jeudi 22 novembre 2007 - par

Procès Erignac : Yvan Colonna sera-t-il acquitté ?

Il a toujours clamé son innocence, Yvan Colonna. Son procès a débuté le 12 novembre et il est accusé d’avoir tué par balles le préfet Erignac dans une petite rue d’Ajaccio en 1998 (voir Agoravox).

Mais plus ce procès avance, plus les témoins défilent à la barre, plus on a le sentiment qu’Yvan Colonna va sortir libre du tribunal. Comme l’explique Libération, « le procès vacille sous les déclarations de témoins qui ne reconnaissent pas le berger corse ».

Trois personnes-clés sont passées à la barre hier : Marie-Ange Contart, qui, le jour du meurtre était à deux mètres de la scène du crime et persiste à ne pas reconnaître dans le portrait du tueur celui d’Yvan Colonna. Mais Marie-Ange Contart, souligne Libération, « n’a pas plus reconnu Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux membres du commando ayant attesté de leur présence sur la scène de crime et condamnés à perpétuité ». Témoignage confirmé par Joseph Colombani. Le directeur de cabinet du président du Conseil exécutif de Corse, ami du préfet Claude Erignac, attendait ce soir-là Claude Erignac devant le théâtre Kallisté, avait déjà entretenu le doute sur la culpabilité du berger corse. Il évoque un tireur qui par sa corpulence ne peut pas être Yvan Colonna. Comment mettre un tel témoignage en doute ?

En face « les quatre avocats d’Yvan Colonna engrangent des points pour la défense, face à deux avocats généraux censés soutenir l’accusation, passifs, voire muets », rapporte Libération. Arrive Joseph Arrighi, 82 ans, retraité des Renseignements généraux. Le soir du meurtre du préfet Erignac, il prenait l’air sur le cours Napoléon quand il a entendu les coups de feu. Alors qu’Alessandrini et Ferrandi avaient toujours dit, et répètent encore, qu’ils n’étaient que tous les deux, M. Arrighi déclare lui qu’il a été « rattrapé par deux hommes pressés qui trottinaient et m’ont dépassé, puis un troisième les a rejoints. L’un d’eux a laissé tomber un objet métallique, puis l’a ramassé ». L’accusation a marqué là un point. Cet élément corrobore en effet les aveux d’Alessandri qui avait indiqué : « Alors que nous courrions sur le cours Napoléon, le chargeur de mon arme est tombé et j’ai été obligé de repartir un peu en arrière pour le ramasser ».

Saura-t-on un jour le fin mot sur ce drame ?




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