jeudi 28 septembre 2006 - par

Le stress des parents cuisiniers

 

Les alertes se multiplient, les commissions s’en saisissent, des organismes sonnent la charge : trop d’enfants trop gros, il faut y remédier. La première opération est d’identifier les responsables : au premier rang, l’industrie alimentaire accusée de désinformer par la voie de publicités hautement incitatives à la consommation de sucres excessifs et de graisses surabondantes. Et puis le milieu familial, qui presque toujours satisfait la demande de l’enfant - neuf fois sur dix.

Le problème est que ces discours sont le plus souvent austères, et que, cela ne date pas d’aujourd’hui, le plaisir gustatif et l’ambiance festive sont plus associés à des aliments aujourd’hui dénoncés comme pathogènes qu’aux produits diététiques.

Autre problème : l’information est complexe. A ce jour vingt-deux systèmes différents sont utilisés en Europe pour informer sur la valeur énergétique de l’aliment, ainsi que sur sa composition en protéines, glucides et lipides. La Commission européenne (qui a dépensé 59 millions d’euros depuis 1998 pour financer la recherche sur l’obésité) a donc demandé pour 2007 à la meilleure manière d’informer sur les nutriments, sachant qu’aujourd’hui moins de la moitié des consommateurs lisent les étiquettes. Quels nutriments répertorier ? En quels termes : graisses plutôt que lipides, sel plutôt que sodium ? Sous quelles formes : tableaux, graphiques ? Et un même aliment peut être bon par certains aspects, nuisible par d’autres -le fromage apporte calcium et lipides-. La taille des portions est déterminante, et les besoins des individus ne sont pas les mêmes.

Les efforts vont se poursuivre sous le 7e programme-cadre à venir (2007-2013), qui fournira des données scientifiques supplémentaires pour faire progresser la compréhension des interactions entre nourriture, alimentation et santé.

Du côté des industriels, certains ont déjà réagi, comme Kraft Jacob Suchard, qui ne fait aucune publicité ciblée sur les enfants de moins de six ans et recompose huit cents de ses produits pour les rendre plus conformes aux règles diététiques. 




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