vendredi 2 septembre 2005 - par

UMP : en attendant le duo Sarkozy-Villepin

LA BAULE (AP)

Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, rivaux en puissance pour la présidentielle de 2007, vont mettre en scène leur « complémentarité » samedi devant les jeunes UMP réunis en université d’été à La Baule (Loire-Atlantique).

Cette troisième université d’été des « jeunes populaires », qui se tient jusqu’à dimanche au stade François-André, a été ouverte vendredi après-midi par le secrétaire général Pierre Méhaignerie en présence de quelque 2.000 militants, mais en l’absence des deux vedettes du week-end. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin étaient attendus tard vendredi soir à La Baule.

Les dirigeants de l’UMP ont donné le ton dès l’ouverture. « Nous partageons ensemble une responsabilité : donner au cours de ces universités une autre image de la vie politique », a dit M. Méhaignerie.

Pas question donc pour l’UMP de proposer un remake du spectacle offert il y a une semaine à La Rochelle par le PS, dont l’université d’été a tourné au bal des présidentiables. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin envisageaient même de faire un jogging commun samedi matin.

A la tribune, les sarkozystes reprennent à leur compte la théorie de la « complémentarité » entre les numéros un et deux du gouvernement, exposée jeudi par le Premier ministre lors de sa conférence de presse de rentrée.

« Les choses sont simples : si le gouvernement est d’abord en charge de l’action au quotidien, l’UMP a le devoir d’imaginer », a déclaré le secrétaire général délégué Brice Hortefeux.

Le bras droit de Nicolas Sarkozy a donné un avant-goût du discours que prononcera dimanche le président de l’UMP en expliquant que la vocation de l’UMP était « d’être libre de penser et de réagir autour de Nicolas Sarkozy » pour définir « un vrai projet, un cap et un leadership fort ».

« Colmater les brèches ne suffira pas » face au « déficit d’espoir et au fatalisme qui bloque aujourd’hui la France », a dit le ministre délégué aux Collectivités territoriales dans une critique implicite de l’action menée depuis 2002.

En coulisses, les sarkozystes affectent de ne pas craindre la concurrence de Dominique de Villepin. « Personnellement je pense que Nicolas Sarkozy aujourd’hui dans l’opinion publique garde une longueur d’avance », a confié Pierre Méhaignerie. Interrogé sur les possibles ambitions du Premier ministre, le secrétaire général de l’UMP a observé que son chemin « est parsemé d’épines » du fait de la conjoncture économique.

Les sarkozystes n’ont pas apprécié que Dominique de Villepin leur coupe l’herbe sous le pied en reprenant lors de sa conférence de presse de jeudi nombre de propositions que l’UMP s’apprêtait à faire mercredi prochain à l’occasion de sa convention économique.

Pierre Méhaignerie ne s’est pas privé de critiquer le chef du gouvernement. « Le Premier ministre ne nous a pas dit encore totalement quel serait le financement de ses mesures », a reproché le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, en souhaitant que le plan pour la « croissance sociale » soit financé par une réforme profonde de l’Etat.

Le secrétaire général de l’UMP a également jugé insuffisante la revalorisation d’un milliard d’euros en 2006 et 2007 de la prime pour l’emploi. « Il fallait un milliard par an pour l’augmenter de 50%. Cela fait 50 euros supplémentaires par mois pour un salarié à 1,5 SMIC », a calculé M. Méhaignerie.

En attendant Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, les jeunes UMP se sont occupés en élisant leur nouveau président. Le sarkozyste Fabien de Sans-Nicolas a débarqué la juppéiste Marie Guévenoux, en poste depuis 2002. Un nouveau signe de la déchiraquisation accélérée de l’UMP. AP




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