lundi 11 février 2008 - par

Terrorisme : Alliot-Marie joue avec le feu

De l’art d’instrumentaliser la peur et de monter les Français les uns contre les autres. Diviser pour régner quand on perd, sondage après sondage, sa légitimité, Michèle Alliot-Marie connaît les vieilles recettes de la bonne grosse politique à la papa et les applique sans vergogne. Hier, dimanche 10 février, invitée au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, elle a déclaré qu’elle craignait en France le « le terrorisme d’extrême gauche ».

Ah bon ? Mais sur quoi se base la ministre de l’Intérieur pour affirmer une chose pareille ?

« Un certain nombre de groupuscules d’extrême gauche » qui « il y a quelques mois se contentaient d’invectives ou de provocations sont ensuite passés à des cocktails molotov ». Mais qui sont-ils ? Sont-il nombreux ? Représentatifs ? « Nous les avons vus au moment des mouvements dans les universités. Tout récemment, nous avons fait deux arrestations. » Bigre, deux arrestations ! Sans doute l’amorce d’une nébuleuse !

« Ces interpellations nous ont permis d’arrêter des gens qui étaient en possession de matériels, de produits qui peuvent servir à faire des bombes et, sur la dernière arrestation, nous avons trouvé dans la voiture des manuels pour fabriquer des bombes, des plans. »

Et de brandir le spectre des Brigades rouges. Le problème c’est qu’à part Action directe, qu’on ne peut vraiment pas comparer aux Brigades rouges, il n’y a jamais eu vraiment de terrorisme en France...

Mais Michèle Alliot-Marie en rajoute : « c’est quelque chose que je crains parce que la situation redevient celle-là. Et malheureusement, ce que je constate aujourd’hui, c’est que la réalité est en train de me donner raison ». La réalité ?

Disons que quand une majorité, telle que celle que nous voyons à l’œuvre en ce moment, perd les pédales, elle n’a en général aucun souci à mettre en oeuvre une politique sécuritaire et à chercher des boucs émissaires. Cela s’appelle la politique de la terreur et c’est insidieusement depuis quelques temps ce qu’essaye de faire passer dans les esprits ce gouvernement.

Mêler des groupuscules d’extrême gauche aux terroristes islamistes, est-ce vraiment raisonnable ?

N’est-on pas en train de jouer avec le feu ?




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