vendredi 1er septembre 2017 - par

Des sauvageons à la « Mouffe »

Lire le récit de l'algarade à ce lien

J'ai travaillé de 1992 à 2014 en zone sensible avec des élèves dits « difficiles ». Je n'en suis pas mort, bien loin de là, bien au contraire, en conservant des souvenirs inoubliables. J'y ai rencontré des jeunes avides d'infini, d'idéaux que personne ne songe à leur transmettre. Nous essayions toujours de faire en sorte pour leur bien que la violence ne soit pas le seul moyen d'échange des jeunes. Je peux parfaitement imaginer la scène qui s'est déroulé rue Broca :

« M »sieur c'est lui qu'a commencé, j'voulais pas être violent la vie de ma daronne mais y m'a traité, j'étais bien obligé ».

Donc le député de « La République en marche » M'Jid El Guerrab élu des français de l'étranger dans la circonscription des Français d'Afrique du Nord rencontre Boris Faure, directeur de campagne de son adversaire, devant un restaurant. La discussion s'envenime et les témoins voient alors M'jid se mettre à frapper à coups de casque son interlocuteur. L'excuse de ses proches est que Boris Faure l'avait agressé verbalement en le traitant, je cite, de « sale arabe ». Comme si cela justifiait que le député macroniste le frappe jusqu'au au sang.

En gros, c'est la loi du talion qui autorise la réplique haineuse...

Si les agents de sécurité de « Paris Habitat » n'étaient pas intervenus qui sait ce qui serait advenu de Boris Faure ?

En ZEP, nous expliquions alors aux jeunes que répondre à la violence par une autre est stupide. Et ils finissaient par comprendre, admettre leurs erreurs voire pour la plupart se serrer la main. Nos parlementaires paraissent beaucoup moins mûrs que cela. Et l'injure que Boris Faure a prononcé en dit long sur le pseudo anti-racisme qui est d'usage à gauche. Parler d'arabes est également idiot car ceux-ci sont un mélange de peuples divers dont des arabes il est vrai.

Voilà qui annonce cependant des débats animés et d'un niveau élevé !...

Je précise ici pour d'éventuels lecteurs mal-comprenants qui essaieraient de me lire malgré tout qu cette phrase est ironique.

Boris Faure a cependant tout à fait raison, son agresseur est un de ces opportunistes ayant choisi de se rallier à Macron non par convictions, non pour le bien du pays, mais pour être des profiteurs lui aussi, de ceux qui pensent que c'est maintenant leur tour d'avoir une part du gâteau. M'Jid El Guerrab est aussi de cette génération « issue de la diversité » paraissant toujours avoir quelque chose à prouver, à rattraper, des complexes à surmonter. Ces trentenaires et, ou quadra sont le plus souvent encore plus arrivistes que leurs aînés et comparses du même âge, prêts à tous les renoncements, tous les compromis, tous les applatissements.

« Parce que c'est leur tour »...

Cette épisode montre aussi que nous avons atteint en France le degré zéro de la politique. Elle n'est plus affaire d'idées, encore moins de convictions, ce sont juste des conflits d'ego, des conflits d'intérêts et d'ambitions minables il faut bien le reconnaître car celles-ci impliquent de lècher les bottes d'un maître que l'on se choisit pour y arriver. Il suffit pour cela de savoir faire du bruit médiatique et il faut admettre que Macron à ce jeu a été excellent. Tout cela en agitant le chiffon rouge du risque de retour du fââchiisme avec Marine le Pen qui il faut le reconnaître était nulle...

Je ne me suis pas attardé sur les « explications » et « démentis » de l'un et l'autre, ils n'ont strictement aucun intérêt.

Ce qui rend triste est que cela montre finalement que les personnes ayant de réelles convictions bâties sur une réflexion intelligente, de droite ou de gauche, sont devenues excessivement rares.

 

Image empruntée ici

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil




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