mardi 4 février - par C’est Nabum

Ici et maintenant

 

Changement de cap ?

 

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Le vaste réseau des radios de proximité du service public a dû avoir une peur bleue de ne plus satisfaire à l'exigence de proximité de ses auditeurs. Pour remettre les pieds sur le territoire local, le changement de nom sembla alors la meilleure des stratégies à ces experts en dépenses inutiles qui peuplent les instances décisionnelles.

Désormais France ne sera Bleu mais se prévaudra d'un « Ici » qui prétend l'ancrer dans sa zone de diffusion alors que la part donnée à celle-ci ne prend pas en compte ce flot de musique et d'émissions qui viennent de la maison mère. Le local devra se contenter comme toujours de la portion congrue, une forme un peu plus élaborée de Rubrique des Chiens Écrasés.

Ici ce n'est pas ailleurs même dans cette Région Centre où le sentiment d'appartenance à une identité régionale est le moins fort de tout l'hexagone. Il est vrai que constituée de différentes Provinces de l'ancien régime, il n'y a rien de commun entre l'Orléanais et son fil conducteur que constitue la Loire, le Berry, la Beauce et cette pauvre Sologne souvent oubliée par l'histoire.

Faire pays c'est d'abord disposer d'une culture commune et non pas recevoir le flot incessant des grandes productions parisiennes qui elles seules, trouvent place Ici que ce soit sur la Radio éponyme comme sur les programmations culturelles (la culture de distraction) de nos grandes cités.

Faire région c'est se reconnaître dans une histoire commune qui ne se limite pas à deux ou trois symboles qu'entendent exploiter jusqu'à la trogne des dirigeants qui préfèrent instrumentaliser plutôt qu'expliquer, exploiter plutôt que décrypter, simplement afin de profiter d'un effet d'aubaine qui leur permettra de vendre une Histoire totalement pliée à une idéologie conservatrice pour le moins.

Quand la radio suit le mouvement sans esprit critique ni analyse, elle en remplit en aucune façon sa mission. Le propre d'un service public devrait être de viser l'excellence et non pas de brosser dans le sens du poil la doxa ambiante. Prendre le risque de se mettre à dos les falsificateurs de la saga locale ne risque pas d'advenir si rien ne change Ici.

Quant à ce maintenant qui se profile à l'horizon politique pour une alternative crédible aux prochaines municipales, il risque fort de mettre en avant des stakhanovistes de la chose politique au charisme d'huître et à la parole convenue. Ils ne dépareilleront pas devant des micros tendus qui n'auront pas à se boucher les oreilles devant des propos qui risqueraient de contrarier le ronron de circonstance.

Maintenant devra encore attendre, je le crains car Ici règne l'immobilisme et le conservatisme dans une conception archaïque de ce que devrait être une démocratie poussée par une culture locale forte, fière de ses racines et soucieuses de balayer les faux-semblants et les facilités si fréquentes. Libérer la parole, l'affranchir des groupes de pression, l'exonérer des courants politiques pour faire vraiment débat dans le respect de l'autre sans se satisfaire d'un format de trois minutes qui démontre à l'évidence combien le temps consacré à la vérité est limité Ici, voilà bien des attentes et des impératifs qui ne sont pas prêts de modifier une onde souvent soporifique et un débat public aseptisé.

Les noms ne sont pas suffisants pour changer les représentations et les travers enkystés dans les pratiques. Il y aurait tant à faire Ici et dès à présent pour que naisse l'espoir d'un renouveau émancipateur, débarré des archaïsmes d'une société figée dans une histoire fictive qui fonde véritablement l'esprit des lieux.



2 réactions


  • juluch juluch 4 février 22:34

    Les radios « locales » dépendent de la pub essentiellement.

    On est loin des 80’s ou il y avait une flopée de radio.....elles ont toutes disparues !


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 février 06:53

      @juluch

      C’est la fin d’une certaine idée de la culture
      Le formatage est en marche avec la mondialisation en ligne de mire


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