dimanche 29 octobre 2006 - par

Mama Galledou brûlée par de jeunes inhumains

Mama Galledou est plongée dans un coma artificiel, sous assistance respiratoire. Elle a été brûlée très grièvement, très profondément, sur presque les trois quarts de son corps ; elle a inhalé des fumées hautement toxiques. Le pronostic des médecins du Centre régional des grands brûlés de Marseille à l’Hôpital de la Conception est sombre : soit la mort, soit « de très très graves séquelles » ; elle devrait « garder une infirmité permanente ». Trois autres passagers ont été examinés et soignés.

Cette étudiante âgée de vingt-six ans a pris le bus, sur la ligne 32, samedi soir, pour quitter le centre et aller en direction de Saint-Jérôme. C’est quand le bus est arrivé dans le quartier du Merlan que tout s’est détraqué d’un seul coup pour la dizaine de passagers. Certains disent que les trois, ou les quatre jeunes - le maire Jean-Claude Gaudin évoque « de très jeunes gens » - étaient déjà là à l’aller, qu’ils avaient déjà voulu forcer les portes du bus. Ce qui est certain, c’est qu’au retour, ils l’ont fait, ont projeté un liquide très inflammable, ont mis le feu, en craquant une allumette. Jean-Claude Delage, dirigeant du syndicat de policiers Alliance, est indigné : « Il n’a même pas été demandé aux occupants du bus de descendre ». C’est pourquoi le procureur de la République a retenu la qualification de crime : « C’est un crime d’incendie volontaire ayant entraîné une infirmité permanente et c’est puni de trente ans de réclusion criminelle. »

Neuvième attaque de bus en une semaine, elle ne ressemble à aucune autre. Le monde politique s’est ému instantanément : messages mais surtout concertations, réunions, décisions. Deux compagnies républicaines de sécurité arrivent en renfort, dès lundi réunion sur la sécurité et les transports, tolérance zéro dans les huit secteurs sensibles de la ville, et un recours exceptionnel aux témoignages anonymes pour retrouver les auteurs de l’acte. Le Procureur de la République s’en explique : « Compte tenu de la gravité des faits, je ne suis pas du tout fermé à ce que des témoins puissent être entendus sous couvert de l’anonymat en saisissant le juge des libertés et de la détention », a-t-il ajouté. « On utilise très peu cette procédure parce que c’est un peu exorbitant. Mais là, on a atteint un tel degré de violence collective, avec des dégâts inimaginables sur cette jeune femme, qu’il faut retrouver les auteurs. »

Que s’est-il passé dans la tête de ces « très jeunes gens », qui n’étaient pas dans un contexte de tensions locales, et qui ont commis un acte barbare, d’une violence absolue ? Peut-être une envie de vengeance, peut-être pas grand-chose, l’esprit barbare est parfois vide de pensée. Néanmoins c’est un crime d’incendie volontaire ayant entraîné une infirmité permanente et c’est puni de trente ans de réclusion criminelle.




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