Ma vie, mon oeuvre, mon scooter. Mais à qui appartiennent-ils donc ? Ces mémoires du fils de Nicolas sont faux. Vraiment. Un vrai faux qui jouent sur la confusion. Car c’est la première fois qu’un pastiche est signé par celui qu’il moque. Marc Grinsztajn, éditeur de Ma vie, mon oeuvre, mon scooter (Nova éditions) avait déjà fait un gros coup avec Madame, Monsieur, Bonsoir... Ecrit par cinq journalistes de TF1 ce pamphlet dont on n’a jamais pu connaîter l’identité des auteurs s’en prenait au JT de 20 heures le plus vu de France. Alors qui se cache derrière ce pseudonyme : Jean Sarkozy ?
Est-ce un homme ou une femme ? Un politique ? Une journaliste ? (et réciproquement). Il pourrait s’en trouver au Canard enchaîné ? Un écrivain comme Patrick Rambaud ? Après tout, Nicolas Sarkozy a souvent été la cible des pastiches et libelles. Au tour de son fils, maintenant.
Ma vie, mon oeuvre, mon scooter a t-il écrit ce pastiche seul ou à deux, voire à plusieurs comme Madame, Monsieur, Bonsoir... ? Il est fort probable qu’ils soient au moins deux. Journaliste ? Possible quand on voit le traitement du sujet par Libération.
A peine sorti cet ouvrage qui se revendique d’emblée comme un faux (c’est écrit sur le bandeau), raconte l’irrésistible ascension du Prince Jean, depuis son accident de scooter jusqu’à son arrivée contrariée à la tête de l’Epad. A part ça, rien n’est vrai, surtout pas les propos qu’il tient : « C’est un livre que j’ai longtemps mûri : l’idée m’en est venue à 3 ans et demi, pendant que mon père cassait des cailloux en Allemagne, du 9 au 16 novembre 1989 ». Cette phrase indique que ce livre, s’il a été mûrement préparé a été écrit vite. Quelques semaines après la polémique qui avait accompagné la nomination ratée de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad, cette publication vient à point nommé.
« Si le résultat est particulièrement drôle et ridiculise la communication, les actions et les propos de Sarkozy fils - en égratignant celle du père au passage - cet ouvrage risque d’avoir quelques problèmes dans les librairies », souligne Purepeople.
Alors, que risque l’éditeur en publiant ce livre mettant en scène, jusqu’à la signature de l’ouvrage, une personne réelle ? Libération qui a consacré deux pages et sa une à ce coup éditorial explique, reprend Voici, qu’il sera « difficile pour le clan Sarkozy de poursuivre l’auteur du livre. Tout simplement parce que pendant sa traversée du désert, à la fin des années 90, Nicolas Sarkozy écrivait pour le quotidien les Echos de fausses lettres signées de Mitterrand, Chirac, Pasqua and co sous le pseudonyme de Mazarin. Difficile, dans ce cas, de reprocher ses méthodes à l’auteur anonyme de ce joyeux pamphlet ».
Sauf que précisément elles étaient signées Mazarin. Le livre lui est signé Jean Sarkozy...