mardi 18 décembre 2007 - par Babar

Paris : Kouchner met l’UMP face à ses doutes

Kouchner est-il un traître ? Dimanche 16 décembre, interrogé au micro de Radio J, le ministre des Affaires étrangères a déclaré tout de go qu’une réélection du maire sortant, Bertrand Delanoë, à la mairie de Paris, ne lui déplairait pas (voir Agoravox). Tollé de rigueur à l’UMP.

Paris n’est pas la France et les déclarations de Bernard Kouchner sont plus à prendre pour ce qu’elles sont, la reconnaissance par l’un de ses amis du travail effectué par le maire sortant, Bertrand Delanoë, qu’une simple affaire de trahison. En focalisant sur la déclaration de Bernard Kouchner, l’UMP élude la vraie question de fond : comment s’en tirer le moins mal possible dans ces élections municipales parisiennes qui s’annoncent catastrophiques pour le parti majoritaire.

La déclaration de Kouchner n’a rien d’extraordinaire. Elle ressemble mot pour mot à celle de Rachida Dati du dimanche 9 décembre, au micro de RTL. Selon Le Figaro, la candidate à la mairie du 7e arrondissement « avait eu des propos très aimables pour le maire de la capitale ». Peut-être parce que les jeux sont déjà faits et qu’elle sait qu’elle devra siéger au Conseil de Paris sous la présidence de Delanoë.

De là à conclure que le ministre des Affaires étrangères trahit son « camp objectif » il n’y a qu’un pas que franchit l’UMP. Juste après sa déclaration, Bernard Kouchner, il est vrai, a ajouté un très ambigu « je ne vous ai pas dit que Françoise de Panafieu me déplaisait » qui n’atténue guère sa précédente déclaration.

De son côté, Françoise de Panafieu qui est soutenue, faute de mieux, par Nicolas Sarkozy, n’a pas voulu réagir avec virulence aux propos de Bernard Kouchner. Se contentant de déclarer ce matin au micro de Jean-Michel Aphatie (RTL) que « les ministres d’ouverture sont obligés de faire un grand écart. Peut-être feraient-ils mieux d’avoir un peu de réserve », elle a préféré envoyer au feu ses soldats, comme Lynda Asmani. Pour la tête de liste UMP dans le 10e arrondissement de Paris, Bernard Kouchner « fait passer ses amitiés personnelles avant l’intérêt de la majorité qu’il a choisi de rejoindre ».

Et l’UMP dans un bel ensemble de réclamer du ministre d’ouverture un minimum de soutien.

Un minimum... syndical.




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