L’ensemble de la gauche et une partie de la droite négatifs au test ADN
Le débat sur une éventuelle entrée en application des tests
ADN pour les candidats à l’immigration lancé par le député UMP Thierry Mariani
fait
depuis quelques jours l’effet d’une bombe au sein de la classe politique, et
plus particulièrement à l’Assemblée nationale. Les réunions des groupes
parlementaires du Palais Bourbon ont permis de prendre le pouls sur la question
de cet amendement proposant la possibilité pour un demandeur au regroupement
familial de se soumettre à un test ADN pour prouver sa bonne foi.
Sans surprise, la gauche a condamné à l’unanimité le projet.
La porte-parole du groupe socialiste, Aurélie Filipetti, s’est exprimée au nom
du groupe socialiste, radical et citoyen, en se déclarant « fermement
opposée » au caractère de l’amendement, ajoutant que celui-ci « est
une abjection morale qui est contraire aux valeurs de la république ».
Noël Mamère, au nom de la gauche démocrate et républicaine (Verts, communistes
et divers gauche) s’est quant à lui offusqué d’un « texte
néo-pétainiste ».
Dans les rangs de la majorité il y a également des réserves.
L’Elysée n’a pas cachée son étonnement à la découverte du projet de Thierry
Mariani, et a rapidement confié le dossier au ministre de l’Immigration Brice
Hortefeux. Ce dernier, qui a eu droit aux reproches exprimés par la Ligue des droits de l’homme et par son représentant Jean-Pierre Dubois, qui évoque
ouvertement « un texte à caractère xenophobe », justifie
l’amendement par le fait que douze pays européens ont déjà recours à l’ADN dans
des dossiers d’immigration, et que le caractère des tests n’est pas
obligatoire. M. Hortefeux joue maintenant la prudence et, comme il l’a
déclaré sur RTL, attend les résultats des débats parlementaires pour se
prononcer définitivement.
Alors que les discussions continuaient en ce mardi
après-midi, Jean-François Copé affirme qu’ « une assez large
majorité du groupe est en faveur de l’amendement » tout en
reconnaissant qu’un certain nombre de ses collègues « ont exprimé des
réserves » et que « la ligne n’est pas encore déterminée ».
Plusieurs députés UMP qui ont exprimés leur hostilité au projet, tel François
Goulard ou Marc Laffineur, ont été rejoints dans leur démarche par des
ministres d’ouverture comme Fadela Amara et Bernard Kouchner.
Jean Leonetti, premier vice-président du groupe UMP, s’est demandé s’il ne valait pas mieux attendre la révision de la loi sur la bioéthique, programmée pour 2009, en évoquant une aide en direction des pays d’immigration pour optimiser leurs systèmes d’état civil. Nicolas Perruchot, qui s’est exprimé au nom du Nouveau Centre, a déclaré que son groupe pourrait voter contre l’amendement, en ajoutant vouloir aider le gouvernement à « trouver une alternative ». Pas facile