lundi 1er décembre 2008 - par Francesco Piccinini

Une clinique inverse 2 bébés il y a 14 ans

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. C’est sans doute ce que doit penser Sophie Serrano. Cette femme de 32 ans, mère de 4 enfants s’est aperçue que l’aînée de ses quatre enfants n’était pas sa fille biologique. Comme dans le film d’Etienne Chatiliez, il y aurait eu substitution d’enfants à la clinique. Mais là, ce n’est pas du cinéma.

 
Sophie Serrano va porter plainte. Malgré le délai de prescription. Elle veut que la lumière soit faite sur cette affaire incroyable. Le 4 juillet 1994, cette jeune femme qui a alors 18 ans, accouche de son premier enfant, une petite fille. Celle-ci soufre d’une jaunisse. On la sépare de sa maman le temps du traitement. La séparation dure une semaine. Au moment des retrouvailles, la Sophie Serrano ne comprend pas.

Ce bébé, sent-elle, n’est pas le sien. Mais l’équipe médicale la rassure et, pendant 14 ans, elle vit en parfaite harmonie avec sa fille, la première d’une fratrie composée de 3 autres enfants. Bien sûr, quelques détails la troublent comme le fait que sa fille en grandissant a une peau plus mate que celle des autres membres de la famille. Elle « attribue dans un premier temps ce phénomène à ses propres origines espagnoles, mais le père est pris de doute », explique le Nouvel obs.
 
C’est avec le compagnon, donc, que les choses se gâtent. Le doute s’immisce. L’homme estime qu’il n’est pas le père de la jeune fille âgée aujourd’hui de 14 ans. Il obtient de la justice un test d’ADN qui lui confirme ses doutes. Non seulement il n’est pas le père, mais la mère n’est pas non plus la mère. Alors ?
 
Une enquête a été menée par la gendarmerie de Cannes qui confirme que les bébés ont bien inversé et, précise le Figaro. Une erreur de la clinique, donc, et notamment de l’auxiliaire de puériculture, « psychologiquement fragile » selon Sophie Serrano.
Depuis 2004, les deux familles, qui habitent la Côte d’Azur, sont entrées en relation et les deux « sœurs » se connaissaient. Mais maintenant ces relations sont terminées : « Les différences sociales, éducatives et culturelles, en plus de la douleur et de notre rivalité inconsciente, ont eu raison de nos relations » a rapporté Sophie Serrano au Figaro.
 
Cette dernière a décidé de porter plainte, mais il y a prescription. Mais elle veut faire reconnaître sa souffrance et les bouleversements occasionnés par cette négligence.
Pour le Parisien , « cette histoire a finalement renforcé les liens entre la mère et sa fille. « C’est ma fille, elle restera ma fille quels que soient les résultats » a expliqué Sophie Serrano au quotidien.
 
Tout est bien qui finit bien ?

Crédit image : Forum doctissimo



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