mercredi 12 août 2009 - par L’équipe AgoraVox

Nouveau suicide à France Télécom, les syndicats tirent le signal d’alarme

Un suicide de plus. Le 20ème depuis un an et demi. Sans compter une douzaine de tentatives. A Besançon, dans la nuit de lundi à mardi, Nicolas G., un technicien âgé de 28 ans, met fin à ses jours dans son garage. Il était célibataire et n’avait pas d’enfant. Ses collègues, qui ont tenu à débrayer aujourd’hui, pointent du doigt la dégradation des conditions de travail chez l’opérateur de téléphonie et un management de plus en plus éprouvant. 
 
 
 
Ils sont entre 120 et 150 à manifester aujourd’hui à Besançon en hommage à leur collègue décédé mardi. Le quatrième suicide depuis le 14 juillet. Le 20ème depuis février 2008, date à laquelle les syndicats maison ont décidé de les décompter dans un Observatoire du stress et de la mobilité forcée mis en place au sein de France Télécom. Le groupe emploie 100 000 personnes en France. Certes, précisent les syndicalistes de Sud PTT et de la CFE-CGC « tous ces suicides ne sont pas équivalents ». Il n’empêche. « Il faut absolument réagir », affirme à l’Express Patrick Ackermann, délégué syndical Sud-PTT.
 
Nicolas G. avait été muté récemment à un poste « qu’il a ressenti comme très disqualifiant », précise au Figaro Jacques Trimaille, délégué Sud PTT. Il avait dû être hospitalisé et était suivi, souligne la même source. « Il n’y a peut-être pas qu’une seule cause, mais à 90% c’est un problème d’entreprise ».
 
 
Ces causes sont peut-être les mêmes que celles qui ont poussé un salarié de France Télécom basé à Marseille de se supprimer, évoquant dans un courrier « la surcharge de travail » et le « management par la terreur ». Pour Laurent Riche, délégué syndical CFDT, interviewé par l’Express, « France Télécom a fortement mis l’accélérateur sur les réorganisations et cela se fait souvent avant ou pendant l’été. Les salariés peuvent se sentir seuls et isolés ».
 
Le 10 septembre, une réunion du comité national d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail se réunira. Les syndicats exigent « l’ouverture, rapporte l’Express, de négociations globales sur les conditions de travail » et insistent pour que « la question des suicides soit inscrite à l’ordre du jour ».
 
Du côté de la direction de France Télécom, on estime n’avoir pas attendu ces « derniers événements dramatiques » pour mettre en place une stratégie. Et de citer en exemple la « commission stress » nommée récemment et le lancement, selon la même source, « d’une enquête sur les risques psycho-sociaux en collaboration avec l’Association nationale d’amélioration des conditions de travail (ANACT) ».
 
Concernant le suicide de l’agent de Besançon, elle évoque « une situation personnelle dramatique » et rappelle que « les salariés les plus proches et les managers de ce jeune homme avaient décelé son mal-être et alerté la médecine du travail et l’assistante sociale ».
 



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