vendredi 16 novembre 2007 - par

Rachida Dati, la justice de justesse

Le budget de la justice a été voté hier jeudi 15 novembre au Palais Bourbon par 136 voix contre 81. « La majorité vient de m’apporter son total soutien pour un budget ambitieux. Elle vient d’apporter son soutien aux réformes en cours qui sont parfois difficiles », a déclaré Rachida Dati, la Garde des sceaux, rapporte France Soir.

L’exercice a été laborieux, mais c’est déjà ça de bouclé pour Rachida Dati qui avait dû calmer ses troupes la veille (voir Agoravox), avec l’aide de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée. « Seuls trois députés UMP - Jean-François Chossy, Yannick Favennec et Françoise Hostalier - et un député du Nouveau Centre - Stéphane Demilly - ont voté contre, et Pascal Clément, prédécesseur de Rachida Dati au ministère, s’est abstenu », explique France Soir.

Le vote du budget de la justice voté, la partie n’est cependant pas terminée pour Rachida Dati qui devra être très diplomate et faire pas mal de concessions pour éteindre l’exaspération des élus de droite.

Et ce n’est avec sa proposition d’établir une franchise judiciaire qu’elle y arrivera. « Il pourrait s’agir, écrit Libération, de faire payer un forfait aux personnes à bas revenus, bénéficiant de l’aide juridictionnelle (AJ). C’est-à-dire à ceux-là mêmes qui n’ont pas les moyens de se payer un avocat. Le nombre de bénéficiaires de l’AJ est passé de 340 000 en 1992, à 904 000 en 2006. Pour un coût de 330 millions d’euros sur un budget de la justice de 6,5 milliards ».

Cela a troublé l’hémicycle jusque dans les rangs de l’UMP. Car cette proposition tombe juste au moment où les passions se déchaînent à propos de l’instauration d’une nouvelle carte judiciaire et de la suppression conséquente de nombreux Tribunaux de Grande Instance dans les régions. Etait-ce bien le moment ? « J’avais entendu dire que c’était en réflexion, explique Jean-François Copé. C’est un sujet qu’il faut discuter », rapporte Libération. « On aurait peut-être pu s’en passer, note un député UMP. Déjà qu’on est obligé de signer des pétitions pour sauver Rachida Dati... », écrit encore le quotidien.




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