Stéphanie donne un sens noble à sa vie
Quel retour sur investissement ONUSIDA,
créé en 1996 pour organiser les efforts de huit agences des Nations unies dans la
lutte contre la maladie, peut-il attendre quand il délègue la fonction d’ambassadeur
à des personnalités comme Jackie Chan,
miss univers (Wendy Fitzwilliam), Ronaldo ou, aujourd’hui, et pour deux ans,
Stéphanie de Monaco ? Un ambassadeur a pour tâche de rendre « plus
visible » la lutte contre la stigmatisation et la discrimination dont sont
victimes les malades dans le monde, soit 40,3 millions de personnes porteuses du VIH, 4,9 millions de personnes
infectées durant l’année 2005, 3,1 millions de personnes décédées, selon le
Rapport ONUSIDA 2005.
La princesse a
aussitôt fait retentir sa parole : « en tant que mère et en tant que
femme de ce siècle », elle s’engage à « briser les stigmates et la
discrimination », à s’occuper de ceux qui « souvent n’ont plus nulle part où aller, plus
de famille » et à qui « tout le monde tourne le dos ». Elle a
dénoncé l’opposition de l’Eglise catholique à l’usage du préservatif, « une
honte » et une incohérence, puisque les préservatifs épargneraient bien
des avortements, condamnés eux aussi par l’institution, ce qui lui vaut déjà
des reproches en forme d’anathème.
On se souvient qu’en 2004 Stéphanie de
Monaco avait créé la fondation Fight AIDS Monaco, alimentant les fonds par l’enregistrement
d’une chanson et par l’organisation de soirées caritatives. La fondation organise
régulièrement des sessions d’information et de prévention, intervient dans les
établissements scolaires, soutient également activement la recherche. Le prince
Albert avait présenté le rôle de sa sœur devant l’Assemblée générale des
nations unies en septembre 2004 : « Dans ce combat, le rôle des
femmes est primordial. Dans mon pays, Son Altesse Sérénissime
En juin dernier, c’est la princesse elle-même qui a exposé face à cette
assemblée son engagement : « Je pense qu’il est de mon devoir de femme et de mère de famille
de continuer à lutter de toutes mes forces et avec toute mon énergie contre
cette pandémie".
"Nous
luttons au quotidien afin que la dignité de chaque personne séropositive soit
préservée car toute discrimination est intolérable ; elle l’est encore plus
lorsqu’elle s’ajoute à la souffrance physique et à la détresse psychologique
engendrée par cette maladie. »
« C’est ce pourquoi je pense que j’étais faite », vient-elle de dire à Genève.