La ligue algérienne des droits de l’Homme rejette la charte de réconciliation proposée M. Bouteflika
ALGER (AP)
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a rejeté mardi la "charte pour la paix et la réconciliation nationale" présentée dimanche par le président Abdelaziz Bouteflika.
"Il faut d’abord créer un environnement de paix", souligne son président, maître Ali Yahia Abdenour, dans un communiqué où il explique que "la réconciliation est un problème politique et non sécuritaire et social" et qu’"il faut lui apporter une solution politique, connaître la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme exercées par les groupes armés islamistes, les forces de sécurité, l’armée, les groupes de libre défense".
Le président de la LADDH, qui a fait du dossier des personnes disparues pendant les années 90 un credo, accuse en outre le président Bouteflika de vouloir disculper les forces de sécurité algériennes impliquées, selon lui, dans l’enlèvement des personnes.
"Le président a disculpé toute responsabilité de l’armée et des services de sécurité des crimes contre l’humanité en déclarant l’Etat responsable mais pas coupable", dénonce-t-il.
Lundi, les organisations des familles des victimes du terrorisme ont également rejeté le projet du président Bouteflika en considérant qu’"il fait la part belle aux terroristes", de qui ces organisations exigent au préalable de "demander un pardon public des crimes qu’ils ont commis".
Même attitude de la part des familles des personnes disparues qui exigent d’abord "la justice et la vérité" avant d’accepter les indemnisations financières proposées par les autorités.
Cependant, d’autres forces politiques, comme les partis de la coalition gouvernementale, qui détiennent la majorité au Parlement, le principal syndicat du pays et plusieurs organisations de la société civile considérées comme des satellites du pouvoir, ont applaudi l’initiative de M. Bouteflika et promettent de battre la compagne en sa faveur.
En prévision du référendum du 29 septembre, à la faveur duquel les Algériens vont se prononcer sur cette loi sur la réconciliation, le président Bouteflika donnera personnellement le ton en animant un premier meeting le 20 août, dans la ville de Skikda (450km à l’est d’Alger) AP