vendredi 9 novembre 2007 - par

Prix Renaudot : Donner accuse Giesbert


Ça manquait. Chaque année les prix littéraires y vont de leur petit scandale, de leur petite polémique, de leur petite tempête dans de petits verres d’eau. Juste avant la remise des prix, il y avait bien eu la querelle opposant Marie Darieussecq à Camille Laurens.

Du coup on n’avait pas pu s’empêcher, lundi dernier, de trouver un peu terne ce millésime, mettant au deuxième plan l’excellence du roman couronné, « Alabama song », de Gilles Leroy (Mercure de France).

Le prix Goncourt éclipsé par le prix Renaudot s’annonce donc comme la polémique littéraire franco-française de l’année 2007. Après Ajar/Gary, après Houellebeck, après Littell, voici donc l’affaire Donner/Pennac, une nouvelle opération de marketing qui marche. La preuve, aujourd’hui vendredi 9 novembre 2007, on en parle encore.

D’un côté Christophe Donner, auteur de « Un roi sans lendemain » (Grasset), un des favoris pour le Renaudot. De l’autre l’inattendu Daniel Pennac, auteur de Chagrins d’école (Gallimard), lauréat au quatorzième tour du prix Renaudot, alors qu’il n’était même pas sur la liste des auteurs pressentis pour obtenir la récompense.

Christophe Donner accuse Franz-Olivier Giesbert (FOG), membre du jury du prix Renaudot « d’avoir, selon le site de France 2, manipulé les décisions du jury ». Christophe Donner a déclaré avoir « été stupéfait d’apprendre les conditions dans lesquelles M. Giesbert a manipulé cette année les délibérations du prix Renaudot. Je suis navré par la complicité dont le directeur du Point jouit à l’intérieur de ce jury, alors même qu’il en bafoue sinon les règles, les principes premiers. »

FOG quant à lui répond à Donner par l’intermédiaire de la presse : « Je peux comprendre sa colère. Il a écrit un des meilleurs livres de la rentrée. Il n’a pas eu le prix Renaudot et il cherche un bouc émissaire. Mais jusqu’à nouvel ordre, en tout cas au Renaudot, on n’est pas lauréat avant que le jury libre et souverain ait voté. Rien n’est jamais joué d’avance » a déclaré le patron du Point.

FOG n’est pas le seul mis en cause dans cette affaire. Il aurait été guidé par un auteur-maison Gallimard, J.-M.-G. Le Clézio. Selon France 2, « nul doute que les excellentes ventes du dernier livre de Daniel Pennac ont joué dans l’attribution du prix : paru le 11 octobre, "Chagrin d’école" s’est immédiatement hissé au sommet des classements de meilleures ventes, et son tirage dépasse désormais les 330.000 exemplaires. Selon plusieurs jurés, l’écrivain J.M.G Le Clézio (auteur Gallimard) aurait lancé le premier le nom de Pennac, suivi, si l’on en croit "Le Figaro", par Franz-Olivier Giesbert, désireux de faire du Renaudot un événement médiatique supérieur au Goncourt. »




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