Visite de Kadhafi, du pur clientélisme

Kadhafi est venu (voir Agoravox). Il a vaincu. Invité d’honneur de l’Assemblée. Reçu comme le Français de base ne le sera jamais. Certes, il a aussi dépensé plus que le vulgaire touriste. 10 milliards d’euros. Cash et prévisionnel. Plus un psychodrame au gouvernement. Rama Yade pas contente (voir Agoravox). Kouchner sur la même longueur d’onde que sa collègue. Une majorité de Français hostiles à cette visite.

C’est la première fois depuis 1973 que Mouammar Kadhafi, plus connu dans certains milieux sous le pseudo de « colonel Kadhafi », se rendait à Paris. En 1973, Nicolas Sarkozy avait 18 ans. Il rêvait déjà de l’Elysée. Revaît-il qu’il recevrait un jour le Guide suprême de la révolution Lybienne ? Dans tous les cas ils y étaient tous les deux, hier lundi 10 décembre, à l’Elysée.

Hier, d’emblée, pour couper court aux critiques, Nicolas Sarkozy a parlé droits de l’homme à Mouammar Kadhafi.

Et puis ensuite ils ont parlé sous. Un authentique terrain d’entente. La Lybie est sur le point de se mettre d’accord sur 10 milliards de contrats. Que des livres, des universités, du savoir, de la paix ? Non, « 4,5 milliards d’armements, dont 14 avions Rafale, 35 hélicoptères, de l’artillerie, 6 navires, des blindés, des radars de défense antiaérienne, plus la remise en état de Mirage F1 achetés par la Libye dans les années 1970 », selon Le Figaro.

Ne soyons pas mauvaise langue. Dans la hotte du père Fouettard, il y a aussi 21 Airbus commandés ferme et 9 en option, la fourniture d’un ou plusieurs réacteurs nucléaires notamment destinés à la dessalinisation de l’eau de mer, la construction du nouvel aéroport de Tripoli et tutti quanti.
Pour la France, cela représente paraît-il 30 000 emplois sur cinq ans.

Le premier des droits de l’homme, n’est-il pas celui de travailler ?