jeudi 7 décembre 2017 - par C’est Nabum

Coup de tabac sur le pays

Noir c’est noir.

Le pays est en deuil, un deuil national pour un contribuable exemplaire, une bête de scène qui brûlait les planches, la vie et défrayait la chronique de ses turpitudes et frasques en tous genres. C’est ainsi, les médias font d’un triste pantin dérisoire une icône, un modèle, un géant que l’histoire s’empressera de jeter dans ses oubliettes. La veille, un joyeux cabotin l’avait précédé, dans l’indifférence de la rue. Qui de l’un ou de l’autre laissera trace ? La question peut se poser pour le second, certes pas pour le rocker énervé.

On place au premier plan des êtres qui ne sont en définitive que l’expression même de notre société. La vacuité dirige le monde et les élus s’empressent de prononcer une phrase de circonstance sur un non-événement absolu. Puis on s’étonne que les enfants ne donnent plus de sens à ce qu’ils lisent dans un contexte où les adultes eux-mêmes sont incapables de mettre en perspective ce qui les entoure.

Nous pouvons louer les performances scéniques et vocales de ce formidable contribuable, nous ne devons pas omettre d’ajouter qu’il n’a rien écrit, qu’il n'a pas apporté de solutions miracles pour sauver l’humanité. Il s’est contenté de donner un peu de bonheur à ses admirateurs, c’est certes beaucoup mais ça ne vaut pas le défilé de témoignages que cette journée va nous concocter.

Il a fait un tabac durant son existence. La belle affaire puisque c’est de ça qu’il est mort également. L’artiste part en fumée, il va se dissoudre dans la mémoire des siècles. Il est certain que ceux dont on évoquera le nom dans les temps futurs sont dans l'anonymat le plus total. Des chercheurs, des philosophes, des poètes ou bien des prosateurs qui creusent un sillon profond tandis que d’autres se contentent de micro-sillons de platine.

Il faut laisser retomber le soufflé, surtout ne pas opposer une voix discordante au concert de lamentations des pleureuses, des hypocrites, des opportunistes et de toute la clique des m’as-tu-vu et m’as-tu-entendu. Là, le grand chapiteau de l’insignifiance joue à guichet fermé, on se bouscule pour disposer d’un strapontin et donner devant la foule éplorée sa petite anecdote, son misérable témoignage, son petit fragment du grand personnage.

Sortez vos mouchoirs et vos disques durs. Durant quelques jours, les émissions spéciales, les rétrospectives, les concerts d’hommage vont pleuvoir. Ne manquez rien ou bien vous serez un mauvais citoyen, un de ceux qui n’ont rien compris au génie de l’époque. Le tiroir caisse va tourner à plein régime, les cadeaux de Noël cette année auront une forme plate et ronde. Le deuil va envahir les têtes de gondole des centres culturels, car le paradoxe est que notre ami défunt est classé derrière ce vocable si surprenant pour lui.

Faire culture de tout et surtout de n’importe quoi ne peut que nous conduire dans le mur. Ça tombe bien, c’est exactement l’objectif assigné par nos dirigeants à ceux qui font métier non plus d’informer mais de manipuler. Le rouleau compresseur est en marche, les cerveaux sonnent creux et s’en vont sur la route de Tennessee du bleu à l’âme.

Je vous laisse à votre tristesse, je ne parviens pas en éprouver aucune Je suis désolé de n’être pas du nombre. Je n’ai jamais saisi la frénésie qui s’emparait de mes semblables devant le personnage, je ne serai donc pas non plus du nombre des pleureurs. L’ombre et la lumière, vaste loterie qui a tendance à mettre en lumière ceux qui n’en valent pas la peine. C’est bien le signe d’une société qui déconnecte de ses valeurs.

Iconoclastement sien.



124 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 22:34

    Hitler a marqué l’histoire. Cet histrion qui copiait les autres. Le bric-à-brac grec,...les hyperboréens, la Svatiska (hindoue) inversé. Si nous sommes encore présents dans une centaine d’année, pas certains qu’il ait disparu des mémoires,...



    • Shaw-Shaw Shawford 7 décembre 2017 22:41

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


      Puis-je vous demander une chose : il y a t’il une logique dans l’endroit et le sujet où vos placez vos réflexions, ou est-ce le fruit unique et exclusif de votre agenda personnel ?

      C’est dit sans forfanterie, espérant que vous ayez suivi mes échanges avec Chantecler hier à votre sujet.

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 22:51

      @Shawford

      Vous avez compris et je vous remercie. Lisez ce que j’ai écrit sur le site de : Le phénix". Lui a très bien saisi mes synchronicités. Mais évidemment, ceux qui n’ont pas luJung ne peuvent comprendre. L’important étant de ne pas être censurée. Le Petit Poucet et ses caillloux,... Qui s’arrête pour regarder un cailloux ????

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 22:56

      @Shawford

      quand je vais en brocante, je fais vibrer mes antennes. Je marche presqu’à l’aveugle et hop, je m’arrête : l’intuition. Je fais de même sur Agora.VOX, passant souvent mon chemin.Mais certains lecteurs estiment que je prends trop de place. 

    • Shaw-Shaw Shawford 7 décembre 2017 22:58

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


      Un autre petit caillou peut être. smiley

      De ce que vous avez pu lire de moi jusqu’ici, sans doute que cela n’a sans doute rien d’évident à première vue ni forcément plus avant... autre cheminement, peu d’inclinaison pour le pur spirituel, et/mais avec juste une démarche consistant à suivre également et en tout cas à ma façon la voie du juste milieu.

      En espérant vous, nous, les y trouver ! 

      Bien à vous.

    • Shaw-Shaw Shawford 7 décembre 2017 23:04

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


      Bah, certain Adam ne verraient pas leur Ève ici (et même vice versa), ils l’extermineraient même au premier commentaire non soumis à leur ego, alors vous pensez. smiley

      Votre petit bonhomme de chemin (désolé je vois pas d’« inclusivité » possible là smiley ), et bien continuez à le suivre tout simplement, l’adversité est bien vaine, la persévérance est résistance sans nul besoin de lutter.

       

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 23:02

    D’Ormesson et Johnny sont né tous les deux en juin. L’un le 15 et l’autre le 16. On décède souvent dans le signe opposé à celui de notre naissance. Exemple : mon père. L’un a développé le côté perpétuel adolescent du gémeaux (mort le jour de la Saint-Nicolas) jusqu’à copier son jumeau Presley. L’autre a développé l’autre versant du gémeaux : l’écriture. et il sont morts à un jour d’intervalle. 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 23:08

    D’Ormesson et Johnny sont né tous les deux en juin. L’un le 15 et l’autre le 16. On décède souvent dans le signe opposé à celui de notre naissance. Exemple : mon père. L’un a développé le côté perpétuel adolescent du gémeaux (mort le jour de la Saint-Nicolas) jusqu’à copier son jumeau Presley. L’autre a développé l’autre versant du gémeaux : l’écriture, le journalisme et il sont morts à un jour d’intervalle. Autre exemple : Fabiola née en juin et morte le 5 décembre ;


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 23:16

    D’ormesson est mort le 5 décembre comme Claude Monet : Et que la lumière fut : d’OR.Le sagittaire est lié à l’OUROBOROS et au cheval. Que nous aimions ou pas Johnny Halliday sa mort me semble symbolique et directement liée au symbole d’OSIRIS. Derrière l’icone publique se cache une personnage de taille : JEAN-PHILIPPE( lié au cheval) et SMET (Forgeron. En 1991, allant habiter rue JEAN-BAPTISTE LABARRE dans l’appartement de ma grand-mère FLORE, j’avais fait un de ces grand rêve qui illumine votre route sortant d’une périonde sombre, même noire. Un phénix coloré se posait sur l’appartement de ma grand-mère décédée. C’était un « cygne » car j’hésitais à retourner dans l’appartement d’une morte. Vous avez compris le cheminement de ma pensée. Que derrière le nom de scène naisse le PHENIX d’ORIGINE, Johnny (petit Jean) l’oiseau de feu,......HOLYDAYS : JOURS SACRES


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 7 décembre 2017 23:32

    Et vous l’aurez certainement remarqué : un faux Jean (Johnny) et un vrai Jean ). Janus double face. L’un qui rit (vache qui rit) et l’autre qui pleure (la sueur).


  • zygzornifle zygzornifle 8 décembre 2017 09:01

    c’est encore les Anounas Nabilas et vautours de la politique amateurs de foot qui ont la larme a l’œil les merdias en tete vont faire leurs choux gras et profiter de la compatissante Md Michu ....


    Balance ton porc , Johnny avait été accusé par Adeline de viol alors qu’elle était ado , chuut c’était l’idole des jeunes .....

  • Furtive Sentinelle Furtive Sentinelle 8 décembre 2017 09:19

    Je souscris au fonds sur les propos de C’est Nabum. Je ne suis pas Johnny ni d’Ormesson.
    A chacun sa culture mais de grâce, les médias en font des « caisses » alors qu’à l’horizon mondiale s’amoncellent de noirs nuages et que l’avenir s’assombrit (réchauffement climatique) !!! 


  • nono le simplet 8 décembre 2017 09:34

    té, pour rendre hommage à Jeannot d’Ormesson une phrase de Chateaubriand qu’il aimait bien citer avec son regard malicieux


    Hommes qui aimez la gloiresoignez votre tombeau ; couchez-vous-y bien ; tâchez d’y faire bonne figurecar vous y resterez.

  • baldis30 10 décembre 2017 12:23

    bonjour,

    certes j’a i déclaré que votre article était excellentissime ... mais il y a une chose qui m« avait échappé... ... » Noir c’est noir"

    Eh bien non ... Noir ce n’est pas noir ! au contraire Noir c’est rose ou vert ou tricolore, mais ce n’est pas noir !

    Le deuil est noir mais ceux qui en profitent pour se montrer publiquement ils ne sont pas noirs ... mais rouge, vert, rose, tricolore ..... plus les noirs qui voulaient se montrer et qui n’ont pu le faire ....

    Dans cet assemblage de teintes et de couleurs .... on y voit trouble et que du bleu ....


  • zygzornifle zygzornifle 17 décembre 2017 08:57

    un million de personnes sur les Champs-Élysées et pas une seule vitrine brisée, pas une seule bagnole ou une poubelle brûlée, même pas un flic caillassé ? Comment est-ce possible ? Tous les ans pour la nuit de la St-Sylvestre, ou à chaque manif plus ou moins autorisée entre Bastille et République, on y a droit. Alors pourquoi pas cette fois-ci ?

     

    La... réponse, je l’ai trouvée dans un article de Boulevard Voltaire joliment intitulé « La France moisie aux obsèques de Johnny  » et dont je vous livre ici les extraits les plus savoureux :

     

    « Formidable ! Inoubliable ! Exceptionnel ! Historique ! Une journée à la démesure du chanteur. Du jamais vu que l’on ne reverra jamais. Il y a eu Victor Hugo. Il y aura désormais Johnny Hallyday. Les médias ont rivalisé en superlatifs pour rendre compte de la mobilisation populaire lors des obsèques de l’idole des jeunes. Un million de personnes. Des Champs-Élysées à la rue Royale. Les caméras filment. Les images défilent. Et le constat s’impose. Brutal. Incroyable. Invraisemblable. Effrayant. La France de Johnny, celle qui suscite soudainement l’admiration des journalistes et de la classe politique, est celle qu’ils abhorrent habituellement. Ce 9 décembre 2017, Paris a rendez-vous avec la France des années 1960 et 1970. La France d’avant. La France moisie. La France du passé. La France repliée sur elle-même. Frileuse. Égoïste. La France des beaufs et des Dupont Lajoie. Celle de la Renault 12 et de la R 8 Gordini. Celle du paquet de Gauloises bleu et du vin qui rend heureux. La France qui s’est figée. La France qui doit disparaître. Le spectacle est saisissant.

     

    Pas de voiles.

     

    Pas de racailles.

     

    Pas de diversité.

     

    Pas de bandes qui cassent et qui pillent.

     

    Il n’y a que la France de l’entre-soi. Celle du vivre ensemble est restée à la porte.

     

    Quoi, ma gueule, qu’est-ce qu’elle a, ma gueule ?

     

    Les micros se tendent. Et les témoignages se succèdent. René. Marc. Laurence. Jean-Paul. Lucienne. Éric. Chacun raconte son anecdote. Souvent tendre. Parfois naïve. Toujours rafraîchissante. Mais le constat reste le même. Aux abonnés absents les prénoms venus d’ailleurs… La richesse du 9-3 n’est pas là.

     

    La jeunesse issue des quartiers,

     

    qui doit revivifier un pays à bout de souffle,

     

    ne vibre pas aux charmes de Gabrielle. »

     

    Intéressant, non, comme constat ? Un million de « faces de craie » dans la rue et pas une merde. Les autres, les « chances pour la France », dès qu’il y en a une vingtaine sur un trottoir, c’est le bordel ! Rhoooo... 


Réagir