Baise ton prochain
C’est le conseil provocateur que met dans la bouche des « accros » du capitalisme, le philosophe Dany-Robert Dufour, dans son dernier ouvrage « une histoire souterraine du capitalisme » (Edition Acte Sud), ouvrage qui illustre parfaitement l’adage « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».
Interviewé par Laure Adler, le 6 janvier dernier, sur l’antenne de France-Inter, (lien) le philosophe a clairement déstructuré les arguments de ceux qui font la promotion du capitalisme, en s’appuyant notamment sur un texte encore mal connu, rédigé par Bernard de Mandeville en 1714, lequel était l’un des plus ardents défendeurs du capitalisme.
Pour autant, les arguments qu’il utilisait à l’époque sont pour le moins décoiffants.
Extrait :
« Quittez donc vos plaintes, mortels insensés ! En vain vous cherchez à associer la grandeur d’une Nation avec la probité. Il n’y a que des fous qui puissent se flatter de jouir des agréments et des convenances de la terre, d’être renommés dans la guerre, de vivre bien à son aise et d’être en même temps vertueux. Abandonnez ces vaines chimères. Il faut que la fraude, le luxe et la vanité subsistent, si nous voulons en retirer les doux fruits ».
L’ouvrage connu un certain retentissement à l’époque, puisque l’auteur parvint à faire l’unanimité contre lui. lien
Mais écoutons plutôt Dany-Robert Dufour dans son analyse de la situation actuelle : « je pense (...) que notre monde est en train de très mal tourner et que ceci est la conséquence du tournant pervers qui a donné naissance au capitalisme »....
Dénonçant la pensée de Mandeville, il ajoute : « nous sommes dans le néolibéralisme avec un dynamisme incroyable. Le problème, c’est qu’on ne sait pas arrêter cette machine et on ne sait pas arrêter ce discours du capitalisme qui est fondé justement sur la destruction éventuellement créatrice ».
Il en profite pour décrypter avec beaucoup de précision les mécanismes qui animent le capitalisme, en reprenant la « Fable des abeilles » mandevilienne, laquelle évoquant l’aventure d’une ruche, qui grâce à la mise entre parenthèse « d’une certaine morale », permettait à sa société de développer les arts, la culture, l’architecture, le commerce, etc.
Cet ouvrage a été réédité en 2014 (éditeur Berg International).
La page de titre de l’édition de 1714 annonce clairement la couleur : « la fable des abeilles ou les vices privés font le bien public, contenant plusieurs discours qui montrent que les défauts des hommes, dans l’humanité dépravée, peuvent être utilisés à l’avantage de la société civile et qu’on peut leur faire tenir la place des vertus morales ».
PDF du texte.
Extrait de la Fable : « la fertile ruche était remplie d’une multitude prodigieuse d’habitants, dont le grand nombre contribuait même à la prospérité commune. Des millions étaient occupés à satisfaire la vanité et l’ambition d’autres abeilles (...) chaque ordre était ainsi rempli de vices, mais la Nation même jouissait d’une heureuse prospérité ».
Dans sa fable, Mandeville précise donc que cette si cette ruche est riche, c’est parce que « tout le monde y est un peu voleur », l’argent s’accumule de-ci, de là, ce qui permet, selon Mandeville un développement de création dans les arts, la littérature, l’architecture mais aussi du commerce...
Mais voilà, dans la fable, les abeilles se mettent à culpabiliser et décident de devenir honnêtes...
A partir de ce moment, tout ce qui était dans la floraison, des arts, littérature, sculpture, et du commerce dans ses multiples fonctions, tout cela se résorbe, et la ruche plonge dans la misère la plus noire... la morale de la fable mandevilienne étant : « les vices privés font la vertu publique »
Sous l’appellation « vices privés », il faut, selon Dany-Robert Dufour, entendre l’avidité, la luxure, le mensonge, le mal, etc.
Et le philosophe d’affirmer que, cette fable illustre parfaitement le fonctionnement du capitalisme, système dans lequel s’est mis en place « La servitude volontaire de l’homme par lui-même, et donc par le travail ».
Et Dufour de faire un parallèle entre notre situation, et celle de cette ruche, car finalement, d’après Mandeville, ce serait grâce au mal que la société pourrait progresser.
Evoquant le terrible incendie qu’avait connu Londres en septembre 1666, réduisant en cendres 90% de la ville... Mandeville avait déclaré que c’était une chance, car ça avait permis de refaire cette ville encore plus belle qu’elle ne l’était... relançant ainsi le commerce, et concluant que ce mal devenait un bien !
Alors que Laure Adler résume : « alors, il faudrait que le monde soit dans un état catastrophique, ce qui nous permettrait de sortir de la situation, compliquée, complexe, difficile, où nous nous trouvons en ce moment », Dany-Robert Dufour précise que c’est en effet la thèse que défend le capitalisme.
C’est aussi en partie celle qu’a repris au siècle dernier Joseph Schumpeter, proposant le concept de la « destruction créatrice » dont il disait qu’elle était « au centre du capitalisme ». lien
Dans un autre texte, Bernard De Mandeville, va encore plus loin et déclare : « Il faut confier le monde au pire d’entre les hommes, et qui sont ces « pire d’entre les hommes » ?, ce sont ceux qui simulent la vertu, le dévouement au bien public, et qui, en même temps, dissimulent avec perversité leur pulsion d’avidité ».
Et Mandeville d’enfoncer le clou : « il faut confier le monde à ceux-là, (et non pas à des saints), car ceux-là n’hésiteront plus du tout à s’enrichir, y compris pour leur propre compte, au maximum, et la richesse qu’ils produiront finira par ruisseler sur le reste des hommes »....
Nous voilà donc de retour en plein 21ème siècle, aux côtés de Macron, avec sa fumeuse théorie du ruissellement, dont on sait aujourd’hui l’invalidité... ou aux côté de tous les dirigeants capitalistes, façon Trump, qui, tout en niant la réalité du changement climatique, gèrent leurs pays comme des entreprises, mais pour le plus grand bien des actionnaires...et non pas pour celui des citoyens.
Pour en finir avec De Mandeville, Dany-Robert Dufour, rappelle qu’à l’époque, son nom été passé de Mandeville, en "Man Devil", l’homme du diable donc, (lien) parce que justement il faisait la promotion du vice, la promotion du mal.
Mais où en sommes-nous aujourd’hui ?
Il faudrait manquer singulièrement de discernement pour ne pas constater l’état du monde actuel, pris en étau entre la scabreuse politique américaine, celle des autocrates chinois, russes, brésiliens, l’avidité des marchands d’armes et de pétrole...et celle des banquiers.
Dans ce monde où les forêts brûlent, pour un peu de pâte à tartiner... où à cause du changement climatique...
Dans ce monde où pesticides et autres défoliants font des ravages sur les insectes, mais aussi les animaux...et sur les humains par conséquence...
Où, alors que nos hôpitaux sont malades, un patron de Big-Pharma n’a pas hésité à déclarer : « nous sommes en affaire pour le bénéfice des actionnaires, pas pour aider les malades ». lien
Où, en France, 6 millions de citoyens sont au chômage, quand d’autres meurent dans la rue, ou vont de burn-out en suicide... sur une planète subissant glissements de terrains, inondations à répétition, tout serait donc le résultat de la sinistre théorie mandevillienne, portée par un capitalisme destructeur ?
Dany-Robert Dufour ne dit pas autre chose : « ce monde voulu par Mandeville a tellement bien marché que nous avons profité d’une quantité de biens grâce au capitalisme... le seul problème à régler c’est que maintenant le monde est en train de se détruire ».... mais n’était-ce pas finalement l’aboutissement de la théorie de Bernard de Mandeville ?
Pas étonnant dès lors qu’Hervé Kempf prône « pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme », prenant ainsi le parfait contre-pieds d'avec la thèse mandevilienne. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « l’homme qui mange sans travailler, finit par mourir sans maladie ».
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Le dessin illustrant l’article est de Charb
Olivier Cabanel
Articles anciens
Macron va-t-il battre en retraite
Est-ce la fin du service public ?
Après le réveillon, le Réveil ?
Macron, faire le plein avec du vide
Macron vous fait bien marcher !
145 réactions
-
olivier cabanel
13 janvier 2020 23:15
@Fifi Brind_acier
une fois de plus, macron a été élu par défaut, soutenu au premier tour par moins de 19% des inscrits, voilà la réalité -
Le421
14 janvier 2020 08:54
@Fifi Brind_acier
L’UPR a expliqué le vrai programme de Macron alors qu’à LFI, on se branlait les couil... !!
Ben voyons.
Et vous avez fait combien ?
Désolé, mais des fois vous m’énervez.
Je suis obligé de vous rappeler certaines réalités...Et certains vous diront qu’on n’a pas voté pour un gars qui devait massacrer le système des retraites ou transformer les flics en « tontons macoutes » !!
-
Fifi Brind_acier
14 janvier 2020 11:07
@olivier cabanel
une fois de plus, macron a été élu par défaut, soutenu au premier tour par moins de 19% des inscrits, voilà la réalité
Si Mélenchon avait été élu dans les mêmes conditions, vous auriez remis en cause son élection ? Rêve !
.
Mitterrand a passé ses années d’opposition à couiner contre la Ve république.
Mais quand il a été élu, le miracle eu lieu, la Ve République, c’était très bien !
C’est comme Valls et le 49.3, il voulait le supprimer en 2016, il s’en est servi 6 fois !Souvent Socialistes varient, bien fol est qui s’y fie....
.
Sinon, je suis d’accord pour que les élus nationaux engagent la procédure de destitution de Macron, qui est prévue dans la Constitution. -
Fifi Brind_acier
14 janvier 2020 19:34
@Le421
Je suis obligé de vous rappeler certaines réalités...Justement, parlons des réalités et des résultats aux élections européennes :
— la France Insoumise : 6,41%.
— Le PCF : 2,49%
— Hamon : 3,27%
— Lutte ouvrière : 0,78%.
.
Voilà où en est la Gauche. Pas de quoi pavoiser, ni se prendre pour la queue de la poire. Or, tous ces Partis politiques, sont médiatisés et archi connus des électeurs. Qui ne connait pas Mélenchon, le PCF, Arthaud et Hamon ?
Tous les Français les connaissent.Il faut appeler les choses par leurs noms, c’est un désastre pour les Partis de Gauche.
.
Qui connaît l’ UPR ? Quasiment aucun électeur.
La preuve, chaque jour sur Agoravox, je suis obligée de rectifier les propos d’auteurs qui croient que Macron décide de la politique en France...
.
Pourquoi ce n’est pas la Gauche qui fait ce travail d’information sur l’Europe ?
Vous ne savez pas lire les Traités, ni les documents européens ?
Qui met dans la tête des Français que Macron est responsable de tout, et les Traités, responsables de rien ?Qui explique que la souveraineté est une idée de facho ?
Qui explique que sortir de l’UE & de l’euro, serait un désastre !
— que « la France est trop petite pour survivre ».
— que « la souveraineté, c’est la guerre, le repliement sur soi et la Corée du nord » ?C’est la Gauche et les syndicats !
Cela ne vous a pas porté bonheur aux élections européennes, vous les grands défenseurs de l’ Europe. Il faut croire que vous défendez une idée qui ne fait plus recette et qu’à force de mentir et de dissimuler, ça fini par se voir.
« UPR : Le double jeu des syndicats ». -
Eric F
16 janvier 2020 11:46
@olivier cabanel
il a été élu par défaut, mais ceux (dont je ne suis pas !) qui ont fait le déplacement au second tour pour glisser un bulletin à son nom dans l’urne lui ont de facto apporté leur soutien, 43% des inscrits, c’est davantage que ses prédécesseurs, pas étonnant qu’il s’en prévale (selon l’adage, les bulletins se comptent mais ne se pèsent pas). Du fait du « plafond de verre » du FN, l’élection de Macron était courue d’avance, mais s’il avait été élu avec une très faible marge, il aurait été moins péremptoire dans sa politique. -
olivier cabanel
16 janvier 2020 21:48
@Eric F
bah... bull shit.
il n’est pas légitime au sens réel du mot,
et il le sait.
point final -
Fifi Brind_acier
19 janvier 2020 10:51
@olivier cabanel
il n’est pas légitime au sens réel du mot,.
Il s’en fout complètement, il considère qu’il n’a aucun compte à rendre aux Français, et qu’il doit rendre des comptes à la Commission européenne et aux autres pays européens.
.
Vous oubliez que la France est sous surveillance des autres pays européens, c’est écrit dans le Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro !"Le volet préventif du PSC, fondé sur l’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et mis en œuvre par le règlement CE n°1466/97 du 7 juillet 1997, pose les bases de la surveillance multilatérale."
-
altaos
13 janvier 2020 20:02
Baise ton prochain, c’est tout à fait la devise et la cerabralite de la pensée macroniene La dynamite est la seule porte de sortie
-
velosolex
13 janvier 2020 23:00
Bon article. On objectivera en premier lieu que cette métaphore des abeilles n’est qu’un sophisme.
Une ruche n’est pas une conglomérat d’animaux individualisés, mais une ensemble dans lequel la place de l’individu n’a aucun sens, et ne vit que par le but collectif
. Le contraire même de cette théorie boiteuse donc, qui n’est qu’un exercice de paranoïa, se déployant ordinairement avec un logique paraissant structurée, mais dont la base de départ est fausse.
Nous sommes à l’heure crépusculaire où les abeilles disparaissent, et où ces propos absurdes, mais qui ont été pris au sérieux, révèlent leur néant. Dans un beau tête à queue du destin.
-
olivier cabanel
13 janvier 2020 23:06
@velosolex
bien d’accord avec toi.
mais mandeville s’est pris pour la Fontaine ! et manifestement connaissait bien mal le monde des abeilles. -
velosolex
13 janvier 2020 23:25
@olivier cabanel
Les animaux sont au premier balcon du désastre.
Pour eux c’est déjà la scène des adieux. 70% ont disparu en 30 ans...
On montre le koala, sans doute très esthétique, dans un bon numéro d’anthropomorphisme, sans nous soucier des milliards d’insectes, de batraciens et de minuscules disparus dans la fournaise, qui ne sont qu’une hyperbole de la catastrophe, l’incendie réel, invisible ayant commencé il y a deux ou trois générations.
Et tout à coup les flammes hautes de 400 mètres, montent au ciel, et déclenchent des orages de flammes. -
Raoul-Henri
15 janvier 2020 21:17
@olivier cabanel
mandeville s’est pris pour la Fontaine !
La Fontaine n’était pas beaucoup plus aguerri en ce qui concerne cet autre descendant d’hyménoptère qu’est la fourmi.
Car oui la fourmi n’est pas préteuse : elle donne.
Chez les abeilles comme chez les fourmis il y a ce que nomment les savants : l’estomac social (ou jabot social). Il s’agit d’un organe interne dédié à la socialisation de la marchandise ; apparu il y a des dizaines de millions d’années chez l’hyménoptère.
Cet argument suffit à démonter le Spencérisme (ou « darwinisme social » ; sic) voire à remettre en question la théorie de l’évolution elle-même ; mais c’est une autre histoire.
Merci pour l’article.
-
-
Anatine
14 janvier 2020 05:08
Le capitalisme reflète fondamentalement la réalité de la hiérarchie inclusive de l’ordre des choses. Elle se reflete dans toutes les statistiques qui traduisent la facon dont les choses s’ordonnent. Les vices accordent a l’ignorant de l’ordre la capacite de s’inscrire dans la hierarchie par exclusion. Quant au néolibéralisme, c’est oublier que la hiérarchie n’a de sens que dans l’ordre des choses et mettre le vice au coeur de l’ordre. C’est confondre la realite avec l’ego. Le prix a payer est la mort de l’etre.
-
olivier cabanel
14 janvier 2020 08:04
@tous
« la dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie (...) un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude »...(dans « le meilleur des mondes », Aldous Huxley)
-
Fifi Brind_acier
14 janvier 2020 11:16
@olivier cabanel
« la dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie (...) un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude »..
La citation d’Huxley correspond exactement à l’Union européenne et à la vie politique des pays qui la composent.
.
« Une apparence de démocratie », où les médias et les politiques font croire qu’ils vont tenir compte de l’avis des électeurs, alors que les Mamamouchis à tous les étages, s’en tamponnent, à un point qui donne une idée de l’infini...
.
C’est Junker, un jour de lucidité, qui l’a énoncé le plus clairement :
« Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens ».Votez pour qui vous voulez, vous aurez toujours la même politique économique et sociale...
-
Xenozoid
16 janvier 2020 10:13
@Xenozoid
“There will be, in the next generation or so, a pharmacological method of making people love their servitude, and producing dictatorship without tears, so to speak, producing a kind of painless concentration camp for entire societies, so that people will in fact have their liberties taken away from them, but will rather enjoy it, because they will be distracted from any desire to rebel by propaganda or brainwashing, or brainwashing enhanced by pharmacological methods. And this seems to be the final revolution.” Aldous Huxley
-
-
Mélusine ou la Robe de Saphir.
14 janvier 2020 08:21
Bonjour et bonne année Olivier. J’ai lu presque tout Dany-Dufour. Surtout : la situation désespérée du moment me remplit d’espoir. Effectivement, quand un système est caduque, on ne peut qu’espérer vivement sa fin,... ;
-
olivier cabanel
14 janvier 2020 10:14
@Mélusine ou la Robe de Saphir.
bonne année à toi aussi... espérons qu’elle sera l’occasion de tourner la page.
-
-
Mélusine ou la Robe de Saphir.
14 janvier 2020 09:03
Le contraire du capitalisme est-il le communisme ou une société victorienne ?
-
Anatine
14 janvier 2020 09:36
@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Apres le capitalisme il y a à mon sens ce que j’appelle le capitalisme 2.0... ses operateurs ont emerge dans tous les domaines de l’investissement, a la propriété comme a la monnaie. Il ne reste qu’un sceau a briser... il permettra la mise en systeme de tous ses operateurs
-
Anatine
14 janvier 2020 18:04
@assouline
Capitalisme 2.0 - Nous avons besoin d’étendre le capitalisme pour l’adapter à une économie en réseau et imaginer les innovations que le capitalisme ne puisse absorber sans se transformer lui-même. Trois opérateurs de la logique capitaliste doivent etre étendus de facon à aller vers le modèle décentralisé et résilient, un modèle nécessaire à notre adaption au devenir de notre planète. Il nous faut innover dans l’organisation de la propriété intellectuelle, de l’investissement et de la création monétaire. Notez que les technologies décentralisées nous ont montre la voie et que nous savons coder des règles du jeu a l’échelle planétaire dans un système public et ouvert. Comme le bitcoin a su marier dans uneréponse coherente des contraintes fonctionnelles,, economiques et juridiques, il est necessaire d’articulier les patterns associés à ces 3 innovations dans un meme système. Cela n’a pas échappé aux acteurs conduisant de développement des écosystèmes autour des blockchains mais leurs approches technologiques sont noyées par le système capitaliste en place. On ne peut sortir de philosophie comme le neoliberalisme qu’a la condition de repenser le système. Nous ne sommes pas si loin de pouvoir le faire. Reste a briser le dernier sceau.
-
Mélusine ou la Robe de Saphir.
15 janvier 2020 09:35
@Anatine Votre modèle ressemble plutôt à un cauchemar,...
-
Anatine
15 janvier 2020 16:40
@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Le cauchemar c’est maintenant...
Concernant le creation monetaire je crois possible de batir un systeme directement adosse a toute activité qu’elle soit productive, sociale ou culturelle.
-
Anatine
15 janvier 2020 20:34
@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Le choix du terme capitalisle 2.0 est inapproprié je viens de decouvrir qu’il est aussi utilise pour designer le capitalisle des platesformes, effectivement une heresie, la capture de l’economie de partage par le capitalisme ! Pour info je participe au mouvement cooperativism ayant pour objectif de faire des platesformes un bien commun. Je proposerai un papier pour presenter qq idees sur la maniere de depasser le capitalisme...
-
Fifi Brind_acier
19 janvier 2020 10:55
@Anatine
je participe au mouvement cooperativism ayant pour objectif de faire des platesformes un bien commun.
.
Sans sortir de l’ UE, ouverte aux 4 vents de la concurrence à bas prix, vous pouvez toujours attendre, sauf dans quelques secteurs de niches, non couverte par les produits étrangers...
.
Comment voulez-vous lutter contre des pays qui ont des salaires 20 fois plus bas, sans taxes aux importations ?
-
-
Eric F
14 janvier 2020 11:06
La théorie évoquée dans l’article relève du pragmatisme cynique, pour lequel le bien peut éventuellement découler du mal (ça rappelle aussi Machiavel). Mandeville force le trait -probablement à dessein-, mais l’idée générale semble être que l’intérêt personnel (ambition, avidité...) d’un gouvernant ou chef d’entreprise peut aiguiser son ardeur pour la prospérité de l’entité qu’il dirige, dans un environnement de compétition, en étendant ensuite le principe sur l’ensemble de la chaine de responsabilités. Cela ne vaudrait pas dans un environnement de coopération loyale, mais reconnaissons que ce n’est pas ce que l’on rencontre le plus souvent dans les sociétés humaines. Un dévouement désintéressé mais déterminé dans un monde de compétition est bien évidemment moralement préférable, mais c’est une perle rare dans l’histoire de l’humanité, on compte les chefs de cet acabit sur la moitié des doigts d’une demi-main ; c’est un peu le mythe de l’« homme providentiel », ami du bien public et de l’intérêt général, mais ferme vis à vis des possédants (donc bête noire du néolibéralisme à l’anglo saxonne)
-
Fifi Brind_acier
14 janvier 2020 11:21
@Eric F
Un système coopératif, c’est pourtant ce qui a fonctionné pendant les 3 ans de la République espagnole, de 1936 à 1939...
Mais ça n’a pas plu à Franco.
Ni aux autres capitalistes européens, d’ailleurs. -
Fifi Brind_acier
14 janvier 2020 12:45
@assouline
Je fais comme vous, je parle de ce qui me conviens. -
Fifi Brind_acier
19 janvier 2020 10:58
@assouline
Une fois de plus, « un environnement de coopération loyale » n’est pas un « système coopératif franquiste »...
.
Les anarchistes espagnols étaient des franquistes ?
Vos fiches ont les boyaux de la tête qui se mélangent, comme disait Coluche !
-
-
CORH
14 janvier 2020 16:22
Avec une pathétique et habituelle vanité, il y en a pour prétendre que l’espèce humaine détruit la planète avec ses petits bras musclés, en oubliant que notre espèce n’est et ne sera qu’une microscopique parenthèse de son histoire.
Que l’humanité courre de plus en plus vite vers sa perte c’est bien possible mais la planète elle, elle s’en tape le coquillard dans les grandes largeurs, elle en a connu d’autres, et elle a encore un certain nombre de milliard d’années devant elle,et de notre passage il ne restera pour ainsi dire rien ..même des déchets nucléaire, elle s’en tape .
-
olivier cabanel
14 janvier 2020 19:19
@CORH
tout le monde s’accorde la dessus, d’affirmer que « la planète s’en tape » comme vous dites, il n’en reste pas moins que nous sommes nos propres prédateurs, et que finalement, c’est nous qui partirons, et probablement plus vite que l’on croit. -
AlLusion
15 janvier 2020 14:56
-
CORH
15 janvier 2020 21:06
@AlLusion
:) oui, c’est bien sur ! La planète sans se soucier de nous, revivrait bien sur comme elle l’entend. Que nous disparaissions serait effectivement la meilleure façon de la rendre vivable, mais que veut dire vivable dés lors que nous n’existons plus ?
La collapsologie est une science d’avenir ! :) -
CORH
16 janvier 2020 19:14
@AlLusion
intéressant et intéressé, parce que je fais partie de ceux qui ne croient pas du tout en un monde capable de changer de mode de fonctionnement , je vais explorer, merci pour ce lien.
-
-
Vaietsev
14 janvier 2020 18:26
@lOlivier cabanel,
« Il faut confier le monde au pire d’entre les hommes, et qui sont ces « pire d’entre les hommes » ?, ce sont ceux qui simulent la vertu, le dévouement au bien public, et qui, en même temps, dissimulent avec perversité leur pulsion d’avidité ».
Nous devons confier le monde aux arabes baratineurs trop ambitieux ou à Nagui ?
Vassily
-
olivier cabanel
14 janvier 2020 19:17
@Vaietsev
perso, je verrais plutôt dans cette description (ce sont ceux qui simulent la vertu, le dévouement au bien public, et qui, en même temps, dissimulent avec perversité leur pulsion d’avidité) le portrait tout craché du petit président.
-
-
SPQR Sono Pazzi Questi Romani
15 janvier 2020 09:54
Le capitalisme dans toute sa splendeur
Achetez mes livres, mes chansonnettes, mes toiles, mes oeuvres ......
Amusant, n’est ce pas .. !Baise ton prochain .
-
gaijin
15 janvier 2020 13:07
salut olivier
je ne sais pas si tu as vu ça :
https://www.youtube.com/watch?v=Xl0RoEoKIR4
c’est « magnifique »
-
olivier cabanel
16 janvier 2020 21:53
@gaijin
non, je n’avais pas vu cette vidéo
merci de me l’avoir proposé
lundi, je pense proposer « allo, calypse » ?
@+
-
-
OrganigrammeNationInternational
16 février 2020 11:25
et si on baisait aux municipales et mieux encore à la prochaine présidentielle de 2022, avec « organigramme-Nations » ?
Un candidat choisi par le Peuple (tiré au sort parmi des gens capables non politisés. Oui cela existe) pour battre macron et lui seul ! Chiche !
16/02/2020 - https://wp.me/p4Im0Q-3sa
- Il n’est que temps des bilans de fin de mandats. Dans quelles communes on impose le moins…. Attention au boom immobilier desdites communes. Tout le monde va vouloir s’y installer. ! Crest en fait-elle partie ? On voir d’abord la situation en train-sectes (ensuite ce sera comparable au niveau dés-parts-mental, puis national et seulement après 36 000 analyses, les trop fées seront discernées…. Ce seront les étoiles du guide keg !
