La confiance c’est ça
La hausse qui cache la reprise
Voilà bien les effets de la cour des miracles et de la poudre à Macron-Pimpin, le prince de l’entourloupe, le roi de la prestidigitation avant de s’en servir. Nous ne sommes d’ailleurs pas au bout de nos surprises avec ce pouvoir désormais géré par les agences de communication et les scénaristes des dessins animés. Tout est prétexte à arguties scabreuses, à propos alambiqués pour vendre de l’illusion aux gogos qui ont cru au miracle de l’immaculé conception politique.
La nouvelle pirouette du jour consiste à envelopper la hausse du chômage dans les habits du changement, du renouveau en marche et des lendemains qui vont chanter en chœur. Tenez-vous bien, il convient de s’accrocher à la coursive, de garder les pieds sur terre et de ne pas perdre de vue l’étoile filante. Si le nombre de chômeurs a augmenté, c’est que, grâce au dynamisme supposé, à la jeunesse avérée, à la compétence auto-proclamée du nouveau maître du pays, la confiance est revenue à grand galop dans une nation à nouveau en marche.
Naturellement ceci demande bien sûr quelques éclaircissements que les virtuoses de la sémantique vaseuse vont se faire un devoir de vous servir, la main sur le cœur en vous regardant droit dans les yeux. Au pays des fromages, le mensonge coule abondamment dans les bouches assoiffées de contre-vérité. Et si par hasard, il y avait des gens allergiques aux produits laitiers, nous pouvons également affirmer qu’une nation capable de faire du pâté d'alouette peut se passer de réfléchir !
Ainsi donc, pour en revenir à la démonstration fumeuse, les indicateurs seraient dans le rouge car le bon peuple des demandeurs d’emploi a perçu dans l'avènement du banquier lisse un signal positif, un feu vert pour l’espérance. Loin de la dépression provoquée par le pouvoir précédent dont notre homme fut ministre, pour ceux qui sont atteints d’amnésie, l’actuelle équipe entraîne derrière elle, par le truchement de sa jeunesse, de son inexpérience manifeste, de sa composition improbable, un élan sans précédent qui provoque optimisme et envie de croire en la mouche qui pète.
Je vois que vous ne saisissez toujours pas. Pourtant j’essaie de restituer dans sa complexité originelle, le développement officiel, le discours d’état tout en nuance et circonlocutions oiseuses. Faites donc un petit effort je vous prie pour ne pas perdre le fil de la démonstration en marche. L’individu, jusqu’alors en quête d’un emploi, avait renoncé depuis quelques temps à se faire connaître des services de recensement de la déchéance professionnelle. Le manque de perspective, l’absence de proposition, la dépression nationale étaient autant de motifs de baisser les bras et de fuir les officines de pôle emploi.
L’avènement du Messie de la reprise a tout changé. Le peuple des sans emploi, les abandonnés de la croissance, les exclus de la galette pensent de nouveau que tout est possible. Ils se sont précipités en masse pour s’inscrire dans le prochain train de la croissance et de la prospérité. Le plein emploi est une certitude qu’ils perçoivent bien mieux que les analystes dubitatifs de la chose politique.
C’est avec un enthousiasme débordant que des hordes de chômeurs sont venus signaler leur existence quand depuis longtemps déjà ils étaient sortis des écrans radars de la statistique du désespoir. Grâce à Macron Premier, grand maître du réalisme, ils n’ont pas hésité un seul instant à sortir des cavernes où ils avaient trouvé refuge.
La hausse du chômage est le marqueur essentiel d’un vaste mouvement de foule. La grande cohorte des oubliés en tout genre se rue vers les agences de recensement du désœuvrement pour régler leur part du gâteau. Il convient donc de se réjouir de cette hausse importante, symbole d’un espoir en une politique volontariste qui a séduit ceux qui jusqu’alors ne croyaient plus en rien.
Fermons le ban. La démonstration est d’une limpidité sidérale. Après la fumeuse inversion de la courbe que ma sœur Anne n’a jamais vu venir, voici la hausse joyeuse et pleine de promesse de la courbe du chômage. Quand je pense que ces tristes sires ont fait des hautes études pour pondre de telles niaiseries, il y a de quoi réclamer le retour de toute urgence du Certificat de fin d’études primaires comme diplôme requis pour diriger le pays. Au moins quand un robinet fuira, il y aura quelqu’un capable de calculer le débit sans inventer une dérivation pour détourner la fuite.
Simplement leur.