vendredi 23 novembre 2018 - par Kapimo

Dans la tête d’Emmanuel Macron

Bonjour Citoyen.ne.s,

J’ai reçu il n’y a pas très longtemps un Whatsappe de Benjamin, qui me disait qu’il y avait un problème avec ceux qui fument des clopes et roulent au diesel. Je n’ai pas eu le temps de m’en occuper. Il faut dire que j’étais en intense errance mémorielle, et que j’ai fini cette séquence autour d’un bon repas amical en musique avec Angela et Donald. Comme le dit si bien Edouard, la France est une nation qui veut continuer à sucer des grands champions.

Fumer des clopes et rouler au diesel n’est pas un bon programme. Nous européens devons au contraire mener une grande politique souveraine en écologie. Nous sommes en train de surconsommer et de fragiliser notre planète, de détruire ce qui est notre commun. N'oublions jamais que le défi climatique menace d'abord les plus fragiles, les plus pauvres, les plus jeunes. Il nous faut une vraie stratégie sur la sortie des énergies fossiles et je m’engage à tenir l’objectif de 32% en termes d’énergies renouvelables. Il va de soi que c’est très difficile. De plus, les caisses sont vides dans la mesure où j’ai supprimé l’ISF, et mis en place la Flat Tax et l’Exit Tax, dans le cadre de notre stratégie volontariste du ruissellement. Avec Nicolas, nous avons bien fait une réintroduction harmonieuse et discutée de l’ours des Pyrénées, mais cela ne réduit pas suffisamment les émissions de gaz malvenu. Je vais faire un CICE durable  pour nos amis partenaires actionnaires du CAC40 (40 milliards par an de cadeaux responsables), mais cela n’a malheureusement rien à voir avec l’écologie. Nous avons donc décidé de surtaxer les carburants, et en particulier le Diesel, afin de faire rentrer quelques milliards de plus pour avoir des lignes dans le budget de l’écologie, et pour surtout combler nos souverains amis de Bruxelles. Je sais bien que j’avais déclaré que les moteurs Diesel restent au cœur de la politique industrielle française et de la mobilité environnementale. Mais depuis que j’ai décidé d’avoir une politique de bradage à nos amis champions de tout ce qui reste du patrimoine industriel français, ça n’a plus d’importance. Et puis il est normal de faire payer les plus fragiles, les plus pauvres, puisque ce sont eux qui de toutes façons sont menacés par le défi climatique.

Donc voilà que m’arrive ce Whatsappe, à propos de « Gilets Jaunes » qui protestent contre l’impôt nouveau. La couleur est bien choisie, citoyen.ne.s, et je déplore que vous n’ayez pas l’air d’en saisir tout le sens historique. J’ai entendu le bruit de douleur émis par cet épiphénomène, mais il est révélateur que ces rassemblements ne soient finalement que des lieux on l’on croise des gens qui ne sont rien. C’est Cuba sans le soleil, citoyen.ne.s. Il y a beaucoup de gens qui sont dans l’addition des colères, l’addition des blocages, et il ne s’agit en fait là que de Syriza à la française, d’extrême-droite, bref une véritable lèpre démocratique. Tout cela parce que les français détestent les réformes.

Je veux bien admettre qu’il y a du bon, dans ce foisonnement de rassemblements chouineurs. Ainsi, d’une certaine manière, en se connectant sur le site Web prévu pour organiser les rassemblements, chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Une start-up éphémère et sans avenir, certes, mais on perçoit les prémisses d’un concept. Et puis il y a certainement là beaucoup de flexisécurité (voir avec Agnes si vous ne comprenez pas l’importance de cette innovation).

Mais c’est bien tout, citoyen.ne.s gilet jaune, car qui parmi vous a envie de devenir milliardaire ? Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettré.e.s. Vous avez l’air minable, citoyen.ne.s. Les salariés français sont trop payés. Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus et ne plus payer les heures supplémentaires c’est une nécessité. Et puis, 35 h pour un jeune, ce n’est pas assez. Quant à tous ceux qui vous rejoignent car ils n’ont pas de travail, je leur dis  : je traverse la rue et je vous trouve un travail. Oui, de l’autre côté de la rue. Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas. Et puis ne cherchez plus un patron cherchez des clients. En fait, Citoyen.ne.s gilets jaunes, vous n’êtes qu’un regroupement des râleurs, et je ne crois pas que notre pays doive se soumettre aujourd’hui à ce conformisme de caste.

Au lieu de protester, songez aux douceurs de la vie. Comprenez que le libéralisme est une valeur de gauche, ce qui devrait vous occuper un moment. Apprenez qu’ il n’y a pas une culture française. Songez que vous pourriez faire partie d’un des 3520 ménages d’élite qui sécurisent 140 milliard d’Euro dans les paradis fiscaux. Bref, laissez tomber vos enfantillages de Gaulois réfractaires au changement et pensez printemps, mes amis.

Brigitte dit toujours que je suis trop long, aussi vais-je aller droit au but. On ne fait pas avancer le pays en opposant les uns aux autres donc tu n’as pas le choix, citoyen.ne.s gilet jaune. D’abord, tu m’appelles monsieur le président. Et si un quelconque gilettiste ose balbutier « Macron démission », je réponds : vous n’allez pas me faire peur avec votre t-shirtJe ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques. « Le contre n’existe pas », disait justement Malraux et j’en ferais la preuve si nécessaire. Sachez que depuis la dernière « loi terroriste » que vous avez tous applaudi, il me suffit d’un claquement de doigt pour en toute légalité vous assigner à résidence, perquisitionner à volonté chez vous ou vous imposer des « zones de sécurité ». Et puis il y a l’article 16.

Vous devez comprendre que la politique c’est mystique. Être élu est un cursus d’un ancien temps. N’oubliez jamais non plus que je suis maoïste.

Finalement, percevez que, comme l’a exprimé pertinemment une député poète lors d’un vote à l’assemblée en citant la magnifique œuvre épique de Georges Lucas,

« Ainsi s’éteint la liberté, sous une pluie d’applaudissements. »

 

NB : à toi gaulois réfractaire, lorsque tu liras ce texte, sache que je répète pour toi et ta tête dure dans les parties de texte surlignée, ce que j’ai déjà brillament déclamé.

 



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