vendredi 14 août 2009 - par L’équipe AgoraVox

Les Paul a posé sa guitare

Le guitariste et inventeur Les Paul est mort. Il était âgé de 94 ans. Il s’est éteint à New York d’une pneumonie. Ce nom ne dit rien au grand public. Pourtant chacun a vu un jour, à la télévision ou en photo, un musicien jouer sur une Gisbon Les Paul, objet emblématique de notre époque moderne, au même titre que sa concurrente la Fender Telecaster ou encore la Coccinelle, le stylo Bic, la DS et la Studebaker. La liste est longue des guitaristes de génie ayant joué sur Les Paul : Jimmy Page, le leader de Led Zeppelin, Frank Zappa, Pete Townshend (The Who) ou Slash, le guitariste de Guns and roses... Musicien accompli, bidouilleur de génie, Les Paul a révolutionné la musique.
 
Les Paul, alias Lester William Polsfuss, a sorti la première guitare à corps plein (solid body) qui porte son nom en 1952, alors qu’il était déjà un guitariste de jazz reconnu. On lui doit également des inventions qui ont révolutionné le son et les techniques d’enregistrement (le multipiste, les chambres d’écho, la réverbération).
Dave Weiderman, 51 ans, directeur du « Rock Walk » à Hollywood et intime de Les Paul dit de lui dans Libération que Les Paul est « le père de la guitare électrique ». Ni plus ni moins. Entre autres anecdotes il se souvient que ce dernier racontait, sans pour autant s’en vanter, « avoir donné quelques leçons de guitare à Jimi Hendrix dans un studio à New York… ».

Guitariste, inventeur, bidouilleur, il était né le 9 juin 1915 à Waukesha, dans le Wisconsin. Dès l’âge de 7 ans, il « s’en prend au piano de sa mère » pour tenter, rapporte Libération, « de trouver de nouvelles notes ». Viennent ensuite l’harmonica et la guitare qu’il essaye d’amplifier. Il conçoit un premier modèle en 1939 connu sous le nom de la bûche. C’est le début officiel de la guitare électrique à corps plein (sans caisse de résonance) avec, rappelle l’Express, « le souci de supprimer les effets de larsen produits par les micros fixés directement sur la caisse de résonance des instruments ».
 
Ce premier essai qui abouti en 1941 porte déjà en lui les caractéristiques de la fameuse Les Paul à venir : « une capacité incomparable, souligne Libération, à faire durer la note (caractéristique de la Les Paul, prisée des fans de solos) ». En 1951 Les Paul est sérieusement concurrencer par un autre génie de la guitare électrique, Léo Fender, qui sort sa Broadcaster qui deviendra la fameuse Telecaster dont le son cristallin est un sérieux atout.

En 1952, Gibson, le frère ennemi, sort la Les Paul, du nom de son concepteur qui à l’époque était déjà très connu comme guitarsite de jazz pour avoir notamment joué avec sa femme Mary Ford How high the moon (1951).
Les Paul et Mary Ford interprétant How High the moon (Art Tatum), en 1951.

Dès lors, la Les Paul et ses différents modèles (Custom, Sunburst, Goldtop, Junior...) sera la guitare de prédilection des jazzmen, des bluesmen et des rockers, avec, pour ces derniers, la Fender car de même qu’on « est » Stones ou Beatles, on sera Fender ou Gibson (parfois les deux comme Zappa, Clapton ou Page).
« En s’associant avec la firme Gibson Guitar Corp, remarque l’Express, Les Paul joua un rôle clé dans l’essor du rock’n’roll au début des années 1950, le modèle qui porte son nom ayant connu un succès foudroyant ».
Les Paul est mort, vive Gibson !



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