mercredi 15 novembre 2006 - par Denis COLLIN

Ecole, mensonge et vid�o

C’est encore Internet qui fait l’actualit�. La diffusion de la vid�o d’une r�union tenue par Mme Royal � Angers est devenue le sujet pol�mique de la semaine. Au risque d’occulter le fond du probl�me.

Les propos de Mme Royal sur la n�cessit� d’imposer 35 heures de pr�sence aux professeurs de coll�ge ne sont pas une nouveaut�. Ils �taient connus depuis longtemps. Elle s’�tait exprim�e en ce sens lors d’une r�union de dirigeants du PS consacr�e au projet socialiste. Et ceux qui se souviennent de son passage comme ministre de l’enseignement scolaire savaient � quoi s’en tenir. Qu’on se plaigne aujourd’hui de la diffusion de la vid�o est pour le moins curieux : Mme Royal est un personnage public, qui tient des propos publics et peut �ventuellement �tre somm� d’en rendre compte. A moins que la fameuse "d�mocratie participative" ne consiste � tenir secr�te la v�ritable orientation de la candidate pendant que le grand public est noy� sous un flot de d�clarations souvent verbeuses o� chacun pourra retrouver ce qu’il y met.

Sur le plan des statuts de professeurs, on remarquera tout d’abord que Mme Royal s’inscrit pleinement dans les orientations actuelles de M. de Robien qui a constitu� un groupe de travail dont l’objectif est de liquider les d�crets de 1950 qui d�finissent ce statut. Ces d�crets consacrent le fait que les obligations g�n�rales des fonctionnaires s’appliquent aux professeurs � travers des statuts sp�ciaux. Les professeurs n’ont pas d’horaires de travail mais des obligations de service qui consistent � assumer un certain nombre d’heures hebdomadaires de classe (18 pour les certifi�s, 15 pour les agr�g�s), � pr�parer leurs cours, � corriger les devoirs (dont les modalit�s sont d�finies par l’inspection), � participer aux conseils de classes, � corriger les examens, � rencontrer les parents, etc. Les professeurs sont en vacances en m�me temps que les �l�ves, mais peuvent y consacrer une part plus ou moins grande aux corrections ou � la pr�paration de leurs cours. En revanche, ils n’ont pas � proprement parler de "droits � cong�" � faire valoir. Par exemple, un fonctionnaire (ou un salari�) peut �tre en arr�t de maladie pendant ses vacances : ce temps de maladie sera d�compt� de ses cong�s et il pourra ensuite les r�cup�rer. Il n’y a rien de tel pour les professeurs.

Ce statut n’est pas arbitraire. Il donne certains droits et impose des devoirs aux professeurs. Il d�finit la fonction du professeur : transmettre des savoirs, instruire, et il s�pare clairement la fonction d’�ducation qui appartient � toute la soci�t�, et au premier chef � la famille, et la fonction d’instruction qui est celle de l’�cole : jadis le ministre de tutelle �tait le ministre de l’instruction publique. Ce statut garantit �galement le caract�re lib�ral de l’enseignement. Le professeur est l’auteur de son cours, et il a toute latitude pour choisir les moyens adapt�s � sa mission, transmettre les savoirs d�finis par des programmes nationaux.

C’est ce dispositif, expression de la dignit� �minente que la R�publique reconna�t � l’instruction, que M. de Robien et Mme Royal veulent d�truire, transformant les professeurs en "pions", au deux sens du terme : des pions qu’on peut manipuler � sa guise, et des surveillants - t�che jadis d�volue aux ma�tres d’internat et surveillants d’externat. A la cl�, il n’y a pas seulement les �conomies budg�taires que les technocrates veulent r�aliser pour se conformer aux orientations prises � Bruxelles. Il y a surtout la fin des enseignements disciplinaires, fond�s sur des connaissances objectives, au profit de ces fumeuses sciences de l’�ducation qui ne visent pas � transmettre des savoirs mais seulement des "savoir �tre". Certes, si le professeur doit se contenter de r�p�ter ce que les "savants" du minist�re ont d�cr�t�, il n’est plus besoin d’apprendre les math�matiques ou l’histoire. On pourrait former les professeurs en deux ans dans une formation pratique de type BTS... La d�gradation des exigences de l’enseignement (voir le dernier baccalaur�at) s’accompagnerait ainsi d’une d�qualification des enseignants qui ne seraient plus des professeurs, mais des moniteurs ou des r�p�titeurs. De m�me qu’a d�j� �t� organis�e la quasi-disparition des langues anciennes, on supprimerait tout enseignement s�rieux des math�matiques (comme en premi�re litt�raire o� les math�matiques deviennent : "apprendre � utiliser le tableur Excel"), de l’histoire (cantonn�e aux bienfaits de la construction europ�enne), pour ne rien dire de la litt�rature et de la philosophie.

Le d�bat est capital, mais �videmment on n’en parlera pas durant la campagne qui vient.

Comme toujours, c’est avec de bonnes intentions qu’on pr�pare le pire. La lutte contre l’�chec scolaire et la r�novation du coll�ge ont le dos large. Il est exact que les �l�ves des coll�ges ont souvent du mal � travailler chez eux. A cela il y a une solution simple et connue : r�tablir les �tudes surveill�es apr�s la classe. Cela ne demanderait rien d’autre que de r�tablir le taux de surveillants au niveau d’il y a une ou deux d�cennies, et de n’employer comme surveillants que des �tudiants faisant effectivement des �tudes (ce qui peut se mesurer � leur r�ussite aux examens). Le candidats � ces postes ne manqueraient certainement pas. Mais les solutions simples et �prouv�es n’int�ressent ni M. de Robien, ni Mme Royal. La lutte contre l’�chec scolaire n’est pour eux qu’un pr�texte pour poursuivre l’oeuvre de d�molition de l’instruction publique. Et comme toujours, c’est le mensonge qu’on �rige en r�gle supr�me du discours public. Quand les humanit�s auront d�finitivement d�sert� l’�cole, elles redeviendront, �ventuellement, le luxe des classes privil�gi�es... si ces classes ont encore quelque go�t pour ce qui est vraiment lib�ral, au sens ancien, c’est-�-dire ce qui n’est pas cultiv� en vue de l’utilit� ou du profit.

On le voit, la vid�o de Mme Royal pose des questions qui portent sur la culture elle-m�me. La culture humaine, pas la "culture pub", la "culture rap" ou la "culture d’entreprise" et autres calembredaines des chantres du "tout culturel".

Sans doute trouvera-t-on le propos de cet article "conservateur" : il n’y a pas de pire injure, � notre �poque o� la droite et la "gauche" ralli�e aux id�es de la droite chantent la chanson de l’�volution et du changement � tout prix. Mais si la conservation de la plan�te est un th�me populaire, peut-�tre serait-il temps de mettre au go�t du jour la conservation de la culture, c’est-�-dire du v�ritable milieu vital de l’humanit�.

Pour les curieux, nous ne pouvons que renvoyer � Qu’est-ce qu’une �ducation lib�rale ? de L�o Strauss, facile � trouver sur Internet, ou encore � La crise de la culture d’Hannah Arendt, singuli�rement l’essai intitul� La crise de l’�ducation, qui reste d’une actualit� br�lante.

21 r�actions

duong (---.---.123.107) 15 novembre 2006 10:50

Gabriel Cohn-Bendit publie une tribune tout aussi explicite, o� il rappelle que c’est suite � cette proposition de S�gol�ne Royal qu’il la soutient depuis le d�but de l’ann�e : http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/217106.FR.php

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- duong (---.---.123.107) 15 novembre 2006 10:54
  
  Par ailleurs, Gabriel Cohn-Bendit estime que ce changement d’organisation de l’Eduication Nationale se ferait sur la base du « volontariat ».
  
  Or, dans tous les articles que j’ai lus depuis janvier sur ce sujet, comme dans la « fameuse » vid�o (version « additive » incluse), je n’ai jamais lu ceci, je n’ai lu que « faire les 35 heures � l’�cole ».
  
  Ca n’est quand m�me pas compliqu� � dire : « volontariat ». Sarkozy, lui, l’a dit clairement : des heures suppl�mentaires r�mun�r�es pour le soutien scolaire r�mun�r�es sur la base du volontariat.
  
  Pourquoi ce que Sarkozy dit clairement, madame Royal ne peut le dire clairement, notamment � la commission du projet PS ?
  
  Si on ne veut pas cr�er des controverses pour rien au pays des Gaulois, il faut s’exprimer clairement : si on s’exprime clairement et sur une base « r�alisable » (y compris en termes de moyens mat�riels), alors un dialogue constructif peut s’engager ; dans le cas inverse, on peut provoquer des manifestations pour des malentendus. C’est quand m�me un probl�me, non ?
  
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Le furtif (---.---.44.211) 15 novembre 2006 11:02

Le plan de S�golhaine Royal ???

Offrir � tous les jeunes le niveau de formation de Djamel...

Trop cool.

Le furtif

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Sam (---.---.110.8) 15 novembre 2006 11:55

nous ne pouvons que renvoyer � « Qu’est-ce qu’une �ducation lib�rale ? » de L�o Strauss

Grandement d’accord avec l’analyse du prof.

Par contre, il cite, en passant L�o Strauss, ce qui glisse, par contre, moins facilement.

Il ne manque pas de penseur qui ont recens� et exalt� la culture et ses valeurs. L�o Strauss est un penseur tr�s discut�, sinon discutable.

Sur AV plusieurs intervenants, sur une courte p�riode, viennent � le citer, peut-�tre ceci explique-t-il cela.

Voici quelques-uns des propos de Strauss (source : site Claude Rochet ) o� je discerne certains �l�ments de sa pens�e.

Vous les verrez aussi, sans doute, et peut-�tre relirez-vous l’article de l’auteur d’AV, comme je l’ai fait.

� Le nihilisme, ou d�sir d’an�antir le monde pr�sent et ses potentialit�s, est de nature d’autant plus difficile � comprendre �, observe L�o Strauss, � qu’il ne s’accompagne d’aucune conception claire de ce que l’on veut mettre � sa place. � L�o Strauss incrimine, de fa�on g�n�rale, les �motions de l’apr�s-guerre. Au titre des dites �motions, il �voque le climat d�l�t�re dans lequel baigne l’Allemagne des ann�es 20.

Personne ne pouvait se satisfaire du monde de l’apr�s-guerre. La d�mocratie lib�rale allemande sous toutes ses formes semblait � beaucoup absolument incapable de faire face aux difficult�s auxquelles l’Allemagne �tait confront�e. Le d�sespoir du pr�sent inclut celui d’un futur, de type communiste-anarchiste-pacifiste, per�u, sans alternative aucune, comme la fin de l’humanit�, le moment du dernier homme.

Apr�s une r�volution qui irait de pair avec une autre guerre mondiale, r�volution qui d�boucherait sur le d�p�rissement de l’Etat, sur la soci�t� sans classes, sur l’abolition de toute exploitation et de toute injustice, sur l’�re de la paix ultime, on assisterait � l’av�nement d’un monde dans lequel chacun serait heureux et satisfait, dans lequel chacun aurait son petit plaisir diurne et son petit plaisir nocturne, un monde dans lequel aucun grand coeur ne pourrait battre ni aucune grande �me respirer, un monde sans sacrifice autre que m�taphorique, c’est-�-dire un monde ne connaissant pas le sang, la sueur ni les larmes.

Une telle repr�sentation de l’avenir, constate L�o Strauss, est le fait d’un bon nombre d’Allemands, tr�s intelligents et tr�s honn�tes, mais il est vrai tr�s jeunes. Cette jeunesse-l� cultive d’autant plus facilement le nihilisme qu’elle n’a mat�riellement rien � perdre et que, dans une soci�t� o�, Nietzsche dixit, « Dieu est mort », elle n’a plus d’eskhaton, car point de foi. Faute d’horizon de transcendance, faute de raisons d’esp�rer, certaine jeunesse allemande des ann�es 20 se trouve incapable d’articuler autre chose que : « Non ! ». Ce « Non ! » se r�v�la cependant suffisant pour constituer le pr�alable � l’action, � l’action destructrice.

La jeunesse qui dit « Non ! » ne voit pas que, sous le couvert d’un tel « Non ! », elle fait valoir le caract�re objectivement pr�f�rable de cela-m�me qu’elle refuse, � savoir le communisme-anarchisme-pacifisme, ou, en termes d’alternative, la d�cision rationnelle. La jeunesse qui opte pour la d�cision irrationnelle t�moigne en cela de l’effet d�cervelant du on-dit, des conjectures venteuses, bref de l’astrologie sociale, alors devenue bouche-d’or dans les cercles estudiantins.

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Cybercitoyen (---.---.18.96) 15 novembre 2006 12:16

Internet c’est :

- « L’horrible chose » qui fait peur, tr�s tr�s peur aux politiques et aux journaleux qui se reconnaitront !

- Apr�s le mur de Berlin, achtung !

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(---.---.37.70) 15 novembre 2006 13:06

Remettre les fonctionnaires au travail, ca c’est un programme os� pour la gauche socialo-communiste ! Reste que, m�me au travail, il y en a au moins un million de trop compl�tement inutile et � licencier imm�diatement. Mais ces parasites sociaux ont un Pouvoir important, c’est un Etat dans l’Etat, et d�fendent avec rage leur privil�ges. Ce n’est donc pas gagn�, a moins d’une R�volution sanglante qui mettrait � terre cet �difice d’in�quit� et d’injustice.

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Cochonouh 15 novembre 2006 17:11

� Sans doute trouvera-t-on le propos de cet article « conservateur » �

Conservateur, int�ressant, document� et bien �crit. Bravo !

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(---.---.96.184) 15 novembre 2006 19:06

D�sol�, ce n’est pas internet qui fait l’actualit� mais S�gol�ne Royal et ses propositions. Ce qui pose question et qui ME d�range ce n’est pas que la video soit rendue publique mais pourquoi elle l’est aujourd’hui et par qui. Il y a eu tentative de manipulation pour nuire � S�gol�ne Royal c’est �vident. La m�thode ne donne pas envie de d�battre ensuite sur la question de fond qui est pos�e.

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(---.---.255.244) 18 novembre 2006 03:38

je suis d’ accord avec madame s�gol�ne royal oui au 35 h pour les professeurs voire 40h halte aux castes privil�gi�s halte a tous ces f�neants nantis

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Didle (---.---.20.158) 21 novembre 2006 15:14

A l’illustre inconnu du pr�c�dent message.

Si vous aviez �t� moins « fain�ant » vous-m�me, vous auriez appris l’orthographe exacte de ce mot !

Imaginez-vous un peu les efforts que la r�ussite aux concours de professeur repr�sente ? La reconnaissance statutaire qui s’en suit est normale. Elle devrait �tre comparable � celle d’un ing�nieur, d’un dirigeant d’entreprise, d’un cadre sup�rieur ou d’une profession lib�rale. Cependant, le salaire d’un prof (2200 euros en moyenne) n’a rien de comparable avec les revenus de ces professions (minimum 3500 euros sans compter la voiture de fonction, les stocks options ou � les petits arrangements entre amis �).

Le seul avantage des enseignants concerne les temps de vacances. C’est sans doute pour cela que vous les consid�rez comme des nantis. Il n’y a donc rien de plus logique que certains profs usent de leurs temps libres pour arrondir leur fin de mois. Voyez le d�veloppement actuel des cours particuliers qui d�plaisent tant, semble-t-il, � Madame S�gol�ne Royal.

Cependant, une telle �volution est dramatique, je vous l’accorde. En l’absence d’une aide des �l�ves en difficult� ou de milieu d�favoris�, ceux-ci sont vou�s aux emplois subalternes et pr�caires, alors qu’ils ne sont pas moins d�pourvus d’intelligence, de sensibilit� et d’espoir en un avenir meilleur. Une partie des professeurs, convaincus par l’id�ologie de la m�ritocratie et que le lib�ralisme s’empresse de d�fendre comme du pain b�ni, ne font que renforcer ce mouvement. Leur enseignement est obsol�te car il correspond plus � la r�alit� de notre �poque. Pour relever les d�fis du futur, au lieu de sanctionner m�caniquement les mauvais �l�ves, la soci�t� a tout int�r�t � d�velopper l’intelligence de tous. Des approches p�dagogiques novatrices existent. Elles tiennent compte des apports r�cents des sciences cognitives, psychologiques et sociologiques. Le probl�me est qu’une bonne partie des vrais nantis, c’est-�-dire ceux qui ma�trisent les diff�rents pouvoirs (�conomiques, politiques, financiers, etc.) n’ont aucun int�r�t � d�velopper la r�ussite de tous les individus.

Bref, illustre inconnu du pr�c�dent message, quelque soit votre �ge, ne d�nigrez pas ceux qui tentent de transmettre les savoirs utiles aux g�n�rations montantes. Fa�tes travailler votre capacit� critique face � la complexit� de la soci�t� et aux discours simplistes des id�ologues de toutes tendances. Informez-vous aupr�s des bons professeurs, des bons journalistes ou des bons leaders. Ils vous permettront de comprendre la complexit� du monde humain et de ne pas raconter n’importe quoi.

Bien sinc�rement

Didle

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- Savapa (---.---.110.14) 21 novembre 2006 16:03
  
  Didle,
  
  Vous �tes probablement dans l’enseignement... Je suis moi-m�me cadre-moyen. J’ai fait 5 ann�es d’�tudes sup�rieures, j’ai la trentaine, je ne gagne pas 2 200 euros par mois et n’ai pas de voiture de fonction. Et que vous le croyiez ou non, je suis certainement plus repr�sentatif du cade moyen que la description que vous en faites. Par ailleurs, j’�vite les arr�ts maladie � r�p�tition et malgr� cela je ne suis pas � l’abri d’un licenciement �conomique...
  
  Alors, NON, les enseignents ne sont pas si � plaindre que �a...
  
  Maintenant, les solutions propos�es par madame Royale ne sont peut-�tre pas ad�quates pour remettre l’�ducation nationale sur de bons rails. Mais elle a le m�rite de proposer quelque chose dans ce domaine qui est d’apr�s ce que j’ai entendu hier soir sur une chaine du service publique une de ses 4 priorit�s avec le combat contre l’ins�curit�, le pouvoir d’achat des Fran�ais et l’environnement...
  
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Didle (---.---.20.158) 21 novembre 2006 19:49

Cher Savapa,

Je n’aurai pas la couardise de vous cacher que je suis enseignant. Je suis donc assez bien plac� pour parler de ce m�tier et pour en faire la critique, d�j� partiellement �nonc�e pr�c�demment. Ceci d’autant plus que j’ai conscience que ce sont vos imp�ts qui me permettent de l’exercer.

Vous noterez tout d’abord que je ne parle pas des cadres � moyens � qui triment dans une �conomie de march� de plus en plus concurrentielle et donc douloureuse. Je pense que les nantis sont situ�s au-dessus de nous. Vous qui �tes dans le priv�, vous avez certainement entendu parler de ceux qui s’attribuent des golden parachutes !

Ensuite, si � les enseignants ne sont pas si � plaindre que �a, � c’est que vous les mettez malheureusement dans une m�me cat�gorie, comme le pense bon nombre de nos concitoyens. Diff�rencions celui qui enseigne en ZEP dans une banlieue difficile de celui qui professe � Henri IV en classe pr�pa. Diff�rencions aussi celle qui, � 58 ans, enseigne dans une maternelle surcharg�e de celui qui est professeur d’EPS dans un SUAPS universitaire.

Les �l�ves du XXI�me si�cle n’ont aussi rien � voir avec les enfants dociles de l’apr�s-guerre. Vous comprendrez en venant travailler quelques temps dans certaines classes du primaire, de coll�ge ou de lyc�es professionnels, pourquoi certains coll�gues craquent � r�p�tition ! Bien s�r, il est �vident que, comme dans toute corporation, quelques-uns profitent du syst�me et donnent une mauvaise image de la profession en s’absentant r�guli�rement.

Cependant, rien n’emp�che les hi�rarchies acad�miques et les politiques du gouvernement de prendre ce probl�me � bras le corps mais � la condition que tous les points d’achoppement soient abord�s (par exemple, les effectifs par classe, les moyens mat�riels d�plorables de certains �tablissements, la gabegie des programmes et des maisons d’�dition scolaire, l’infantilisme des proc�dures d’inspection, etc.). Ce qu’ils n’osent faire car ils savent qu’ils se mettraient dans le p�trin. Le manque de courage est exemplaire mais surtout dans les hautes sph�res. La pol�mique inutile de De Robien sur la m�thode globale de lecture est la preuve de ce d�calage catastrophique de nos leaders actuels face aux enjeux du pr�sent et du futur.

Quant � votre crainte de subir un licenciement �conomique, je reconnais en �tre � l’abri. Mais, personnellement, j’ai pass� un concours difficile avec, � la cl�, une certaine protection. Dans une logique lib�rale, je pourrais vous dire que vous auriez pu en faire autant ! Mais, cette remarque est simpliste voire d�plac�e. Par contre, je vous rappelle qu’au d�but du si�cle, il n’existait aucun droit du travail et qu’� cette �poque-l�, la majorit� des nantis s’�tait oppos�e � son d�veloppement. Des gens se sont battus pour que ces droits soient formalis�s et d’autres continuent de se battre pour qu’ils soient appliqu�s et pour que notre soci�t� reste viable. Pas comme la mis�re actuelle des travailleurs chinois ou du tiers-monde, que nous avons connu au XIX�me en Europe, et que certains seraient presque tent�s de nous appliquer au nom de la comp�tition internationale ! Cette comp�tition, nous ne devons pas la nier, mais on pourrait peut-�tre la cadrer collectivement pour en �viter les d�savantages pr�visibles. Le d�labrement, en cours, du service public de l’Education et de la Recherche ou celui des Droits du travail ou � la sant� en fait partie.

Quant � cette ch�re S�gol�ne Royal, elle a le m�rite de bousculer les �l�phants de droite comme de gauche apr�s, il est vrai, avoir �t� au pouvoir sans laisser une impression d’une visionnaire charismatique. Qui vivra, verra !

A bon entendeur, salut. Bien sinc�rement. Didle

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Savapa (---.---.120.105) 21 novembre 2006 21:22

J’ai bien ententdu. Il n’emp�che que quand on a les nerfs solides, c’est plut�t un bon job.

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Didle (---.---.20.158) 22 novembre 2006 08:52

Cher Savapa,

Votre remarque n’est pas fausse, mais on peut se m�fier de la notion de « personne aux nerfs solides ».

Au contact d’une r�alit� difficile, un professionnel peut durcir son caract�re et devenir relativement ou totalement insensible aux dysfonctionnements moraux, culturels ou relationnels de son entourage. Pensons aux bons citoyens qui, ayant « les nerfs solides » sous le nazisme, ont accept� les horreurs de la guerre et de l’id�ologie hitl�rienne.

Avoir les nerfs solides dans l’enseignement est indispensable pour imposer, dans la mesure du possible, un cadre et un enseignement aux �l�ves. Mais je connais des coll�gues qui s’enferment dans leur bulle et qui tiennent co�te que co�te sans s’int�resser aux dysfonctionnements et aux am�liorations possibles. Le principe de la soumission � l’autorit� de Stanley Milgram, un je-m’en-foutisme catastrophique ou un m�lange des deux expliquent ces comportements.

Bref, enseigner peut �tre un bon job mais m�fions-nous des apparences trompeuses ! Individuellement, nous pouvons en �tre relativement satisfaits. Mais quittons un peu notre petit ego : collectivement ne sommes-nous pas, sans nous en rendre compte, en train de participer � une d�b�cle en pr�paration ?

Bien sinc�rement. Didle

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Savapa (---.---.110.14) 22 novembre 2006 10:18

Un parall�le avec l’occupation nazie... N’importe quoi Didle. A moins que les ZEP ne soient selon vous des camps de concentration...

Pour le reste, je comprends que dans de mauvaises condition de travail, un prof puisse jeter l’�ponge. Mais c’est tr�s dommageable pour les �l�ves. Et cela soul�ve une autre question : la formation des enseignents est-elle appropri�e pour l’enseignement en zone d�ducation prioritaire ?

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Didle (---.---.20.158) 22 novembre 2006 17:32

Cher Savapa,

Je reconnais le c�t� provocateur de mon exemple historique. Cependant, je maintiens mon id�e qu’existent des situations o� des hommes � solidement tremp�s � se satisfont de ce qu’ils vivent malgr� le mal qu’ils per�oivent, du moment qu’eux-m�mes �chappent au pire... Je cherchais seulement � illustrer le possible � c�t� obscur de la force � !!!

Quant aux � ZEP camp de concentration �, notez que certains coll�ges ou lyc�es, class�s ainsi, poss�dent des cam�ras de vid�o surveillance, de solides barri�res automatiques, d’�ventuels d�tecteurs de m�taux � l’entr�e et certains politiciens conseillent m�me d’y installer un bureau de police ! Ensuite, certains de ces �tablissements se retrouvent avec des classes en sureffectif, si l’on prend en compte la nature des difficult�s de leurs �l�ves. Enfin, je pourrais vous exposer un comparatif de la r�partition des cat�gories socioprofessionnelles selon les coll�ges publics de ma ville (source INSEE). L’un poss�de majoritairement des enfants de milieux ais�s ou tr�s ais�s (70 % au total). A l’oppos�, un autre est install� dans un quartier difficile et accueille pour plus de la moiti�, des enfants de milieux tr�s d�favoris�s ou prol�taires (57 % au total). Vous n’�tes donc pas dans le faux en parlant de camp de concentration !!!

Bon, je provoque une fois de plus, excusez-moi ! Plus s�rieusement, ces v�rit�s-l� ne sont suffisamment explicit�es dans les m�dias dominants. Les politiques et leurs �lecteurs bien pensants ne pr�f�rent pas trop en parler car elles leur reviendraient dans la figure comme des boomerangs !!!

Votre derni�re question est pour moi fondamentale et sera un enjeu des ann�es � venir. En d’autres termes, comment une jeune prof, plut�t issu d’une cat�gorie socioprofessionnelle moyenne ou ais�e, va-t-il pouvoir s’adapter aupr�s d’�l�ves de milieu d�favoris� souvent cr�ateurs de leur propre code et travers�s par des questions et des angoisses qui leur sont bien propres ? Comment le d�calage culturel et langagier, qui existe entre le monde adolescent d’une cit� et celui d’un transmetteur des valeurs de la R�publique, peut-il �tre mis de c�t� pour que les premiers s’approprient ce que le second doit leur apporter ?

Vaste champs de r�flexions et d’actions qui englobent :

1) Du point de vue de l’enseignement, la red�finition des savoirs � transmettre, la red�finition des objectifs et des modes d’�valuation, la mise en place d’un tutorat pour ceux qui en ont besoin, la divulgation de la psychop�dagogie des adolescents et de la psychosociologie de leurs comportements de bande, etc.

2) Du point de vue des facteurs agissant sur les �tablissements scolaires et leurs �l�ves : la prise en compte de la sociologie des ph�nom�nes urbanistiques et culturels, la n�cessit� d’une plus grande coordination des diff�rents institutions �tatiques et priv�s (Education nationale, Justice, Police, Aide sociale � l’enfance et aux familles, municipalit�, associations d’aide aux devoirs et de loisirs, associations patronales, etc.), l’am�lioration des conditions de vie des familles, la reconnaissance de l’importance de l’exemplarit� des parents quand ils travaillent, la condamnation du r�le abrutissant de m�dias qui polluent l’esprit des jeunes et de leurs parents, etc.

Je pourrais ajouter d’autres pistes de travail. Pour moi, la diminution de la d�linquance de la jeunesse passe donc, comme vous pouvez le lire ci-dessus, par un ensemble de mesures plurisectorielles et pluridirectionnelles bien coordonn�es. Les choses ne sont pas simples et appellent des r�formes dont la complexit� n�cessitera du temps. Si les difficult�s �taient faciles � r�soudre, cela aurait �t� r�alis� depuis longtemps.

Bien cordialement. Didle

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Denis COLLIN (---.---.96.20) 24 novembre 2006 09:42

Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est la presque impossibilit� en laquelle nous sommes de discuter s�rieusement d’une question aussi importante que celle de l’instruction publique.

Il y aurait beaucoup � dire sur le ressentiment, l’amertume et la b�tise de toutes ces injures envoy�s aux « profs » : au fait, si on appelait les consultants « cons », les ing�nieurs « inges », les m�decins « m�ds » etc. Le lexique courant en dit long. La haine des professeurs est devenue un fonds de commerce des politiques il y a d�j� un certain temps - peut-�tre depuis que les �narques ont pris le pouvoir et d�tr�n� les normaliens. Un pr�c�dent ministre, M. All�gre les avait d�j� trait�s de fain�ants et avait stigmatis�, sur la base de statistiques fausses, les cong�s de maladie � r�p�tition - fausses puisque les professeurs ont moins de cong�s de maladie que la moyenne, entre autres choses parce que, comme je l’ai expliqu�, ils n’ont pas de cong�s de maladie pendant leurs vacances... Quant aux horaires, m�me annualis�s, le minist�re lui-m�me les situe au-del� des 40h hebdomadaires. Mais �videmment, avec la haine des professeurs, on est dans la m�me situation qu’avec la haine raciste : les arguments rationnels sont impuissants, parce que les affects sont trop tenaces, adh�rent trop � l’individu qui hait ses professeurs de longue date, depuis l’�cole et qui les rend responsables de tous ses �checs ou de ceux de ses enfants.

Quant � ceux qui donnent acte � Mme Royal d’avoir « secou� le cocotier », ils montrent qu’ils ignorent tout de la r�alit� de l’�ducation nationale. Il n’est gu�re de secteur o� l’on ait autant « secou� le cocotier » depuis 40 ans. Les « r�formes » succ�dent aux r�formes � un rythme fr�n�tique. Il n’est gu�re de secteur o� les principaux acteurs - les professeurs - aient ignor�s aussi « royalement ». Tout le monde sait ce qu’il faut faire pour instruire, sauf les professeurs !

Il est remarquable que la haine des professeurs soit profess�e, de mani�re un peu articul�e, essentiellement dans la classe moyenne. Elisabeth Altschull �met une hypoth�se : la classe moyenne ne veut plus que ses enfants soient jug�s (voir la revue « Perspectives r�publicaines » n�3, octobre 2006). Elle a tant investi dans sa prog�niture qu’elle estime que tout lui est d�. Il est m�me fr�quent que les professeurs, en tant que parents d’�l�ves, partagent ce « point de vue de classe », ce qui expliquerait l’enthousiasme avec lequel une partie du corps enseignant et des appareils syndicaux a accueilli toutes les innovations p�dagogiques, « l’�l�ve au centre », « l’apprenant construisant lui-m�me son savoir » et autres balivernes de la m�me farine, alors m�me que ces r�formes allaient et vont toujours dans le m�me sens : d�grader le professeur, d�valoriser sa parole et donc ruiner son autorit� - au sens originel du terme.

Si internet �tait vraiment un lieu de discussion, peut-�tre pourrions-nous d�battre ici ou ailleurs de l’appel pour le refondation de l’�cole sign� par Laurent Lafforgue, Marc Le Bris, Jean-Pierre Demailly, Michel Delord et quelques autres. On peut toujours r�ver.

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- zen 27 novembre 2006 18:05
  
  Totalement d’accord avec vous, Mr Collin. Ancien enseignant en philosophie, aujourd’hui � la retraite, j’ai observ� avec tristesse, parfois avec col�re,les d�rives du syst�me depuis surtout les ann�es 1974-75...la mont�e de l’arrogance des p�dago-ignares, la passivit� de beaucoup de parents d’�l�ves, le d�faitisme de beaucoup de coll�gues. On va vers le syst�me anglais o� l’on pourra passer le Bac � la carte avec deux mati�res seulement et aucune langue �trang�re, sans avoir fait d’histoire...Triste avenir !
  
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(---.---.96.20) 24 novembre 2006 16:42

Enti�rement d’accord avec M. Denis Collin qui tente de r�pondre � certaines remarques un peu d�sesp�rantes (pas toutes)sur ce club de discussion qui n’est quand m�me pas que le caf� du commerce, je pense ?

Diviser pour mieux r�gner, c’est pas nouveau ! Allumer les professeurs ou certaines des professions qui jouissent d’un petit statut est IN, � la mode depuis combien de temps, ann�es 80-81 ou avant ? D’abord on parle de privil�gi�s, de mamouth � d�graisser, et en temps de ch�mage ou emplois pr�caires massifs on aligne sur le mur ceux qui ont un tout petit plus. Auravant on m�prisait les fonctionnaires, leurs payes minables et maintenant on aligne leurs avantages sans bien s�r rien conna�tre des inconv�nients de la fonction.

Trouver toujours une fonction de service � d�nigrer, cela qu’elle rel�ve du domaine de l’Instruction, de la Sant�, etc, facile ! ce serait donc la mode de tous les temps n�os modernes de se diviser et d’�tiqueter facile ? A bon compte et sans trop d�penser, cela permet sans doute de d�fouler certaines pulsions basses mais y gagne-t-on en collectif ou m�me en pens�e individuelle ?

Pourquoi certains dipl�m�s � Bac + 5 ou 6 ne passent-ils pas les concours de l’�ducation nationale et pr�f�rent-ils migrer en Angleterre ou aux USA alors que certaines mati�res d�ficitaires ne trouvent pas preneur ? Car que je sache il y a bien encore quelques concours qui subsitent, sans doute pas assez, d’accord.

Et pour certains concours pass�s, quand il y a des re�us on prend � quelle moyenne ? LE NIVEAU BAISSE, la faute � qui ? Pourquoi certaines familles de classe moyenne, y compris des enseignants, font-elles tout pour que leur prog�niture fr�quente les ZEP, � tout prix �viter la carte scolaire, les bas quartiers ? Cela me semble faire entrer d�s la prime enfance adolescente dans la t�te de leurs enfants que l’on ne doit pas m�langer les dessous de soie avec les oripeaux ? Et ainsi certains coll�ges se retrouvent en difficult� et en caract�risation sociale.

Un monde de jalousie sociale, un monde de caste, un monde individualiste, un monde du chacun pour soi et chacun sa m....e, est-ce bien vers o� l’on souhaiterait se diriger ou m�me on serait d�j� ?

Une provinciale �bro�ciene, posti�re-t�l�communicante- fonctionnaire, BEPC 64 + priv� + 2 concours fonction publique pour le niveau � remonter + privil�gi�e 1300 euros mensuels apr�s 33 ans de carri�re, non licenciable, soumise au devoir de r�serve, aux mutations obligatoires, etc.. et qui se targue et se f�licite tout en s’en plaignant parfois, que ses enfants aient toujours �t� scolaris�s en coll�ge ZEP, aucune tentative de contournement ou d’�vitement, ce qui n’est pas le cas de certains de ses voisins, qui, pour �viter le m�lange social ou ? ont choisi l’option musique ou l’option russe ou l’option th��tre pour leurs enfants, enfants qui ont d� se demander pourquoi ? Ces enfants, souvent apr�s le coll�ge n’ont plus pratiqu� aucune de ces mati�res, bizarre ?

J’esp�re que dans ce catalogue, aucun ou aucune des intervenants de ce forum ne se sentira vis� ? je d�foule la confusion des esprits et faits dont je suis atteinte aussi comme tous et victime � la fois et tout est mal �crit, mais il est bon de parfois se d�fouler, certains l’ont fait plus haut sur cette place de l’Agora.

Je poss�de des caliers d’�cole des ann�es 52,ce ne sont pas les miens mais en les feuilletant, je me suis dit : je suis � peu pr�s s�re d’une chose, c’est qu’aucun �l�ve de 1�re ou terminale ne saurait r�soudre les probl�mes pos�s, ne vous en faites pas, il m’arrive aussi d’h�siter � la r�solution, faute aux r�formes ou � la vieillerie ou ?

Si faute il y a c’est la FAUTE AUX REFORMES SUCCESSIVES ET PAS la FAUTE AUX ENSEIGNANTS ! Qui pour le dire ? Soutenir M. Laurent Lafforgue, des p�titions existent !

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ProfPortugais 27 novembre 2006 17:24

Absolument solidaires avec leurs coll�gues fran�ais, les professeurs portugais. On vit, depuis un an et demi un, un terrible cauchemar. Avec la victoire du Parti Socialiste, surgit une nouvelle ministre de l’�ducation- Mme Rodrigues (Maria de Lurdes) qui, sous un voile ultra d�magogique, a r�ussi � bouleverser l’ancien Statu de la Carri�re de Professeurs. Partant d’une reforme au niveau des horaires des enfants (oui, l’�cole est vue comme un d�p�t d’enfants pour supporter l’absurdit� des horaires des parents...), elle obtient l’applaudissement de l’opinion publique qui se tourne contre les professeurs. Les Associations de Parents des El�ves, � c�t� de la ministre, d�lirent avec toutes les nouvelles mesures. On oblige les professeurs � rester � l’�cole pendant les heures o� ils devraient travailler tranquille et silencieusement chez eux. Et qu’est-ce qu’on fait � l’�cole quand il n’y a pas de bureaux, quand il n’y a pas assez d’ordinateurs ? On d�prime ! On a une salle de professeurs moderne, mais comme on est plus nombreux, il n’y a pas assez de chaises !!!!! comme on est nombreux, il y a trop de bruit ! Finalement, apr�s ces heures de supplice, crev�s et avec une migraine terrible, on arrive chez nous, on se jette sur le canap� et, dans un �tat de l�thargie, on attend que cela passe. Je passe (au moins) 26 heures � l’�cole. A la maison, je n’ai jamais calcul� le temps de travail, mais c’est beaucoup. Combien de week-ends, de soir�es ai-je d�pens�s ? Victimes d’une strat�gie bien d�finie pour nous liquider, nous sommes aujourd’hui les boucs �missaires de tous les maux de la soci�t�. Tout le monde se prononce sur notre carri�re, du boucher au chauffeur de taxi. Oblig�s � travailler jusqu’� 65 ans, sans r�duction d’horaire, on imagine nos cours scl�ros�s. On s’est r�veill� un jour avec une nouvelle (on a des nouvelles de notre minist�re au moins une fois par semaine...) : les parents allaient participer � l’�valuation des profs. Bravo ! J’imagine d�j� les parents de mes �l�ves qui ont du mal � s’exprimer en portugais (�cole de banlieue pr�s d’un petit quartier � grands probl�mes dont les habitants sont africains et o� la police a peur d’entrer...). La formation des profs sera effectu�e pendant les vacances scolaires.C’est-�-dire , s’il y a un congr�s le mois de janvier, on pourra pas y aller. Avec les gr�ves et des n�gociations entre syndicats et minist�re, on a obtenu tr�s peu. On oublie l’extr�me stress auquel nous sommes soumis, le sacrifice d notre vie familiale (on emporte le travail � la maison et m�me quand on r�ve, on travaille !). Le Premier Ministre et la Ministre ne parlent que du mod�le finlandais. Si les Finlandais avaient une immigration comme celle qui nous franchit la porte, leurs r�sultats ne seraient plus les m�mes. D’ailleurs, les r�alit�s sont diff�rentes : la r�forme des programmes et les curricula promus par le minist�re et ses �quipes de travail idiotes qui instaurent officiellement la facilit� pour avoir des r�sultats de succ�s. Les �l�ves ont chaque fois moins d’autonomie, de sens de responsabilit�, de valeurs, de respect pour autrui... Le niveau de connaissances et des comp�tences est plus bas qu’avant... Attention, coll�gues fran�ais, notre Premier Ministre, Jos� S�crates et Mme Royal seront au Congr�s du PS Europ�en � Porto, le 7 et 8 d�cembre ... ils veulent lancer une campagne pour l’�ducation des enfants. Ce rendez-vous nous apportera beaucoup de soucis.

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NADIE (---.---.143.221) 27 novembre 2006 20:29

Bonjour, Dans l’ordre d’arriv�e des r�ponses au message initial, je suis juste au desSus de vous mais aVais omis de mettre mon pr�nom et pourtant je voulais vous dire ceci :

Je suis enchant�e de savoir ce qui se passe au Portugal « gr�ce » au n�os « socialistes » qui ont vol� une vieille �tiquette sans �thique ni remords, Les Temps modernes !

Le socialisme, l’Instruction publique,les Droits et Libert�s tout est voie de destruction massive depuis tant de r�formes et ann�es ! Et c’est le cas partout en Europe, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, etc.

Le temps des loisirs avec animateurs prime � l’�cole, voyages scolaires, code de la route,promotion des OGM, don du sang, concerts rap, jeux divers et vari�s, option basket, etc dans les �tablissements scolaires, en r�sum� infos diverses sur des sujets in A qui la faute ? Et nos enfants et petits enfants ? primaire, coll�ge, et en phase terminale les enfants malades qui auront pu �chapper aux chausses trappes et acc�der au lyc�e, merci les p�dagos !

Une femme de ma famille est portugaise de Faro, elle a fui le pays qui l’avait fait travailler d�s l’�ge de 7 ans mais elle sait lire, �crire, compter et parler un fran�ais parfait, comment cela peut-il �tre possible ? je le dirai plus tard.

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