jeudi 13 juin 2013 - par SANSA97

La diversité à l’Assemblée nationale

De la représentativité multiculturelle et sociale dépend la bonne santé de la démoctratie française. Alors que les partis traditionnels sont incapables de redresser la situation, et que les extrèmismes débordent, ce sujet devient un enjeu majeur pour les prochaines législatures.

De la diversité, on dit beaucoup de choses mais on ne sait rien. Tous les politiques de droite comme de gauche ont un jour largué les amarres pour entamer une longue odyssée sur les océans de la diversité. La plupart ont cédé aux sirènes de la démagogie, et sans pouvoir trouver leur chemin, ont retrouvé à leur retour, le portique du Palais de l’Elysée ouvert, et Marianne au bras d’un autre homme. Si Sarkozy a accueilli dans son gouvernement des ministres que l’on a dit issus de la diversité comme Rachida Dati, Rama Yade, ou encore Fadela Amara, aucun d’entre eux n’a su porter un message audible, ni se hisser au rang de porte-parole des minorités. Au-delà de la portée symbolique de ce geste venant d’un président connu pour ses diatribes incongrues sur l’identité nationale en général, et l’immigration en particulier, l’opération aura été « chaotique » pour reprendre les termes employés par le quotidien l’Express. Du côté du Parti socialiste, Harlem Désir est devenu le Premier secrétaire du PS en octobre 2012, mais se présentant lui-même comme un Premier secrétaire de transition, l’ancien Président de l’association SOS Racisme devrait jouer un rôle d’intérimaire en attendant que les éléphanteaux remplacent les mammouths au Parti Socialiste. Le problème de la représentativité ne concerne pas seulement la diversité multiculturelle mais également la diversité sociale. Après l’affaire Cahuzac, les membres du gouvernement ont dû rendre une déclaration de patrimoine. Et le 15 avril 2013, lorsque le patrimoine des ministres a été dévoilé sur un site gouvernemental, la France a pu s’apercevoir que, paradoxalement, les Ministres du gouvernement de gauche de Jean Marc Ayrault n’étaient pas les plus mal lotis, et avaient pour certains d’entre eux, une grande fortune personnelle.

En vertu de l’article 3 de la Constitution de 1958 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par la voie de ses représentants et par la voie du referendum », et le second alinéa vient ajouter : « Aucune section du peuple, ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Le problème de la représentativité en politique n’est pas nouveau, puisqu’à l’aune de la République, une élite éclairée élue par le suffrage censitaire gouvernait le peuple pour le guider vers la voie du bien commun. De 1791 à 1848, le suffrage censitaire aura fait des retours remarqués au sein des institutions françaises notamment au cours de la Restauration et de la Monarchie de Juillet. Le suffrage censitaire réserve le droit de vote à une certaine catégorie de citoyen, capable de payer un impôt dépassant un certain seuil, le cens. S’agissant de la diversité multiculturelle, Blaise Diagne, premier député issu des colonies élu en 1914, a longtemps brillé au sein de l’Assemblée nationale pour son franc-parler, et son rêve d’imposer l’égalité en droit entre les citoyens, et d’exclure toutes formes de discrimination à l’égard des « indigènes ». Il deviendra Sous-secrétaire d’Etat aux colonies. La comparaison avec la France coloniale peut paraître abrupte mais à la différence des autres puissances coloniales, la France a admis des représentants issus des colonies dans l’antre de l’assemblée nationale. L’accueil que leur a réservé la presse n’a sans doute pas été des plus chaleureux. Le sentiment de supériorité dominait les esprits à cette époque, et les journaux caricaturaient Blaise Diagne avec des lèvres épaisses, et un air ahuri, le racisme n’a pas d’âge.

Que dire aujourd’hui de la représentativité sociale et multiculturelle à l’Assemblée nationale, la chambre élue par le bicaméralisme français pour devenir le dernier bastion démocratique contre la volonté de l’exécutif de faire du Parlement une simple chambre d’enregistrement. La diversité progresse, pour la première fois huit députés issus « de la diversité » siègeront à l’Assemblée Nationale dont le très médiatique Malek Boutih, élu de la 10ème circonscription de l’Essonne. Cependant, ces huit seuls députés ne suffisent sans doute pas à illustrer le visage multiculturel de la France, elle reste manifestement insuffisante. Quant à la diversité sociale, il ne faudra pas attendre une déclaration de patrimoine des députés pour se rendre compte qu’entre la France et ses parlementaires, il y a un fossé, un gouffre d’argent et de pouvoir, qu’aucun vote si légitime soit-il ne saurait justifié. Pour se rassurer, encore faut-il rappeler que la parité homme-femme au sein de l’assemblée nationale ne s’est imposée que très récemment sous l’impulsion d’une entente entre les deux grands partis de gouvernement. Mais lassés du trust des deux grands partis que sont le PS et l’UMP, de leur manque cruel de représentativité, et des affaires qui sont le lot quotidien de la République, lorsque l’on se refile le flambeau comme un relais dans une course où il n’y a aucun vainqueur, mais qu’un seul vaincu, la France, les français pourraient bien se tourner vers un parti d’extrême gauche, ou pire encore d’extrême droite.



14 réactions


  • DanielD2 DanielD2 13 juin 2013 13:02

    « diversité » « multiculturalisme » quel jargon ! On est pas à la TV ici.

    Dites simplement que vous trouvez qu’il y a trop de Français de souche à l’assemblée et que vous voulez plus d’arabes et de noirs.


    • Cocasse Cocasse 13 juin 2013 13:26

      Ce ne serait pas un article pro-colonialiste ?


    • appoline appoline 14 juin 2013 11:41

      Nous voyons ce que ça donne avec Taubira, en guise de connerie, on n’a pas fait mieux, je ne parle même de Rachida Dati et de Belkacem, car là, nous avons décroché le pompon en matière de nullité. Alors la diversité, zou, ici nous sommes en France


  • Robert GIL ROBERT GIL 13 juin 2013 13:25

    avant de parler multiculturelle, voici deja au point de vue sociale...

    voir : ASSEMBLEE NATIONALE, PAS UN SEUL OUVRIER !


    • JP94 14 juin 2013 07:18

      Bien sûr .

      Cette fausse problématique vise à masquer le fait que c’est en réalité la majorité qui n’est pas représentée : simples salariés , ouvriers et employés .



      Toutefois je préfère me référer à une étude plus chiffrée sur la sociologie des élus à l’Assemblée . Je donne un tableau qui précise l’origine sociale par appartenance politique .
      ( il est tiré d’une thèse de 110 p publiée par le CEVIPOF ) 
      LES CAHIERS DU CEVIPOF-SEPTEMBRE 2011/55 

      PS : je ne peux pas extraire le tableau - dans lequel il apparaît la spécificité du PCF , 80% d’élus de milieu populaire : c’est un peu rapide d’en faire des apparatchiks ! 


  • Mr Dupont 13 juin 2013 14:43

    Pour l’auteur il n’est de bonne diversité que de gauche

    Prendre Mr Désir comme porte drapeau de cette bonne diversité ne manque pas de sel

    Ce délinquant multi-récidiviste placé là ou il est par le fait du président est juste bon à compter les points dans les luttes intestines du PS, n’ayant pas la carrure pour faire plus

    Quand Mr Hollande partira il emmènera son Désir de paraître avec lui

    Le plus tôt sera le mieux


    • appoline appoline 14 juin 2013 11:57

      Comme quoi, nous avons échangé un cheval borgne contre un cheval aveugle en 2012 ; Désir à la tête du PS, il faut oser quand même


  • voxpopuli voxpopuli 13 juin 2013 15:42

    Mettre de la diversité à l’assemblée nationale juste pour dire « hé regardez on a le même pourcentage de blanc de noirs et d’arabes à l’assemblée nationale que dans la population française » n’a tout simplement aucun sens et est aussi stupide que de rechercher la parité parfaite et après ce sera quoi ? la représentativité des handicapés , des homosexuels , des végétariens qui ne correspondra pas à la population française ? 

    La réalité de ce qu’impose en théorie notre constitution est que seul le mérite doit compter et cela est valable pour les députés comme partout ailleurs dans la société . Il est temps de recentrer le débat sur le vrai problème , la lutte contre toutes formes de discrimination à travers l’éducation et les sanctions et il faut arrêter au plus vite avec ce cancer des quotas à tout va .
    Concernant les divergences sociales , cela s’explique tout bêtement par le revenu , quand on sait qu’un parlementaire touche plus de 7000€ brut par mois et un ministre plus de 9000€ , il n’est pas étonnant que ceux ci soient plus riche que le ménage français médian qui touche à peine plus de 2000€ par mois .  

  • Ruut Ruut 13 juin 2013 16:01

    N’importe quoi...


  • Ruut Ruut 13 juin 2013 16:02

    Les quottas ne font pas les bon éléments.



    • appoline appoline 14 juin 2013 11:59

      On a déjà vu ce que cela donnait avec la droite entre Dati et la représentante de ni pute ni soumise dont je ne me rappelle même plus du nom. Maintenant nous avons Taubira, c’est à pleurer


  • paco 14 juin 2013 02:13

     Et pas un seul chat extra-terrestre ? Car, chutt, ne le répétez pas, mais ils sont là parmis nous.  smiley


  • eric 14 juin 2013 07:37

    C’est du racisme. Et du genre le moins malin. Vous evaluez la diversite culturelle a la couleur de la peau. Apres tout un Villepin a grandi au Maroc, une Melenchon aussi, et si la « diversité » c’est connaitre une autre culture, ils sont sans doute plus divers qu’un africain noir de peau ne dans le 93 et qui n’a jamais mis les pieds dans le pays de ses parents...
    Et puis, on a d’autres problèmes de représentativité quand même beaucoup plus sérieux. Ce que je disais de notre gouvernement reste vrai de notre parlement http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/parite-ils-se-foutent-de-nous-116986


  • Charles Martel Charles Martel 14 juin 2013 10:48

    Quelle blague. L’auteur cumule toutes les tares de la pensée mainstream :
    s’extasier sur une personne, non pour ce qu’elle a fait mais juste pour sa couleur de peau. C’est du racialisme de bas étage.
    Il ne lui est même pas venu à l’esprit que remplacer un bourgeois blanc sorti d’une grande école et ayant usé ses pantalons dans les commissions d’un parti par un bourgeois noir sorti de la même école et ayant usé son pantalon dans les commissions d’un parti n’était pas signe de diversité ?

    la réalité c’est que seule compte la diversité sociale des élus . La diversité culturelle viendra de fait, de même que la diversité ethnique. si tant est qu’elles puissent être importantes puiqu’on a un rétrécissement forcé des différences culturelles avec la société de consommation de masse.


Réagir