Liberté de la presse, les lignes bougent
Quels sont les critères établis
par RSF pour évaluer la liberté dans les pays ? Le classement intègre 168
pays ; pour les autres les données ont été jugées insuffisantes. RSF
enregistre le nombre d’atteintes directes contre les journalistes, contre les
médias, le sort réservé en justice aux auteurs de violations de la liberté de
la presse, le cadre juridique qui régit les médias, le comportement de l’Etat
face aux médias internes et internationaux, les atteintes à la libre
circulation des informations sur Internet. Reporters sans frontières n’a pas
seulement tenu compte des exactions dues à l’Etat mais aussi de celles de
milices armées, d’organisations clandestines ou de groupes de pression. Un
questionnaire est rempli par des correspondants, des associations, des
journalistes, des chercheurs, des juristes... L’Institut de statistique de
l’Université de Paris traite les données recueillies.
Les lignes ont bougé dans le classement
2006 (qui enregistre les faits de septembre 2005 à septembre 2006). Certes les
pays contrôlés par une autorité politique qui exerce son pourvoir par la force
sont, comme d’habitude, mal classés : en Corée du Nord, tout message est
contrôlé par l’Etat, le pays est classé comme le plus répressif. A partir du
162e rang se trouvent l’Iran,
Quels sont les troubles qui entraînent cette année un
recul dans ce classement ? On observe que le Danemark a perdu dix-neuf
places en se classant 19e... : « Pour
la première fois au cours de ces dernières années, dans ce pays très
respectueux des libertés fondamentales, des journalistes ont dû être placés
sous protection policière en raison de menaces dues à leur travail », explique
RSF. Les Etats-Unis perdent neuf places en un an (53e) : « L’atmosphère
s’est nettement détériorée entre la presse et l’administration du président
George W. Bush depuis que celle-ci, invoquant la sécurité nationale, tient pour
suspect tout journaliste qui remettrait en cause sa guerre contre le terrorisme ».
A l’inverse,