dimanche 17 septembre 2006 - par L’équipe AgoraVox

L’iceberg a désassemblé le Titanic

 

1912, croisière inaugurale du Titanic, le naufrage. On pensait, même si la thèse d’un défaut de facture du navire avait été avancée, que  l’iceberg percuté avait ouvert une brèche longue de 90 mètres sur le flanc tribord du navire. Aujourd’hui il apparaît hautement vraisemblable que l’iceberg a fait sauter les rivets attachant les plaques de la coque.

Un chercheur américain, Timothy Foecke, du Laboratoire de sciences et techniques des matériaux de l’Institut national de technologie, à Gaithersburg, dans le Maryland, a étudié de près la structure de ces rivets, par métallographie microscopique, spectographie aux rayons gamma et réactions chimiques en surface : les rivets n’ont pas résisté au choc de l’iceberg. Le métal contenait beaucoup trop de scories (impuretés qui le rendent cassant) : 9% en moyenne - et parfois 17% - au lieu de 2% pour des rivets normaux, et leur répartition est un facteur supplémentaire de fragilité. En outre, l’extrémité martelée des rivets est « manquante ». "Nous avons calculé à quel niveau de charge les rivets étaient censés céder s’ils avaient été des rivets de qualité pour l’époque, c’est-à-dire 20 000 livres (9 tonnes). Quand nous avons fait l’expérience utilisant des rivets simulant le matériau utilisé, la résistance a fléchi à 9000 livres (4 tonnes)", explique M. Foecke. Si les rivets avaient été correctement fabriqués (mais les techniques de fabrication étaient en phase de mise au point) "moins de compartiments auraient été inondés. Le bateau aurait coulé plus lentement [...] Si le bateau avait pu rester à flots quelques heures de plus, la plupart des gens auraient survécu", affirme-t-il.

L’expérience qui a reproduit le matériau d’origine des rivets et les a soumis à un impact et à une résistance conformes aux circonstances de la catastrophe sera présentée lors d’une émission de Discovery Channel, en Grande-Bretagne, mardi 19 septembre, et aux Etats-Unis, le 4 octobre.

 




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