lundi 17 mars 2008 - par

La mort volée de Chantal Sébire

Chantal Sébire est cette femme de 52 ans dont le visage est défiguré par une tumeur incurable qui la fait atrocement souffrir. La presse en a largement parlé. Chantal Sébire n’en peut plus. La semaine dernière, elle a déposé une requête devant le Tribunal de grande instance de Dijon pour obtenir le droit d’être euthanasiée. Requête qui a été rejetée. Chantal Sébire veut mourir avec les siens. Sa mort lui appartient.

Selon TF1, « Le tribunal de Dijon doit se prononcer ce lundi. D’ores et déjà, Bernard Senet, un médecin généraliste du Vaucluse, membre de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, a accepté d’aider Chantal Sébire à mourir, à condition que la justice le permette. Mais, la semaine dernière, le procureur de la République a requis "l’irrecevabilité de la requête". Pourtant, Chantal Sébire refuse toute fin de non-recevoir, qu’elle vienne de la justice ou du gouvernement. "Je n’accepte plus la souffrance qui perdure", a-t-elle affirmé vendredi matin sur RTL. Samedi, elle a en tout cas laissé entendre qu’elle ne ferait pas appel si sa demande était rejetée lundi ».

« Elle l’a dit, elle veut mourir comme elle le souhaite : auprès des siens, et non pas dans une longue agonie médicalisée. Mais la loi Leonetti, votée au printemps 2005, est très claire : elle ne peut s’appliquer à elle. Le législateur en a longuement débattu, et il n’a pas voulu ouvrir la voie au suicide médicalement assisté. Mais il a autorisé le "laisser mourir". Si le malade est en fin de vie, il peut demander l’arrêt de tous ses traitements - y compris l’arrêt de l’alimentation ou de l’hydratation -, il peut aussi demander qu’on le soulage de toutes ses douleurs, au risque même de hâter sa mort. Mais en aucun cas le médecin n’est autorisé à faire une injection pour délibérément provoquer le décès », précise Libération.

De son côté, l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a estimé « qu’il ne faut jamais légiférer sous le coup de l’émotion », rapporte Le Figaro.




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