Statut pénal du chef de l’Etat, relance d’une réforme en stand by
Promise pour la première année d’exercice du mandat
présidentiel, examinée en Conseil des ministres en 2003 pour être portée devant
les deux assemblées parlementaires, la réforme du statut pénal du président de
Le Conseil constitutionnel distingue le statut du président dans
l’exercice de ses fonctions et celui qui le concerne à échéance de son mandat.
Tant qu’il exerce ses fonctions, « la responsabilité pénale du Chef de
l’Etat [...] ne peut être mise en cause que devant
La
priorité est de ne pas « prendre le risque d’une perturbation de la
fonction présidentielle au travers d’un harcèlement médiatico-contentieux
préjudiciable au bon fonctionnement des pouvoirs publics et, partant, à la vie
de
En
ce qui concerne les actes étrangers à l’exercice de ses fonctions, on parle
d’un « privilège de juridiction ». Guy Carcassonne, autorité en droit
constitutionnel, s’est interrogé avec humour sur la distinction entre les
périodes d’exercice des fonctions et de non-exercice : « Si un
président, en Conseil des ministres, rosse un chef du gouvernement ou,
carrément, le trucide, sommes-nous dans l’exercice des fonctions ou non ?
Et si, au lieu que la scène se déroule à l’Elysée, elle se situe au Fort de Brégançon,
durant des vacances imprudemment prises ensemble, ou à l’occasion d’un dîner
chez des amis communs ? En vérité, la frontière entre les actes accomplis
dans l’exercice des fonctions et les autres est à peu près impossible à tracer.
On n’est pas président de
En revanche, à la fin de son mandat, quand la personne n’incarne
plus la fonction de président, elle redevient un citoyen, et non seulement les poursuites
de droit commun peuvent être reprises contre elle, mais encore les années
d’exercice du mandat n’entrent pas dans le calcul du délai de prescription.
« Il n’existe donc d’immunité ni de droit, ni de fait. » Le
régime juridique est alors plus sévère pour l’ex titulaire de la charge
présidentielle que pour un citoyen ordinaire, puisqu’il peut être poursuivi et
condamné pour des faits beaucoup plus anciens que ceux qui pourraient être
reprochés à tout un chacun.
Le statut pénal du chef de l’Etat applique le principe selon
lequel : « A travers la personne du président, c’est la fonction et
elle seule que protège