Nouvelle alliance gardienne de la redevance
Un groupe d’artistes européens vient de présenter, en conférence de presse,
une nouvelle structure, « Alliance culture d’abord », dont la
vocation est de défendre le système d’une redevance sur la copie privée. Ils
l’ont fait à Bruxelles, de plus en plus inquiets de sentir une montée en
puissance de la pression des industriels de l’électronique et du logiciel,
susceptible, selon eux, d’influencer la politique en la matière de
En 2005, dans l’ensemble de l’Union européenne (Grande-Bretagne exclue, puisque la copie privée y est interdite), la redevance pour copie privée sur des supports vierges, reversée par les fabricants et importateurs de ces supports, a rapporté la somme de 560 millions d’euros aux ayants droit. Environ 35% des sommes collectées par les sociétés qui représentent les artistes-interprètes proviennent des redevances pour copie privée, selon les données de l’Aepo-Artis (qui rassemble 27 sociétés implantées dans 21 pays européens), qui exclut la solution DRM : « Le développement des DRM, sans la consultation ni la coopération des organisations d’ayants droit, ne peut pas remplacer la rémunération pour copie privée. »
De leur côté, les industriels de l’électronique et du logiciel continuent de considérer la redevance comme dépassée, anachronique. La mise au point des DRM permet selon eux un contrôle efficace des activités de consommation des internautes, copies comprises, transferts d’un appareil à un autre compris. Mais Yves Duteil leur oppose que « des milliards d’œuvres circulent sans protection ».
En somme, le débat n’a guère avancé. Les arguments semblent bloqués dans un certain schématisme - choix a priori du volontarisme chez les uns, conservatisme paradoxal d’un système qui pourtant n’est pas très rémunérateur chez les autres. Le nom choisi pour la structure, « Alliance culture d’abord », n’ouvre pas sur un horizon nouveau.