Urgentistes, les raisons de leur colère
Cette fois c’est la grève pour mardi 24 octobre (8 h à 8 h),
mais dès avant la publication du décret décrié du 6 octobre, les urgentistes
avaient expliqué leur mécontentement et leurs inquiétudes. La confédération des
praticiens hospitaliers (CPH), l’Association des médecins urgentistes (AMUHF)
et
Ils déplorent la mauvaise considération dont ils sont victimes,
ce que l’AMUHF énonce ainsi : « L’hôpital dans son ensemble est resté
sur l’idée que les urgentistes sont des privilégiés (beaucoup de postes créés,
temps continu, etc.), ne rendant rien à l’hôpital, coûtant cher, faisant de la « bobologie » pour les urgences et ayant beaucoup de temps libre pour les Samu,
Smur... » Dans ce contexte, les dispositions prévues dans le nouveau statut
leur semblent présenter des dangers, d’autant que bien des points restent
encore obscurs : l’affectation locale d’un praticien doit être désormais
prononcée après « avis du responsable du pôle et du président de la
commission médicale d’établissement », ce qui est de nature à instaurer
« une hiérarchie au sein de la communauté médicale dans les
hôpitaux ». Il est possible que les praticiens se voient imposer des
postes sous peine d’exclusion de leur corps. En outre, la question des
indemnités inquiète, et l’introduction d’une part variable de la rémunération
apparaît comme une sorte de prime au rendement - sur quels critères ? -,
qui introduirait une « logique marchande » dans la dispense de soins
et créerait « un lien de subordination flagrant entre les praticiens
hospitaliers et leur hiérarchie » ; cette « chasse au
productivisme » mettrait fin à l’indépendance des médecins, qui
deviendraient « soumis à des critères de gestion financière et de
rentabilité » et finalement, dans cette logique, « à la sélection des
malades dits rentables ».
La grève consacre la difficulté du dialogue entre les médecins urgentistes et
les autorités politiques et administratives.