mercredi 27 février 2008 - par Babar

Mathieu Amalric censuré, la vraie-fausse polémique

« Vendredi soir dernier, le César du meilleur acteur a été décerné à Mathieu Amalric pour son rôle dans Le Scaphandre et le Papillon. L’acteur étant absent pour cause de tournage du dernier James Bond, il a laissé un message de remerciement au maître de cérémonie, Antoine de Caunes qui l’a lu au public », rapporte webdetente.com.

Or, précise studiomagazine.fr, « selon le site des Cahiers du cinéma, Mathieu Amalric se plaint d’avoir vu son discours dénaturé (...) Antoine de Caunes n’aurait en effet lu qu’une partie du discours, évinçant le plaidoyer de Mathieu Amalric pour la défense de "la SALLE de cinéma" contre les multiplexes qui n’ont que "les chiffres comme seule ligne d’horizon" ».

L’Union des journalistes de cinéma (UJC) était aussitôt monté au créneau et a évoqué la censure dont avait été victime Mathieu Amalric.

Selon lefigaro.fr « Renaud Le Van Kim, producteur de la cérémonie des César, a expliqué : "Je tiens à préciser que nous avons reçu le texte de Mathieu Amalric aux alentours de 23 heures. Nous sommes tout à fait désolés qu’il ait pu imaginer une censure quelconque. Il n’a sans doute pas évalué dans quelle précipitation nous avons dû gérer ce texte imprévu dans le conducteur d’une émission en direct de cette ampleur. Pour des raisons de timing (...), nous avons demandé à son agent, représentant officiel de l’artiste, qui nous a donné son accord sans l’ombre d’une hésitation, d’écourter son texte", explique le producteur. "Contrairement ce qu’affirme Mathieu Amalric, nous ne l’avons évidemment pas fait pour des raisons éditoriales" ».

Voici la partie de son texte qu’Antoine de Caunes n’aurait pas lu : « Mais la salle de cinéma. Oui, la SALLE de cinéma, elle, doit pouvoir continuer à s’inventer.
"A lire à la lumière. Et à diriger sur notre nuit". Notre musique.
Insupportable "trompe-l’œil" des multiplexes. Les chiffres comme seule ligne d’horizon. Aveuglement, brouillage, gavage, lavage. Et quelle solitude. Vous avez déjà parlé à quelqu’un dans un multiplexe ? Pas moi. D’ailleurs c’est impossible, ce qui compte c’est le flux. "Circulez s’il vous plaît, y a rien à voir". Au suivant ! bande de Brel.
Alors que le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres que font et ont envie de faire tellement d’exploitants de salle se voit de plus en plus nié aujourd’hui.
La Question humaine n’aurait par exemple jamais fait autant d’entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l’ACRIF.
Ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos poumons.
Sinon...
Sinon on va tous finir devant nos "home cinéma" à se tripoter la nouille...
Bons baisers de Panama... ».

Crédit photo : snifff





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