jeudi 25 avril 2013 - par Bur K

Hollande, Le Pen, Mélenchon, Sarkozy… Quelle démocratie ?

Le bon, la belle, la brute, et le truand... Ces quatre-là sont les parrains de la mafia politique en France : le doigt pointé vers le haut, nos quatre chefs de meute prennent le peuple à témoin pour rallier à leur cause le plus grand nombre de fidèles et les exhorter à servir leur cause dans leur guerre des gangs. Ils sont tous les quatre ardents défenseurs de la démocratie représentative, système de gouvernance oligarchique idéal pour réussir une carrière politique.

Hollande Le-Pen Mélenchon Sarkozy

En contrepoint du titre annoncé, ce billet fait un bras d’honneur à la Ve République. Les Français sont exaspérés par la guerre fratricide des partis, destructive de la démocratie représentative.

Va-t-on enfin pouvoir passer à la démocratie participative ? L’idée n’est pas nouvelle. Elle ressurgit depuis ces dernières années à cause de la gangstérisassions croissante observée chez les professionnels de la politique.

Démocratie représentative ou participative, quelles différences ?

Dans la Ve République, c’est le règne de l’élection et du vote qui désigne les représentants du peuple. D’où son appellation démocratie représentative. Or, la démocratie est avant tout une activité civique qui concerne tous les citoyens. Cette activité civique ne peut plus se réduire aujourd’hui à se rendre aux urnes, puis attendre passivement la fin du mandat donné à l’élu pour voter à nouveau. Les citoyens aspirent de plus en plus à participer activement aux décisions qui les concernent.

On observe de plus en plus dans les sociétés contemporaines, des formes de contrôles, de surveillance, sorte de contre pouvoir pour tenter de limiter les dérives ou la corruption des élus. On leur demande de s’expliquer et rendre des comptes. Les élus évoluent sous le regard de l’opinion et des institutions chargées de contrôler leurs actes. La participation active aux décisions qui les concernent est une aspiration grandissante chez les citoyens, notamment les jeunes diplômés de plus en plus nombreux.

Pierre Rosanvallon, historien et théoricien de la démocratie au Collège de France et à Paris-8, dit que « La démocratie n’est pas un régime qui serait défini une fois pour toutes ; c’est une expérience permanente. Elle consiste à essayer de donner le pouvoir au peuple. Il y a beaucoup d’expérimentation pour savoir comment le faire ». L’un de ses concepts clefs est celui de l’indétermination démocratique. En effet, la démocratie se définissant comme « le pouvoir du peuple », l’histoire des civilisations montre l’évolution permanente des peuples, liée à cette indétermination qui pousse au changement (de direction).

Pierre Rosanvallon insiste par ailleurs sur la nature polymorphe du peuple : « Le peuple n’existe jamais représenté dans la rue. On connait le peuple électeur (arithmétique), le peuple des manifestations, ou celui qui s’exprime lors d’évènements particuliers, le peuple opinions, le peuple principe, c’est-à-dire celui qui se définit par les grandes valeurs organisatrices de la vie sociale. Ces différents peuples coexistent ensemble, et d’une certaine façon il faut les représenter tous. » C’est là encore une source d’indétermination de la démocratie, car son sujet – le peuple – est insaisissable dans sa globalité. Il ajoute : « Il faut trouver un moyen de définir le peuple, qui ne peut pas être résumé par la seule élection de ses représentants. Il n’y a pas de réalisation simple de la démocratie. »

Venons-en à une définition concrète :

La démocratie participative se fonde sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. L'élaboration des décisions procède d’une délibération entre des citoyens lambda, en nombre suffisant pour refléter la polymorphie idéologique du peuple. Des modèles de fonctionnement participatif (appelé parfois délibératif) ont déjà été instaurés sur le terrain de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, et dans les champs de l'environnement (à visée consultative, mais non exécutive).

La démocratie participative permet de pallier le paradoxe du gouvernement représentatif :

Le politologue Bernard Manin souligne le paradoxe du gouvernement représentatif : « alors qu'il fut conçu en opposition avec la démocratie, le rapport entre les représentants et les représentés est maintenant perçu – à tort – comme démocratique  ». L'Histoire est jalonnée d'expériences participatives : Athènes, Florence, Venise, Nouvelle-Angleterre... Elles ont eu peu d'échos dans la pensée politique contemporaine, car l’idéal des révolutionnaires (pendant la Révolution française notamment) n’était pas l'autogouvernement du peuple, mais l'aristocratie élective. Au nom du gouvernement des élites, les démarches politiques participatives (telles que le tirage au sort) vont être écartées au profit d'une démocratie représentative dont l'horizon s'est progressivement élargi au suffrage universel.

La dualité de la démocratie représentative est donc liée à son histoire :

· Démocratique, parce que chaque citoyen peut donner son suffrage (dans les limites du vote).

· Aristocratique, parce que l'élection sélectionne nécessairement les élites.

Loin de s'opposer aux fondements de la représentation, la démocratie participative peut parfaitement s’instaurer comme une forme complémentaire – mais indispensable – de partage des décisions, conservant une place à l'élu. En contrepartie, à l’opposé du système consultatif actuel, aucune décision ne peut se prendre sans la participation active et réelle des citoyens désignés par tirage au sort.

La principale résistance invoquée est la mise en doute de la compétence des citoyens tirés au sort.

N'importe quel citoyen peut avoir une place centrale dans le processus démocratique participatif. Cette nouvelle forme de partage du pouvoir décisionnaire implique la reconnaissance d'une compétence citoyenne légitime. C'est l'établissement d'une désignation fondée ni sur la naissance, ni sur l'argent, ni sur le supposé savoir. J’ai souligné « supposé », car il n’existe en effet aucun contrôle sur le savoir des candidats. Aucune formation exigée, aucun examen ni concours, aucune sélection autre que par les aptitudes à la communication et le charisme personnel du candidat. Ainsi, un chirurgien esthétique sera nommé ministre des Finances, un médecin sera élu maire de Toulouse, un prof d’allemand maire de Nantes, puis premier ministre. Parmi les élus, on trouve des ingénieurs, des instituteurs, des agriculteurs, des informaticiens, des rentiers, fonctionnaires, etc. Deux liens pour en savoir plus sur l’origine sociale des élus : élus locaux et députés.

Le sociologue et politologue Yves Sintomer définit plusieurs types de savoirs. Entre autres, le savoir d'usage, qui éclaire le savoir technique des experts. « C'est la personne qui porte la chaussure qui sait le mieux si elle fait mal et où elle fait mal, même si le cordonnier est l'expert qui est le meilleur juge pour savoir comment y remédier. [...] Une classe d'experts est inévitablement si éloignée de l'intérêt commun qu'elle devient nécessairement une classe avec des intérêts particuliers et un savoir privé – ce qui, sur des matières qui concernent la société, revient à un non-savoir – » (John Dewey, 1927).

Lors des jurys d'assises, c'est une autre forme de savoir qui est reconnue au citoyen : le bon sens, la capacité de bien juger, sans passion, en présence de problèmes qu’aucun raisonnement scientifique ne saurait résoudre. Ce bon sens doit être distingué du sens commun. Il correspond à la formation d'une opinion éclairée, sur la base d'une information suffisante, lors d'une délibération de qualité. En politique, c’est ce savoir qui fonde la notion même de démocratie : la reconnaissance pour tous les citoyens d'une égale dignité de principe.

 

Existe-t-il des modèles participatifs susceptibles d’être applicables dans notre démocratie ?

schéma de participation

Depuis les années 1970 à travers le monde des modèles participatifs ont vu le jour :

· En 1971, le tirage au sort est réintroduit simultanément en Allemagne et aux États-Unis, avec l'organisation de jurys citoyens.

· En 1989, la ville de Porto Alegre (Brésil) élabore une expérience exemplaire de budget participatif.

· À la fin des années 1980, les pays scandinaves mettent au point les premières conférences de consensus...

· Des expériences sont également utilisées au Canada.

· En France, sauf exception dans le domaine la culture (Agenda 21), il ne s’est pas instauré de processus participatifs exécutifs. Ils sont restés au stade de la consultation (loi de 1976 sur l'aménagement du territoire, loi Bouchardeau de 1983), ou au mieux de la concertation et du débat public (loi Barnier de 1995 instituant la Commission nationale du débat public et loi Vaillant de 2002 sur la démocratie de proximité, Grenelle de l'environnement en 2007).

Prêt pour une VIe république ?

Pourquoi pas ? Mais l’étape intermédiaire idéale, à l’occasion du prochain renouvellement des mandats municipaux, pourrait être la désignation des maires et des conseillers municipaux sur le modèle participatif. Autrement dit, par tirage au sort des citoyens sur les listes électorales. Bien entendu, seuls les volontaires exerceront les fonctions publiques. Par exemple, dans une commune où l’équipe municipale comporte 20 conseillers, un premier tirage au sort dégage une liste de 200 personnes parmi lesquelles, pour les besoins de l’exemple, on dira que 50 se portent volontaires. Un deuxième tirage au sort désigne parmi ces 50 les 20 citoyens qui constitueront l’équipe municipale.

 

Pour en savoir plus sur la démocratie participative, il existe des centaines d’ouvrages publiés (en français), dont une cinquantaine référencé sous ce lien

Documentation sur le web : 

Yves Sintomer (Wikipédia)

Pierre Rosanvallon (Wikipédia) :

Théorie générale de la démocratie (1)

Théorie générale de la démocratie (2)

La démocratie participative (avec Yves Sintomer)

 

Le projet d’Étienne Chouard : 

Discussions pour une constitution

Projet de constitution

Tirage au sort

Présentation du projet par Étienne Chouard

Tous les résumés en vidéo

 

Autres ressources : 

Démocratie participative (Wikipédia)

Jean-Jacques Rousseau et la démocratie délibérative

Le modèle de la démocratie athénienne
 



17 réactions


  • babeuf babeuf 25 avril 2013 12:48

    notre caniche du libéralisme est en chine ,est il va parler des droits de l homme
    au chinois , a FLORANGE les salariés ont érigé une stèle ,non a la gloire du caniche
    mais pour sa trahison !!!!!!!!!!!!!!!!, décidement il est comme mosco , la seule langue
    qui puisse connaitre c est celle de la finance , tout comme sa politique c est du chinois
    pour75% des français


  • Loup Rebel Loup Rebel 25 avril 2013 13:26

    Bravo à l’auteur.

    Vous m’avez coupé l’herbe sous les pieds, car j’étais en train d’écrire un billet sur le sujet, mais là, tout est dit. Avec des liens très utiles qui m’ouvrent de nouveaux horizons pour en apprendre plus sur la démocratie participative, la vraie démocratie, pas celle des oligarques qui monopolisent actuellement le pouvoir confisqué au peuple.

    J’espère que les Français seront assez nombreux à vouloir s’impliquer dans cette vision de la démocratie, car selon mes « sondages » perso ils seraient en majorité plutôt pantouflards, à peine disposés pour aller voter une fois tout les 5 ans...

    Mais bon, les déceptions électorales ont été si grandes depuis 40 ans que tout espoir n’est pas perdu.


  • babeuf babeuf 25 avril 2013 16:56

    la démocratie citoyenne participative dans les entreprises je ne la voit pas dans votre article ?
    le pouvoir citoyen ? , le droit de gestion ?,le droit d intervention ?, la coopérations entre les entreprises , le droit d un territoire de pouvoir intervenir localement ?


    • Bur K Bur K 26 avril 2013 11:40

      Très juste, Cogno5.


      Mais notre ami babeuf est probablement un perroquet militant à la botte d’un leader, de gauche si l’on en juge par la liste des revendications qu’il dresse. 



  • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 25 avril 2013 18:22

    Bonsoir,


    Voilà un système très intéressant, mais nos politiciens professionnel et leurs gourous

    n’en voudrons jamais, plus de conflit d’intérêt, plus de tricherie, plus d’arrangement 

    du genre, je valide vite fait tes vaccins pendant que je suis au gouvernement, puis 

    quand je voudrez me recycler tu m’embauche à 30 000 par mois....

    Perso je trouve ce mode d’élection très intéressant, mais c’est vraiment pas gagner.

    Je vais quand même allez visiter les liens qui ont l’air très intéressant. 

    Bien cordialement

    Franck 

  • 1984 25 avril 2013 18:46

    J’ai bien peur que votre lucidité à l’égard des faux outsiders que sont Melenchon et Lepen ne vous vaille un moinssage en règle.
    Dommage !


    • Morpheus Morpheus 13 mai 2013 14:03

      En effet, les prosélytes et autres sectateurs de partis, de quelque bord qu’ils soient, sont légions sur Agoravox, et ils ne sont, par définition, pas du tout ouvert à la démocratie.

      « Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels. On peut en énumérer trois :

      1) Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.
      2) Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.
      3) La première fin, et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.

      Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. S’il ne l’est pas en fait, c’est seulement parce que ceux qui l’entourent ne le sont pas moins que lui. Ces trois caractères sont des vérités de fait évidentes à quiconque s’est approché de la vie des partis. »
      - Note sur la suppression générale des partis politique, par Simone Veil, 1940 -

      L’attitude assez habituelle et fréquente des adeptes des partis, sur Agoravox ou ailleurs, est la démonstration par A +B de la pertinence de cette analyse politique.

      Morpheus


    • Bur K Bur K 17 mai 2013 11:07

      Bonjour Morpheus,


      Je n’avais pas eu vent de votre commentaire (problème avec l’adresse mail du compte agv). 

      Je tombe dessus par hasard en cherchant autre chose ici.

      On est bien sur la même longueur d’onde. 

      Merci pour le lien vers le texte de Simone Veil, c’est une référence à ne pas oublier. 
       

  • ecolittoral ecolittoral 25 avril 2013 22:20

    Moi, je veux bien être tiré au sort.....mais, c’est payé combien un élu ?

    Est ce que je pourrai sous traiter ?....par exemple à ceux qui se sont désistés.
    Il ne faudra une voiture de fonction. Autrement, je bloque les décisions.
    Et si vous me donnez une enveloppe, je pourrai vous « aider ».
    Bien sûr, je communiquerai, j’écouterai, j’engagerai la responsabilité de ceux qui m’ont tiré au sort. Je travaillerai en partenariat (avec certains), je co construirai (avec les copains), j’effectuerai un travail collaboratif...si ça me rapporte et avec certains.
    Ben oui ! c’est ce qui se fait déjà....sauf que dans votre cas, je risque ne ne pas être tiré au sort la fois suivante. Donc, autant assurer les arrières le plus vite possible. Et, comme les autres « tirés au sort » seront dans la même situation....

    • Loup Rebel Loup Rebel 25 avril 2013 23:15

      Rooooo ! ecolittoral... Avec un pseudo comme ça, on vous imagine mal un citoyen comme celui que vous décrivez  smiley

      Mais c’est sûr que si la majorité des Français ont cette mentalité – ce dont je doute fort – ce n’est pas étonnant que la France se porte aussi mal.

      Et puis la révocation fait partie des clauses. Exit les (rares) mauvais citoyens !

      Chez les élus actuels, la corruption a souvent besoin de plusieurs mandats consécutifs pour s’établir. Et les cumuls aident (député+maire+conseillé général+ conseillé de région).

      Si j’ai bien tout lu le projet d’Étienne Chouard, on est tiré au sort pour une durée beaucoup plus courte que 5 ans, non renouvelables, et zéro cumul.


    • Bur K Bur K 26 avril 2013 11:52
      @ecolittoral : 

      Si vous étiez tiré au sort — et que vous acceptiez les conditions de votre désignation —, vous seriez très vite révoqué, voire condamné pour corruption. Vous avez raison, Loup Rebel.

      Les élus ne sont pas révocables, grave lacune dans la constitution, rédigée — ne l’oublions pas — pour protéger les droits des oligarques au pouvoir bien plus que ceux du peuple.


  • vesjem vesjem 26 avril 2013 00:08

    idée : sur une base d’un certain nombre d’électeurs par élu (à définir , par exemple : 1 élu pour cent mille électeurs) ,attribuer un nombre d’élus proportionnel au rapport votants/inscrits :
    mais ,bien sûr , en premier ,suppression du sénat ; chiche , un référendum ?
    après , on pourra évoluer vers de la démocratie participative ; point trop n’en faut car il faut quand même être rôdé à toutes les « ficelles », les magouilles , les stratagèmes tordus ,qu’ils soient nationaux ou mondiaux ; l’ honnêteté naïve peut juste remettre les pieds sur terre à ceux qui commencent à décoller . 


  • Bur K Bur K 26 avril 2013 11:27

    Le manque de mobilisation citoyenne pour une démocratie participative est probablement l’une des conséquences de l’individualisme forcené qui trône au cœur de l’ego des hommes et des femmes de façon croissante depuis les 30 glorieuses. Sans doute aussi, comme je l’ai lu sous la plume de certains auteurs sur Agorvox, une maturité pas suffisamment affirmée pour se passer d’un père symbolique protecteur et responsable au nom de ses protégés


    Le Français ne se sent pas capable de prendre en main la destinée de son pays et les décisions que cela impose. Il râle contre les chefs qu’il désigne par son vote pour décider à sa place, mais refuse d’en prendre lui-même la responsabilité.

    Dans mes recherches sur l’histoire des démocraties dans le monde, j’ai pourtant trouvé de nombreux exemples qui en ont prouvé la faisabilité. 

    Même si c’est l’un des seuls points sur lequel je suis en accore avec elle, Ségolène Royal en parle beaucoup depuis sa campagne à la candidature présidentielle (2006). En tapant segolene royal democratie participative sur google, la recherche produit plus de 68 000 résultats. Rien ne dit que si elle avait été élue elle aurait tenu ses promesses, mais... dommage de ne pas avoir pu le vérifier. 

    Reste une alternative : la proportionnelle. C’est le seul moyen d’obtenir une juste représentativité du peuple dans un système élitiste/électoral. Les deux grands partis dominants s’y opposeront sans relâche, pour ne pas perdre leur position de toute puissance, même si c’est « chacun son tour ».

    Dans ses conditions, on ne voit pas ce qui pourra empêcher le passage obligé par la case révolution, avec toutes les conséquences et les bains de sang que cela implique.

    5 mai 1789 = ouverture des états généraux pour la première constitution.
    5 mai 2013 = grand rassemblement pour une nouvelle constitution (VIe république)


  • ecolittoral ecolittoral 26 avril 2013 14:02

    Mon commentaire n’a rien de français ! Il s’agit de la nature humaine. 

    C’est l’occasion qui fait le larron et remplacer des élus par des tirés au sort n’y change rien.
     Je ne veux pas d’un représentant « choisi au hasard » mais d’un représentant avec un projet (pas un programme), compétent et, si possible, honnête.

    Dans cette multitude d’élus au suffrage (pas au loto) une majorité est honnête, quoi que souvent à côté de la plaque. On ne doit pas tous les condamner pour des fautes commises par certains.
    Ce qui manque, c’est :
    - L’identification de chacun dans sa prise de décision(qui se fait malheureusement de façon anonyme), 
    - Le contrôle des dépenses et rétributions(pas du patrimoine), 
    - La suppression des mandats bidons et en surnombre (sénat et assemblée),
    - La suppression de certains « étages » inutiles ou en doublon.

    Et pour mon premier commentaire, évidemment que je n’en pense pas un mot !
    Je mettais simplement en avant la nature humaine, l’attrait du pouvoir et les dérives qui « humainement » en découlent.

    • Bur K Bur K 26 avril 2013 17:01

      * un représentant avec un projet (pas un programme), compétent et, si possible, honnête *


      OK, mais en connaissez-vous un(e) seul(e) qui, jusqu’à ce jour et depuis la Ve république, d’une part a rempli les critères que vous attendez, et dont le projet a permis d’autre part à la France et aux Français de vivre mieux ?

      Comment faites-vous pour contrôler les compétences de votre candidat ?

      Comment savez-vous s’il sera honnête ?

      * la nature humaine, l’attrait du pouvoir et les dérives qui « humainement » en découlent *
      Vous avez une vision bien pessimiste de la nature humaine en général. En admettant que vous ayez raison, pourquoi les élus échapperaient-ils à cette nature humaine ?

      Ce penchant naturel à la corruption, selon moi, est omniprésent chez les candidats au pouvoir. Pas chez le citoyen lambda comme vous et moi, et d’ailleurs vous le dites : * évidemment que je n’en pense pas un mot ! *

      Difficile de suivre votre logique, mais vous avez le droit de préférer un séducteur, professionnel des promesses électorales, du pouvoir, et des dérives qui en découlent, plutôt qu’un citoyen lambda qui n’aura pas à promettre quoi que ce soit pour se faire élire.

      Au point où on en est, peut-être me direz-vous qui sont vos idoles politiques, incorruptibles, compétentes et avec un projet irréprochable qui sortira les Français de la mouise ? Ou bien est-ce juste votre rêve d’en voir sortir quelques un(e) du chapeau magique de la fée clochette ?

      D’autre part, si vous creusez un peu du côté des modèles de démocraties participatives présentes dans le monde (ça existe), vous apprendrez que les partis politiques existent toujours. La grande différence, c’est qu’ils n’ont plus le pouvoir de décision, celui-ci étant entre les mains du peuple.

      Enfin, j’ose espérer que vous ne partagez pas le point de vue des extrémistes qui affirment qu’il ne faut surtout pas prendre en compte les attentes du peuple (référendum par exemple) pour prendre une décision politique ? 

      La question est en effet de savoir si nous sommes dans une démocratie, ou dans un système totalitaire avec le pouvoir entre les mains des aristocrates les plus habiles à convaincre, expert en matière de communication et en manipulation. Bref, les qualités habituelles des parrains du grand banditisme. 




    • Morpheus Morpheus 13 mai 2013 14:23

      Cette vision si fréquente de la « nature humaine », jetée toujours en guise de prétendu >argument< pour lui faire dire tout et son contraire, trouve un excellent écho, ou une excellente forme, dans ce très intéressant ouvrage connu sous le titre « Les protocoles des Sages de Sion », qui explique dans son premier protocole (le protocole fondateur) :

      « J’exposerai, par ce moyen, la conception de notre politique, ainsi que celle des Goïm (expression juive pour désigner tous les Gentils). Il faut remarquer que le nombre des hommes aux instincts corrompus est plus grand que celui des gens aux instincts nobles (1). C’est pourquoi les meilleurs résultats s’obtiennent, dans le gouvernement du monde, en employant la violence et l’intimidation plutôt que les discussions académiques. Tout homme a soif du pouvoir ; chacun aimerait à être un dictateur si seulement il le pouvait, et bien rares sont ceux qui ne consentiraient pas à sacrifier le bien-être d’autrui pour atteindre leurs buts personnels. »

      Et voilà parfaitement décrite cette notion fourre-tout de « nature humaine », dans laquelle les idiots (ceux qui répètent ce qu’ils ont entendu sans y réfléchir eux-mêmes) projettent en général tous leurs défauts et toutes leurs peurs des (défauts des) autres (car c’est bien connu, chacun se croit bon mais pense les autres mauvais) et tire ainsi en guise d’argument définitif, comme une évidence, une fabuleux sophisme : l’homme serait naturellement mauvais !

      Si je voulais moi-même donner dans le sophisme stupide, je pourrais dors et déjà conclure par cet amalgame facile : ceux qui ainsi croient à la « nature humaine » sont des antisémites et des fascistes.

      Mais, par bonheur, n’étant ni membre d’un parti, ni d’une religion, ni d’une secte, ni pseudo antifasciste, ni sioniste, je ne ferais pas cet amalgame et ne conclurai pas que ceux et celles qui avancent ce sophisme de la « nature humaine » en guise d’argument sont fascistes et/ou antisémites. Je leur ferai juste remarquer que leur argumentaire est AUSSI celui des fascistes et des antisémites. Ce qui n’est pas pareil, mais devrait au minimum pointer une écharde dans leur esprit...

      Cordialement,
      Morpheus


    • Morpheus Morpheus 13 mai 2013 14:27

      (1) il s’agit bien évidemment d’un raisonnement fondé sur cette conception sophiste et réductrice (fausse) de la « nature humaine », permettant de justifier un argument circulaire qui autorise - et même recommande les mesures autoritaires, directrices, totalitaires, pour contrôler ces animaux dangereux et nuisibles que seraient les hommes « par nature ».

      Morpheus


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