jeudi 31 janvier 2008 - par Babar

Le Monde, Dumay déballe tout !

Le Nouvel obs.com dévoile le mail que Jean-Michel Dumay a envoyé hier mercredi 30 janvier aux membres des conseils de surveillance des sociétés LMPA, Le Monde SA et SEM.

« Un journaliste doit dire la vérité quoi qu’il lui en coûte, disait Hubert Beuve-Méry, surtout s’il lui en coûte. »

Ainsi finit le mail que Jean-Michel Dumay a adressé hier au Monde entier. Un mail « dans lequel, explique le Nouvel Obs, il revient sur la façon dont a été négocié son départ de la présidence de la Société des Rédacteurs du Monde ».

Comme le souligne Marianne 2, l’affaire remonte au 25 janvier. Ce jour-là, « les actionnaires externes, à l’exception notable de Claude Perdriel, le patron du groupe Nouvel Observateur, ont soumis les journalistes de la SRM à une forme de pression, de chantage, disent les journalistes, inédite dans l’histoire de l’institution, en exigeant la démission de ses fonctions de Jean-Michel Dumay, le chef de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), premier actionnaire du groupe ».

Dumay qui devrait officiellement remettre sa démission de son poste de vice-président du conseil de surveillance des sociétés Le Monde et partenaires associés (LMPA), Le Monde SA et Société éditrice du Monde (SEM) demain, vendredi 1er février, explique donc dans ce courriel sa version des faits.

Dans cette lettre électronique, Dumay, qui fait part de son « état de sidération et de destruction personnelles dans lequel m’ont plongé les six heures de chantage auxquelles m’ont soumis les administrateurs externes », charge un à un tous les actionnaires du groupe qui lui ont demandé de signer sa « démission au 31 mars en échange de la nomination d’Eric Fottorino, faute de quoi le tribunal de commerce nous était promis ».

Il accuse nommément Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, de lui avoir extorqué sa signature, « Pierre Lescure, homme réputé des médias, et Régis de Laroullière (anciennement Médéric) » de s’être rendus « complices d’un tel acte ». Et bien sûr Alain Minc.

Il cite les noms de tous les actionnaires principaux, mais surtout s’interroge sur leur motivation et prévient la Société des Rédacteurs du Monde, « et au-delà encore à toutes les sociétés de personnels actionnaires du groupe » et considère « que la violence faite à ma personne est une violence faite à la collectivité tout entière des 1 600 salariés ».

Jean-Michel Dumay leur conseille de « s’engager dès à présent à écarter le projet de recapitalisation Lagardère-Prisa » et ne reconnaît « ni l’autorité, ni la légitimité d’Eric Fottorino à présider le groupe ».

Alors, que va devenir Le Monde  ? Pour Marianne 2, « certains membres du Conseil de surveillance semblaient désigner Jean-Louis Beffa de Saint-Gobain, comme un successeur provisoire possible de Minc.
Mais, violemment mis en cause pour son comportement lors du Conseil de surveillance de crise du 25 janvier, Beffa risque de ne pas recueillir les suffrages des actionnaires internes et notamment de la SRM, encore sous le choc après la démission de Dumay ».




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