’est venu me signifier solennellement les insultes racistes dont il a été la cible. Si j’avais eu connaissance de tels événements, j’aurais arrêté la rencontre pour régler cette situation. Le problème, c’est qu’on l’a découverte à la 46e minute ».

Abdeslam Ouaddou a porté plainte contre l’homme de 38 ans qui l’avait insulté. Celui-ci a été placé en garde à vue.

Du côté des instances dirigeantes, « le président valenciennois Francis Decourrière a regretté que Damien Ledentu n’ait pas interrompu la rencontre comme il en avait la possibilité. En effet, une réglementation de la Fifa permet à un directeur de jeu de stopper des rencontres en cas de comportements racistes ou antisémites dans l’enceinte d’un stade ». Le FC Metz qui pourrait se voir invalider sa victoire, a également porté plainte avec constitution de partie civile contre le supporteur incriminé qui pourrait se voir interdire de stade. La ligue de football compte également porter plainte. « Face à des comportements absolument inadmissibles, la seule réponse est la plus extrême fermeté dans la répression. On ne veut plus de ces individus racistes ou violents dans nos stades », vient de déclarer le président de la Ligue dans un communiqué.

Ce n’est hélas pas la première fois que le racisme s’invite dans les stades. « En octobre 2004, rappelle Le Figaro, lors du match La Haye-PSV Eindhoven, l’arbitre, M. Temmink, dégoûté des insultes antisémites des "supporteurs" locaux, avait interrompu la rencontre dix minutes avant son terme ». Plus près de nous, en septembre 2007, Boubacar Kébé, joueur de Libourne-Saint-Seurin, « invectivé par des supporteurs de Bastia, avait été expulsé à cause du bras d’honneur qu’il avait lancé pour répondre à ces insultes racistes. Le club corse a ensuite été condamné par la commission supérieure d’appel de la FFF qui lui a retiré un point au classement. Une première dans l’histoire du football français ». Il était temps.




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